1.3. L'approche classique: la théorie
quantitative de la monnaie (TQM).
Cette théorie rappelle que la monnaie est un voile,
elle sert uniquement à faciliter les transactions économiques. La
monnaie est une marchandise comme une autre, sa seule fonction est de servir
d'intermédiaire des échanges. Dans le traité
d'économie politique J. B. SAY note que: « la marchandise
intermédiaire, qui facilité tous les échanges (la
monnaie), se remplace aisément dans ce cas- là par d'autres
moyens connus des négociants, et bientôt la monnaie afflue, par
raison que la monnaie est une marchandise et que toute espèce et
marchandise rend aux lieux où l'on en a besoin (1803, 1972, p.139).
La théorie quantitative de la monnaie trouve sa
formulation la plus raffinée dans les travaux d'Irving Fisher (1911) et
s'accorde à la conception de l'équilibre générale
de l'économie de Léon Walras (1874).
L'équation de la TQM Fisher se présente de la
manière suivante: M.V =P.T ou M.V =P.Y. Ainsi, M désigne la masse
monétaire; la V : la vitesse de la circulation de la monnaie; P : le
niveau général des prix et Y ou T les transactions
économiques.
En considérant que la monnaie est un voile, cela
revient à accepter le raisonnement suivant : toute hausse de M doit
correspondre à une hausse de Y(T). (C'est parce que les transactions
économiques augmentent que l'on a besoin beaucoup plus de la monnaie).
Si M augmente indépendamment de Y, alors c'est P qui augmentera (une
augmentation de monnaie qui ne correspond pas à une augmentation des
prix, c'est-à-dire dans le langage courant de l'inflation).
La théorie quantitative de la monnaie suppose que:
? L'économie est en concurrence pure et parfaite,
? L'information est parfaite ? Les agents sont rationnels
30 KHEMAKHEM JAMEL, op.cit, p.34
41
? Le niveau de production est fixé au plein emploi.
Les trois premières hypothèses impliquent que
les agents non financiers ne détiennent pas d'encaisses
spéculatives. La monnaie n'est donc demandée que pour le motif de
transaction (et de précaution). La fonction de la demande de monnaie
sera donc: Md =MT =kPY alors à l'équilibre sur le
marché monétaire on peut avoir comme formule:
M° =Md ? M° =kPY
0
M°
O
La solution de cet équilibre est la relation: P = (1)
KY
Comme la vitesse de circulation est supposée constante,
la relation (1) permet de déterminer, pour un niveau d'offre de monnaie
constant, le NGP compatible avec chaque niveau de production31. Nous
pouvons remarquer que la relation entre P et Y est décroissante.
Et si nous nous référons à la
quatrième hypothèse(Y -Y * =constante)
une constante), nous pouvons déduire de la relation (1)
une relation entre l'offre de monnaie et le NGP. Nous pouvons alors remarquer
que toute politique monétaire expansive se traduit inévitablement
par une augmentation du NGP ; c'est -à-dire inflation.
L'explication de ce phénomène est la suivante:
la politique monétaire expansive se traduit par une augmentation des
liquidités des agents économiques que ces derniers vont convertir
en titres. La demande de titres augmente ce qui implique une augmentation du
cours de ces titres et par la même une baisse du taux
d'intérêt. Ceci va entraîner une augmentation de la demande
d'investissement, donc une augmentation de la demande de biens et services. Et
comme l'offre de biens et services est constante(Y = Y *), ce
déséquilibre sur les marchés des biens et services ne peut
se résorber que par une augmentation du NGP.
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