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Le recrutement des métiers en tension en EHPAD public.


par Sophie MONGONDRY
CNAM du Mans - Master 2 Droit, économie et gestion. Mention : Gestion des Ressources Humaines et Transformations Numériques 2020
  

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II.2.2 GPMC

Nous verrons que la GPMC et le recrutement sont étroitement imbriqués dans des pistes d'amélioration de la GRH en EHPAD. En effet, la GPMC vise à anticiper les besoins de personnel ce qui aura forcément un impact direct sur l'optimisation du recrutement. D'autant plus que différents volets sont abordés lors d'un lancement de projet GPMC tel que l'attractivité qui visera aussi quant à elle une fois développé à promouvoir les établissements et donc attirer davantage de candidats. En effet, selon l'auteur R. PETIT l'image négative des EHPAD est persistante, l'image dégradée renvoie aux peurs de chacun liées à la vieillesse, au handicap et à la dépendance. Même si les EHPAD proposent des actions pour améliorer leur image, ils ne parviennent pas suffisamment à mettre en valeur les métiers et activités auprès des nouveaux professionnels de soin.

Concernant l'attractivité, PETIT (2017) indique qu'il y a de plus en plus de syndromes démentiels et une durée de séjour de seniors dépendant plus courte, ce qui vise à augmenter la pénibilité du travail du personnel avec des charges physiques et psychologiques demandées par les activités de soin. Le secteur de la prise en charge du grand âge et de la perte d'autonomie n'est pas le premier choix des nouveaux diplômés. Et cela se confirme lorsque je les appels il m'arrive à plusieurs reprises d'entendre qu'ils ont une préférence pour l'hôpital. L'auteur informe également que 48% des EHPAD ont des difficultés à recruter des AS et 43% des IDE. Il faut véhiculer une image positive et conserver d'abord le personnel en place en le fidélisant. « L'attractivité se définit comme un ensemble de bénéfices possibles qu'un agent potentiel associe au fait de travailler dans une organisation (Berthon, Ewin, Hah, 2005). » Les caractéristiques de l'emploi (salaire, horaires, conditions de travail, équipement de travail, environnement...) conditionnent l'intérêt porté par un futur agent à l'établissement pour y travailler. Le recrutement est un ensemble d'actions pour attirer des candidats qui possèdent les compétences nécessaires pour occuper le poste dans l'immédiat ou à l'avenir. Les EHPAD doivent garantir la main d'oeuvre nécessaire de personnel soignant pour assurer son activité. Les sous effectifs associés aux normes réglementaires d'encadrement des seniors sont certainement plus importants que les coûts de recrutement. Des actions de communication doivent être régulièrement conduite pour valoriser l'image des EHPAD. Ainsi que dans la presse sur les réalisations marquantes pour modifier progressivement cette image dégradée aux yeux des futurs professionnels. Des actions ciblées auprès des IFAS et IFSI et des journées métiers dans les collèges pour présenter aux étudiants les métiers sont également pertinentes. Maintenir des rencontres avec des acteurs de l'emploi favorisent des recrutements mieux

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adaptés dans les candidatures qu'ils sont à même de nous transmettre. Les conditions de travail dans les EHPAD et SSIAD sont perçues comme difficiles n'aidant pas à l'attractivité. La qualité de prise en charge des seniors de dégradent et fait regretter à certains le choix du métier de soignant. Cela contribue à une perte d'intérêt au travail avec plus d'activité technique au détriment de temps de présence et d'accompagnement du senior. L'absentéisme est le principal élément perturbateur du fonctionnement des EHPAD et de l'augmentation de la charge de travail.

Maintenant que l'intérêt de l'attractivité a été présenté dans le processus de recrutement, nous allons découvrir ce que la GPMC apporte et comment elle se met en place. En effet, la GPMC interroge le recrutement et l'attractivité mais également la formation, l'intégration, la fidélisation et les outils. Elle amène aussi à s'interroger sur l'organisation du travail, l'accompagnement au changement, la rémunération, les nouvelles technologies, le dialogue social...

Même si la GPMC a des limites opérationnelles lié aux incertitudes des politiques managériales à court terme, elle est un outil pédagogique dont l'efficacité est appréciée selon l'auteur L.BOYER.

La GPMC couvre la partie du recrutement surtout en EHPAD avec les métiers en tension. En effet les métiers soignants sont difficiles à pourvoir pour plusieurs raisons déjà évoqué telles que le secteur géographique, la concurrence, du manque d'étudiants sur le marché... La GPMC va alors pourvoir améliorer ces axes à travers des études et actions décrites ci-après.

L'enjeu dans la FPH est le contexte particulier de l'évolution démographique qui affecte les personnels hospitaliers. Il va donc falloir articuler le recrutement et la GPMC pour permettre d'introduire une nouvelle GRH centrée sur le management des compétences et savoirs.

L'objectif va être de sensibiliser les acteurs en situation de crise lié au manque d'effectif, de mettre en place un plan d'actions et de pérenniser la démarche. Le but est de continuer d'avoir une population médicale de personnel soignant suffisant pour anticiper la population vieillissante nécessaire pour l'évolution économique du département de la Mayenne. La démarche est collective il faut mutualiser, avoir plusieurs partenaires sociaux autour de la table, ajuster entre offres et demandes d'emplois, prendre en compte la pyramide des âges. Il faut demander de doubler les promotions d'AS dans les écoles et être présent dans les réunions communes pour avoir plus de poids politique. Derrière il faut que les moyens suivent pour payer les locaux et enseignement pour avoir plus d'AS au sein des écoles. Le travail collectif va servir individuellement à chaque établissement. Il faut utiliser le réseau pour créer du lien entre personnes du projet, bien connaître les projets des autres et construire une dynamique. Même

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si un partenaire n'est pas présent il faut le tenir informé, relancer pour obtenir du financement, définir la gouvernance, avoir un planning, prévoir des réunions régulières, accepter le droit à l'erreur, prévoir des outils de suivi permettant un reporting pour donner du sens et communiquer tout au long du projet.

Le diagnostic de GPMC nous indique qu'un observatoire des métiers permet d'identifier les métiers sensibles. Les évolutions technologiques ont un impact direct sur la stratégie d'une organisation. Elles ne sont pas les ennemis du travail mais un catalyseur dont il faut se servir. Il faut disposer de la personne adéquate ayant les compétences requises au bon moment, et surtout, sur le bon poste. La GPMC met en oeuvre en ce sens. L'objectif premier est d'anticiper l'évolution des métiers et adapter les compétences aux évolutions technologiques et sociales. Le second objectif est l'accompagnement profond de la formation au bilan de compétences et de mobilité professionnelle. Les métiers IDE et AS en tension représentent beaucoup de risques et sont à minimiser. Il faut alors prévoir des moyens supplémentaires (comme des groupes de travail).

La GPMC est une variante de la GPEC. Il s'agit de mêmes démarches menées à l'appui de référentiels différents selon le Répertoire des Métiers de la FPH. Le terme « métiers-compétences » est utilisé pour désigner une démarche d'appui au management des métiers, emplois et compétences dans la FPH. Ce projet présente un intérêt pour chaque EHPAD.

Il est intéressant de définir les termes suivants utilisés en GPMC qui peuvent se confondre alors qu'ils ont un sens différent. Un métier correspond à un ensemble d'emplois regroupés présentant des points communs en termes d'activités à exercer et de compétences nécessaires pour les occuper. Selon BOYER le concept de « métier individuel » se définit par les compétences, la confiance, l'apprentissage et l'encadrement de proximité. Ce mot est issu du Ministère du Moyen Age et trouve son ancrage dans le fondement du monachisme chrétien avec Benoît de Nurcie. Le métier individuel correspond à une compétence individuelle à dominante technique. Le métier est donc « un ensemble théorique de postes de travail aux activités et compétences identiques ou proches, permettant de passer de l'un à l'autre de manière réciproque dans un délai de 4 à 8 mois ».9 Le ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois), outil proposé par Pôle Emploi, indique les compétences relatives à chaque métier. Les métiers peuvent être regroupé par famille. Une fonction est ce que doit accomplir une personne dans son travail, son emploi. Une carrière est une voie ou l'on s'engage. Un emploi ou l'emploi type est un dénominateur commun de situations de travail qui

9 Observatoire de la fonction publique territoriale, DR 23/1/1992

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factorisent généralement plusieurs postes de travail (exemple emploi d'AS). Un poste de travail correspond à une situation de travail individuelle et localisée (exemple AS en gériatrie, AS de nuit...). Selon BOYER, un poste est un ensemble d'activités délimitées par la division du travail et pouvant recourir à plusieurs fonctions. Il est constitué d'acquis et connaissances utilisés dans le cadre d'une technique dominante susceptible d'évoluer. Une famille professionnelle est un regroupement des différentes situations de travail d'une structure (exemple fonctions d'appui médicale). Les missions expriment le sens du poste ou de l'emploi (exemple diriger une équipe). Les activités quant à elles se réfèrent à ce que fait concrètement son titulaire (exemple animer une réunion de travail, mener des entretiens d'évaluation...). Les tâches sont les différentes opérations qui doivent être effectuées pour réaliser correctement chaque activité (exemple définir l'ordre du jour de la réunion...). Une qualification est une description des qualités d'un individu en se basant sur sa formation et son expérience validée. Une classification est une qualité requise par l'emploi et la nature du travail. Elles visent à hiérarchiser les emplois et leur attribuer une valeur et donc une plage de rémunération. Une compétence est une approche complémentaire orienté vers la performance dans l'emploi. Il y a également lieu de faire une différence entre :

· Compétence et aptitude : « la notion d'aptitude renvoie à des différences stables entre

les individus et se situe plutôt du côté de l'inné que de l'acquis. Lorsqu'il est question d'identifier les individus susceptibles de satisfaire aux exigences de postes stables, la notion d'aptitude est tout à fait adaptée. Elle perd de son intérêt lorsque la stabilité des postes est moins assurée » (Amadieu, Cadin, 1996, p. 40)

· Compétence et qualification : la qualification se définit généralement comme une

reconnaissance par l'employeur ou par la revendication du salarié de toutes les qualités, mises en oeuvre dans le travail, qui sont nécessaires à la production comme l'expérience, l'initiative, ... « Elle est traitée comme un rapport social, l'expression d'un rapport de force entre des groupes de salariés, des partenaires sociaux, et des employeurs sur la définition, suite à négociation, de qualités valorisables par un individu dans un poste de travail, dans un processus de production donné » (Courpasson, Livian, 1990, p. 4).

Selon Condomines et Hennequin, (« Le processus de recrutement » 2014) pour un recrutement efficace ou il est primordial de tout d'abord définir l'emploi à pourvoir et le profil idéal attendu. L'expression et analyse de la demande sont exprimée avec la fiche de poste, à créer dans le cadre d'une création ou à s'appuyer puisqu'elle est censée être le reflet du poste envisagé. L'annonce d'embauche est abordée dans ce livre. Les candidats regardent en premier sur une offre l'expérience demandé et le niveau de formation suivi du nom de l'organisation, du lieu,

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du titre de la fonction et enfin le salaire. Les sources du recrutement indiquent les moyens internes et externes, payants et gratuits de diffusion. Lorsque le livre parle du premier tri des candidatures, il incite à l'utilisation d'outils tel qu'une grille de pré-sélection pendant la phase téléphonique. Ensuite, le choix des méthodes de sélection physique aborde la mise en situation pour une meilleure projection et des réponses aux questions de l'entretien avec des exemples précis vécus. Il est indiqué l'utilisation de test de personnalité par exemple le Big Five pour cerner davantage le candidat. Après, la prise de décision est abordée ou il peut être nécessaire d'effectuer un contrôle de référencement en cas de doute. Suivi des formalités administratives rappelant les éléments obligatoires à prévoir en termes de déclaration et de formation de sécurité. Enfin, l'intégration du nouvel arrivant est exprimée à travers les enjeux impactant pour l'établissement quelle représente puisqu'elle va construire la qualité de la relation entre l'agent et l'organisation. La nécessité pour une organisation d'attirer de futurs agents semble davantage intégrée dans la définition du processus de recrutement.

Les lectures des chapitres identifiés de l'ouvrage « Fonction RH - Politiques, métiers et outils des ressources humaines » (THEVENET et al, 2015) soit « gérer les compétences et les carrières », « développer la formation », « gérer les talents » et « recruter » démontrent la contribution de la GRH à la performance d'une organisation à travers les enjeux RH, outils et pratiques mobilisables sous l'angle de l'établissement, de la direction RH et des RRH. « La gestion élargie des compétences et des carrières exige une anticipation des évolutions organisationnelles afin d'adapter ses RH au contexte économique, social, légal et technique ». Dans le processus de la GPEC, il est abordé l'utilité des outils : entretiens de carrière et annuels, entretien de seconde partie de carrière permettant de soulever les besoins de compétences, la revue de personnel agissant au niveau individuel et collectif, le tutorat comme outil d'intégration et de transfert des compétences et les groupes de travail prospectifs pour anticiper les évolutions.

« La politique de formation est à relier avec la stratégie de développement et de gestion des compétences ou des talents. Elle vise une évolution qualitative du travail pour satisfaire aux exigences croissantes des parties prenantes avec lesquelles les organisations sont en interaction ». La formation présente divers intérêts : l'adaptation à la culture et au métier, l'accompagnement des changements organisationnels, l'intégration de nouveaux collaborateurs, l'accompagnement des mobilités et évolutions professionnelles, l'augmentation de la performance et l'anticipation des besoins en compétences.

Le chapitre « Recruter » informe que le recrutement est un acte de gestion stratégique s'inscrivant soit dans une situation d'urgence ou planifié. Il est un levier de communication

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puissant dans les messages qui y sont véhiculés. Il est rappelé que les indicateurs du e-recrutement sont l'existence pour l'organisation d'avoir un site internet et d'y avoir un espace pour les publications et dépôts d'offres. Evidemment les règles de non-discrimination y sont abordées avec les peines encourues. Ce chapitre nous indique également que les réseaux personnels et professionnels restent les canaux de recrutement les plus efficaces. Le partenariat avec les écoles permet de valoriser l'image de l'organisation et aux étudiants d'avoir directement accès aux offres qui leur sont destinées.

D'après une étude de la DARES (décrivant les évolutions possibles dans un futur proche) datant de 2017 publié sur LinkedIn, le bouche à oreille reste le moyen le plus efficace pour trouver un candidat (27% des recrutements), avec l'examen des candidatures spontanées (21%). Les annonces en ligne ou non arriveraient en troisième position (15%).

La chapitre de gestion des talents aborde l'angle de la fidélisation qui n'est autre qu'une lutte contre le turnover. Dans le cadre d'une mesure urgente cela peut être relié avec l'évolution professionnel, la rémunération ou l'aménagement du poste. Dans une mesure à plus long terme, il faut veiller en permanence aux attentes professionnelles (gestion de carrière, suivi régulier de l'évaluation des performances et pratique continue et individualisée de développement). Enfin, il doit y avoir un management de proximité d'instauré pour la rétention des agents avec des compétences relationnelles développées des managers.

La revue « Rémunération » permet d'identifier comment construire une politique de rémunération ce qui est intéressant à relier avec l'attractivité d'un établissement bien que les établissements soient soumis à la grille indiciaire de la FPH. D'autres avantages que le salaire en lui-même s'inscrivent dans le pack de rémunération comme les avantages non pécuniers : la reconnaissance, les formations, l'accès facilité au stationnement, l'espace de travail...

Une démarche GPMC est à adapter en fonction de la stratégie de l'établissement (par exemple la gestion des sous-effectifs peut être un axe de travail). Elle s'organise autour cinq étapes :

1- Regard sur l'instante : recueil données (effectif, masse salariale, pyramides des

âges, indicateurs : turnover, taux de formé..., plan d'actions RH avec vision prospective, plan de formation, observatoire des métiers de la branche, livret d'accueil, fiche de poste, organigramme, entretien d'évaluation...) et analyse de celles-ci

2- Comparaison des écarts entre l'existant et là où l'on souhaite aller sur la gestion des carrières, le recrutement, la formation, l'organisation du travail, la mobilité,

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la sensibilisation des managers (instaurer la confiance par la délégation, favoriser le dialogue social par exemple)

3- Elaboration d'un plan d'action dans le temps (sur une moyenne d'un an)

4- Validation de la démarche

5- Evaluation et retour sur investissement

Les EHPAD peuvent s'engager vers un projet de GPMC, les partenaires ARS, conseil régional et l'OPCO de santé sont favorables pour s'investir financièrement dans cette démarche. Pour eux le projet comporte différents avantages :

· Disposer d'une connaissance plus fine des métiers et publics

· Mieux appréhender les métiers de demain et les besoins en compétences à venir

· Enrichir l'offre de formation et mieux la cibler en fonction des publics

· Définir de nouveaux parcours professionnels et de formation et les adapter aux évolutions des métiers

· Contribuer à l'orientation des politiques et financement (CPF...)

· Contribuer à la réflexion prévisionnelle des besoins emploi-formation en partenariat avec les institutionnels

· Effectuer des comparaisons régionales

L'engagement d'une démarche de GPMC pour les EHPAD est au bénéfice des agents et pour les établissements cela signifie :

· Disposer d'une meilleure connaissance des besoins en compétences, ainsi que des métiers « à enjeu »

· Développer le volet prévisionnel de la gestion des RH et la capacité à anticiper

· Identifier de nouvelles réponses correspondant aux besoins de formation et de professionnalisation

· Disposer d'un référentiel commun, favoriser les synergies entre les EHPAD

Il est nécessaire de réaliser des étapes et un calendrier de la démarche GPMC. La clé de la réussite est une implication de tous !

Les pistes de travail pourraient s'articulent autour des métiers en tension, de l'attractivité, de réalité des glissements de tâches Métiers et reclassement (métiers d'origine et de reconversion), coopération territoriale (GCSMS), de l'impact du numérique, des besoins de compétences et formation, des publications d'offre, des AS et de l'impact de la e-santé sur les métiers soignants. Des ateliers sur l'intérêt de la GPMC peuvent être nécessaires pour l'engagement d'un plus grand nombre en suscitant la curiosité et rappelant que posséder une cartographie des métiers

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et compétences permet d'envisager le passage de la GPMC à un management des métiers et compétences. La cartographie est un outil puissant si on lui donne vie avec du temps lors de dialogues formels. Une réflexion commune en groupe de travail peut être établie sur les évolutions de certains métiers et pour échanger entre EHPAD des problématiques rencontrées sur ces métiers. Organiser des mobilités métier-compétences permet également l'évolution professionnelle des agents dans un environnement plus ou moins proche de leur lieu de vie. Des groupes de travail pourrait avoir une réflexion prévisionnelle, prospective et préventive (benchmark, formations, mises en situation, café GPMC, ateliers réflexifs et pratiques).

Un plan d'action après la démarche pourrait s'orienter sur la participation aux observatoires régionaux, formations, mobilisation d'autre financement ANFH pour des préparations aux concours par exemple, sur le pilotage de la GPMC et suivi des gestions de carrières.

Selon un article de revue de gestion, la GRH du secteur public présente deux intérêts :

- correspond à des pratiques au regard des valeurs publiques et motivations de service public

- fait écho à des attentes fortes de la part des établissements publics professionnel

La GPMC est alors perçue comme une démarche de changement impliquant la stratégie. Cette démarche consiste à concevoir, mettre en oeuvre et à contrôler des politiques et pratiques visant à réduire de façon anticipée, les écarts entre les besoins et les ressources d'établissement, tant sur le plan qualitatif (effectifs) que qualitatif (compétences). Le contexte public nécessite trois leviers de réussite d'une GPMC la maîtrise du changement, un environnement et une culture favorable ; du temps et des moyens ; mais aussi des outils et procédures. Une organisation peut être influencée par l'autorité politique ou économique. Les agents publics ne peuvent plus être gérés comme auparavant : leurs attentes, motivations et attachement se sont modifiés.

La GRH est orienté « carrière » (exemple : contrat de droit public, rémunération d'avancement selon l'ancienneté...) et à la fois « emploi » (recrutement pour un emploi spécifique possible...). Le service public a des contraintes d'organisation et de fonctionnement particulier lié à l'intérêt général, ce qui est intégrer en GRH comme un temps plus long en comparaison au privé. Les établissements publics recherchent une identité et motivation durables pour les agents. Il faut tenir compte des freins comme le fonctionnement budgétaire annuel. La gestion des compétences a pris une place centrale dans l'environnement public actuel lié au « papy-boom public ». Penser en termes de compétences dans le secteur public, correspond à reconnaître les spécificités de la relation de service public et admettre que la qualité du service public est autant liée à des savoirs et savoirs faire qu'à des savoirs être singuliers. La qualité du service étant à la fois dans l'individualisation de la relation à l'usager, mais également dans le respect des principes d'intérêt général.

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L'intérêt de la GPMC est donc d'apporter de la stabilité dans les missions, le personnel et de créer un attachement du personnel aux missions de service public comme source de motivation. Selon P.CAMPAS, experte en management des RH et intervenante au CNAM du Mans, la démarche GPMC commence par la connaissance de l'existant avec l'état des lieux d'aujourd'hui soit la photographie, l'étude de la population, le focus sur l'âge, l'étude des métiers, des procédures de recrutement, du recours aux temps partiel, parcours d'accueil... Ensuite, il faut définir le besoin de demain, analyser le delta, définir un plan d'action (de licenciement ou recrutement ou reclassement ou de formation pour responsabiliser les agents à travers leurs évolutions professionnelles) soit mettre en oeuvre un plan par le suivi d'objectifs qualificatifs et quantitatifs, la vérification et l'adaptation.

Figure 12 : Les étapes principales de GPMC

Suite à ce schéma représentant les principales étapes de la GPMC on peut traduire que les objectifs sont d'anticiper les changements technologiques, de disposer des compétences requises à l'évolution des activités et des métiers notamment en optimisant les dispositifs de formation, d'adapter les effectifs en fonction des besoins de l'évolution de l'activité, en accompagnant les mobilités professionnelles et les changements d'organisation du travail, de pérenniser l'équilibre financier en réduisant les risques sur les difficultés de recrutement, d'avoir de la plus-value, de rechercher la performance, d'anticiper le recrutement, la formation et la mobilité, de réduire les incertitudes et écarts et de sécuriser les décisions. L'analyse pour élargir le diagnostic permet de mesurer les écarts et identifier les ajustements nécessaires en fonction de la stratégie. Il faudra l'engagement de tous les acteurs de l'établissement,

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l'utilisation d'un langage commun, la réalisation de tableaux de bord RH (effectif de l'année, répartis par métier et par type de contrat de travail, étude des entrées et sorties par métier et contrat, étude des motifs de démission, ancienneté par métier, situation de travail à temps partiel par emploi, sexe, âge et contrat, évolution des contrats hors CDI, évolution de l'absentéisme : maladie, AT, congés maternité...), promotions et mobilités internes, répartition par métier et motif, synthèse des actions de formation et nombre d'heures réalisées sur deux ans répartis par métier. Il faut également élaborer la pyramide des âges par métier, contrat sur deux ans passés et à venir, pyramide de l'ancienneté et l'étude des départs à la retraite. Pour le déploiement il faut posséder une connaissance approfondie des métiers, emplois actuels et des compétences associées. Le référentiel de compétences identifie et évalue les compétences de chaque métier. Il est alors un outil qui favorise la visibilité, décèle le niveau de compétences acquis par l'agent et détermine les objectifs de formation.

Nous pouvons donc appréhender que la difficulté de recrutement des métiers en tension en EHPAD nécessite d'actionner un projet de GPMC.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand