1.2. Faible taux de couverture scolaire
Le système scolaire primaire est marqué par des
taux de scolarisation fluctuant comme indiqué par les chiffres de la
Banque mondiale (2011) :
Tableau XXIII : taux brut de scolarisation primaire en Côte
d'Ivoire par année scolaire de 2002 à 2007
ANNEES SCOLAIRES
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TBS en %
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2000
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- 2001
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74,20%
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2001
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- 2002
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76%
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2002
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- 2003
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47,30%
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2003
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- 2004
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59,50%
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2004
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- 2005
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59,60%
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2005
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- 2006
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74%
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2006
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- 2007
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74,30%
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Source : Banque mondiale, 2011, RESEN, p. 24
Selon le rapport 2011 de la Banque mondiale, on constate une
augmentation du taux brut de scolarisation (TBS) qui passe de 74,20% en 2001
à 76% en 2002. Puis la période de crise est marquée par
une baisse de ce taux qui oscille entre 47,3% et 74,3% ; bien qu'en
augmentation, ce taux reste en dessous des attentes du système
éducatifs (90%). Cela est imputable en partie à « une
demande scolaire lacunaire.212» Un autre facteur
influençant le taux d'accès est l'effet distance qui est la
distance entre le domicile et l'école. Selon le RESEN 2011, cet effet
est significatif lorsque l'enfant doit « marcher entre 30 et 60 mn
[minutes] pour accéder à l'école primaire et l'effet
distance s'intensifie davantage au-delà d'une heure de marche du
domicile familial.213»
211 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016, op.
cit., pp. 17 et 18
212 Banque mondiale, 2011, op. cit., p. xxxiv
213 idem, p. xxxiii
174
Le RESEN 2016 montre une amélioration du taux brut de
scolarisation pour l'enseignement primaire de 2005 à 2014. Ainsi,
estimé à 54,8% en 2005, ce taux atteint 91% en 2014. Le rapport
précise cependant que « malgré ce progrès, beaucoup
d'enfants âgés de 6 à 11 ans restent en 2014 hors du
système scolaire. 214» En outre ce rapport relève que pour
l'enseignement primaire, « l'offre communautaire se développe
rapidement, à raison de 49 % par an depuis 2010.215» Ce
développement rapide de l'offre communautaire semble avoir
contribué à l'amélioration du faible taux de couverture
constaté en 2005 et 2007 juste avant la mise en oeuvre des classes
passerelle.
1.3. Insuffisances des infrastructures et des services
éducatifs offerts
La demande éducative grandissant, la diminution des
ressources allouées à l'enseignement primaire ne permet pas de
faire des investissements importants pour accroître le nombre
d'écoles et améliorer la qualité des services
éducatifs. Cela entraîne un déficit d'infrastructures et
une dégradation des services offerts. Ainsi, le RESEN 2016 indique que :
« la majorité des écoles primaires publiques sont
dépourvues d'infrastructures d'accompagnement de base telles que
l'électricité, les points d'eau, les latrines et les cantines,
avec une situation qui se dégrade dans le temps.216 »
En ce qui concerne l'état des infrastructures
d'accompagnement en 2013, la situation n'est pas reluisante. Ce sont,
seulement, « 45 % des écoles (qui sont) dotées de points
d'eau, 46 % de latrines (qui sont) fonctionnelles et 55 % d'écoles qui
bénéficient d'une cantine. 217»
214 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016, op.
cit., p. 58
215 idem, p. 6
216 idem, p. 12
217 Banque mondiale, 2011, op. cit., p. 12
175
Figure 17 : baraque servant de salle de classe à l'EPP
Kamonoukro, DREN Bouaké 2009.
Source : données de terrain 2008-2014
176
Cette baraque se situe en milieu urbain où la
démographie galopante a son effet sur les infrastructures scolaires.
Cette situation est à l'image de bon nombre d'écoles en
période de crise.
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