PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION DU
SYSTÈME SCOLAIRE PRIMAIRE
CONVENTIONNEL ET DES CLASSES
PASSERELLES
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La première partie aborde la question spécifique
de recherche relative aux traits caractéristiques du système
scolaire conventionnel et aux classes passerelles. Elle est constituée
de deux chapitres ; l'une présente l'école conventionnelle et
l'autre montre les traits caractéristiques des classes passerelles.
Cette démarche a pour but, de ressortir les différences
structurelles et fonctionnelles des deux types d'école. Pour ce faire,
dix indicateurs sont pris en compte ; ce sont : le cadre institutionnel, les
missions et les objectifs, la méthode et la langue d'enseignement,
le programme scolaire, l'organisation des cours, la
méthode d'intervention, la formation pédagogique, la masse
horaire, les indicateurs des flux internes et les intrants.
Le cadre institutionnel permet de prouver un fondement
légal à l'existence des deux types d'école ; en d'autres
termes quels sont les textes nationaux et internationaux qui justifient leur
existence ? Les missions et les objectifs situent les raisons de la
création desdites écoles. La méthode et la langue
d'enseignement posent la question des méthodes et des techniques
d'enseignement propres à chaque type d'école. Le programme
scolaire passe en revue les disciplines en vigueur et leur agencement au cours
de l'année scolaire. L'organisation des cours montre de manière
pratique, les stratégies des acteurs pédagogiques pour atteindre
leurs objectifs. La formation pédagogique concerne la formation de base
et la formation continue. La masse horaire exprime le volume d'heures
alloué aux activités pédagogiques au cours de
l'année scolaire. Les intrants sont les moyens mis à disposition
pour atteindre les objectifs pédagogiques ; ils se déclinent en
ressources humaines, financières et matérielles. Enfin, les
indicateurs des flux internes mettent en exergue les performances ou les
rendements internes de chaque type d'école. Cette première partie
va répondre à la question spécifique : quelles sont les
caractéristiques des écoles conventionnelles et des classes
passerelles ?
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CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION DU
SYSTEME SCOLAIRE PRIMAIRE
CONVENTIONNEL
Le chapitre 1 est consacré aux traits
caractéristiques des écoles conventionnelles. Ce sont des
écoles dites « formelles » ou « classiques » qui
sont reconnues comme le système scolaire officiel en vigueur en
Côte d'Ivoire. Il s'agit d'abord, de comprendre, sur le plan
institutionnel, quelles sont les dispositions légales qui fondent ces
écoles. Pour comprendre le fonctionnement de ce type d'école, il
est important de connaître ses missions et ses objectifs. Au plan
pédagogique, quelles sont les méthodes et les langues
d'apprentissage qui permettent le bon déroulement du processus
enseignement-apprentissage ? Il s'agira de montrer les concepts et les
techniques qui sous-tendent la démarche pédagogique en
vigueur.
Ensuite, le programme scolaire est décrit avec ses
spécificités. Il s'agit, notamment, d'identifier les disciplines
qu'il comprend et de montrer leur agencement. L'organisation des cours fait
l'objet d'attention pour cerner la durée de scolarisation. Le type de
formation pédagogique des enseignants qui prévaut sera
analysé sous deux angles, à savoir la formation de base et la
formation continue. En termes de temps d'exécution du programme
scolaire, quelle est la masse horaire normative et effective ? Cela permettra
une comparaison avec le standard international. Quant aux flux internes du
système scolaire, ils concernent les indicateurs tels que les taux de
réussite, les taux de redoublement et les taux d'abandon.
Enfin, La dernière section présente les intrants
mis à disposition pour réaliser les objectifs
pédagogiques. Cela prend en compte les ressources humaines,
matérielles et financières. Cette section se décline en
sous-sections qui présentent les élèves, le mode de
financement, les parents d'élève, les enseignants,
l'administration scolaire, les infrastructures et les équipements, le
matériel didactique et les manuels scolaires, les méthodes et les
instruments d'évaluation.
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1. Cadre institutionnel de la scolarisation en
Côte d'Ivoire
Le cadre institutionnel de la scolarisation est établi
par deux types de dispositions :
- Les dispositions internationales à savoir, la
Déclaration de Jomtien, le Cadre d'Action de Dakar, les Objectifs du
Millénaire pour le Développement et l'Objectif de
Développement Durable 4, etc.
- Les dispositions nationales au nombre desquelles, la loi
n° 95-696 du 7 décembre 1995, le PNDEF 1998-2010 et le PAMT du
secteur de l'éducation formation 2012-2014, etc.
Au plan international, le Forum de Jomtien de 1990 proclame le
droit à l'éducation pour toute personne à l'instar de la
Déclaration universelle des droits de l'homme. Il prévoit
également un accès universel à l'éducation avec
plus d'équité et plus de qualité des enseignements tout en
améliorant les moyens de mise en oeuvre et en étendant les
partenariats. Le Cadre d'Action de Dakar de 2000 engage les états
à faire en sorte que jusqu'en 2015, tous les enfants sans exception
aient la possibilité d'accéder à un enseignement primaire
obligatoire et gratuit et de qualité et de la suivre jusqu'à son
terme. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement 2000
(OMD) à travers une déclaration, engagent les Etats, en son
deuxième axe, à assurer l'éducation pour tous à
l'horizon 2015. Par la suite l'objectif de Développement Durable 4 prend
le relais en prévoyant un accès pour tous à
l'éducation de base en 2030.
Au plan national, la loi n° 95-696 du 7 décembre
1995 est l'aboutissement d'une concertation nationale sur l'école. Elle
permet une réforme globale et sectorielle de l'enseignement. Ses 74
articles énoncent les principes généraux, les droits et
obligations de la communauté éducative, les missions de
l'enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur.
Elle réaffirme ainsi le droit à l'éducation et
l'égalité de traitement de tous les citoyens, notamment dans
l'enseignement public. Elle fait de l'éducation une priorité de
l'Etat. Son adoption
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permet, en 1997, l'élaboration du Plan National de
Développement du secteur Education/ Formation (PNDEF) 1998-2010.
Le PNDEF 1998-2010 traduit en objectifs opérationnels,
avec des plans d'activités annuelles et pluriannuelles, les grandes
orientations de la loi de 1995. Il a pour objectif l'adoption d'une approche
sectorielle du système, l'élargissement de l'éducation de
base, le renforcement de l'éducation des adultes, la réduction
des inégalités d'accès à l'éducation et le
renforcement de la recherche développement dans l'enseignement
technique. Le PNDEF a pour finalité d'offrir à chaque citoyen, la
possibilité de s'éduquer et de se former tout au long de sa vie.
Le MEN et al (2011) définissent, pour l'enseignement primaire, les
priorités du PAMT éducation/formation 2012-2014 comme suit :
le PAMT cherche, pour les trois prochaines années
à : (a) restaurer le système éducatif qui a souffert de la
crise en accordant une priorité à l'enseignement primaire et au
premier cycle du secondaire essentiellement dans les zones qui ont
été les plus affectées ; (b) assurer un progrès
substantiel vers l'universalisation d'un enseignement primaire de
qualité ; (c) corriger le déséquilibre constaté
depuis longtemps entre la partie basse et la partie haute de la pyramide du
système d'éducation ivoirien par : (i) l'expansion de la
couverture du premier cycle secondaire dans la perspective de progresser vers
un système offrant au plus grand nombre de jeunes,
particulièrement en milieu rural, dix années de scolarisation de
qualité. 153
Le PAMT secteur éducation/formation 2012-2014
prévoit aussi de concrétiser l'universalisation de l'enseignement
primaire à travers le recrutement d'instituteurs adjoints pour mieux
maitriser la croissance de la masse salariale, « la construction de 6260
salles de classe (...) la réhabilitation de 4000 salles de classe (...)
la diversification des maitres d'oeuvres 154» pour
réduire les coûts de construction et stimuler la demande
d'éducation. Cela inclut la scolarisation des plus vulnérables
notamment les filles. La réalisation de cette dernière
priorité passe par les mesures qui compensent les charges familiales. Ce
sont :
le renforcement des cantines scolaires, (ii) la
distribution gratuite de kits scolaires aux enfants orphelins du SIDA, (iii) la
distribution de rations alimentaires sèches aux jeunes filles, (iv) la
provision de micronutriments et de
153 Le MEN et al, 2011, op. cit., pp. 4-5
154 idem, pp. 4-5
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médicaments essentiels; (v) la suppression des
obstacles liés à l'inscription à l'enseignement primaire.
155
Ces mesures devraient, à termes relever les
défis identifiés par le RESEN et les différents documents
faisant l'état des lieux de l'enseignement primaire en Côte
d'Ivoire.
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