7. Analyse des données
Pour mener à bien cette étude, nous avons eu
recours à la méthode compréhensive, l'analyse
systémique, la théorie des parties prenantes, la théorie
de la résilience et le management participatif.
7.1. Méthode compréhensive
La sociologie compréhensive de WEBER est une
démarche scientifique permettant la compréhension d'un fait
social. « Elle peut être comprise comme une démarche en trois
étapes : la compréhension, l'interprétation et
l'explication du fait social.141 »
Selon WEBER, le monde social est une agrégation
d'actions sociales, qui représentent des comportements humains auxquels
l'acteur attribue un sens subjectif. Ces actions sont guidées par les
intentions et attentes de l'acteur. La dimension sociale d'une action implique
qu'un comportement doit être orienté vers un ou plusieurs autres
individus. Par exemple, une discussion entre amis est une action sociale, en
revanche, une collision entre deux cyclistes ne l'est pas car les individus ne
se sont pas dirigés volontairement l'un vers l'autre.
7.1.1. Phase compréhensive
La première phase de la démarche
compréhensive sert à comprendre le sens visé par l'acteur
lors de ses actions sociales. Il s'agit alors d'adopter une vision empathique
afin de trouver ce sens subjectif immédiat : un motif accordé par
l'individu à son action. Lors de cette étape, on accorde à
l'individu une grande autonomie et on ne cherche pas encore à
interpréter ou déchiffrer son action. Ce travail est
effectué lors de la seconde phase, celle de la phase
interprétative.
7.1.2. Phase interprétative
Une fois le sens identifié, le chercheur passe à
la phase dite interprétative : il s'agit d'objectiver le sens
identifié dans la première phase. On adopte alors une
141 J-P DELAS et B. MILLY, 2005, Histoire des pensées
sociologiques, Paris, Armand colin, p. 169
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posture extérieure dans le but de pouvoir créer
des concepts ou modèles utiles à l'analyse. Il s'agit là
d'une tâche difficile, à cause de l'implication du chercheur dans
le monde qu'il étudie. WEBER a donc élaboré des outils
théoriques permettant au chercheur de se distancier de son objet
d'étude et d'avoir un regard plus extérieur.
Le premier de ces outils est le rapport aux valeurs : il
consiste à faire prendre conscience au chercheur qu'il est
lui-même inséré dans le monde social. Après cette
prise de conscience, il s'agit pour lui d'analyser la subjectivité de
ses propres choix, de ses partis pris ainsi que de ses valeurs, pour tendre
vers plus d'objectivité. Une fois conscient de ses propres valeurs, le
chercheur fait appel à la « neutralité axiologique »
(second outil de distanciation), qui consiste à ne pas émettre de
jugement ni de hiérarchisation des valeurs.
Dès que l'extériorisation est effectuée
grâce à ces deux outils de distanciation, le chercheur va pouvoir
élaborer des concepts tirés de ses observations.
Néanmoins, ces observations étant issues du monde social,
lui-même composé d'une infinité de faits, elles sont par
conséquent, d'une complexité difficilement déchiffrable.
Aussi, WEBER recourt-il à un autre principe méthodologique,
« l'idéal-type », pour faciliter la lecture du réel. Il
s'agit de concevoir des catégories d'analyse isolant les traits les plus
fondamentaux, distinctifs et significatifs d'un phénomène social.
Cela aide le chercheur à démêler le monde social. Cette
phase a permis l'utilisation d'outils de recherches adaptés à la
question des classes passerelles. Cela a permis d'observer et d'interroger des
échantillons d'acteurs des classes passerelles tels que les animateurs,
les élèves, les COGES et les équipes projets.
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