4.8.7. De la langue d'enseignement
La langue d'enseignement peut être une question qui
divise dans les pays ou les communautés sont multilingues. Pour limiter
la marginalisation :
il faudra impliquer la communauté, les
autorités chargées de l'éducation et d'autres parties
prenantes concernées pour prendre les décisions sur la ou les
langue(s) d'enseignement de manière consensuelle. Les enseignants
doivent pouvoir enseigner dans la ou les langue(s) comprise(s) par les
apprenants et communiquer avec les parents et la communauté dans son
ensemble. On enseignera aux enfants sourds ou aveugles en utilisant les
langages et méthodes les plus appropriées pour permettre leur
inclusion totale. Les cours et activités supplémentaires, en
particulier l'apprentissage de la
petite enfance, doivent être disponibles dans la ou
les langue(s) des appre-nants.329
Il est important de connaître les droits des apprenants
déplacés. Cela implique la prise en compte des perspectives
d'insertion dans la communauté hôte ou la localité
d'accueil. La langue qui est un outil de communication est centrale dans ce
processus d'insertion sociale et professionnelle. Elle leur offre des
opportunités de se refaire une vie normale après l'urgence. Dans
cette optique, lorsque le déplacement est prolongé, les
apprenants doivent apprendre la langue de la communauté hôte. Cela
leur permet de continuer à avoir accès à
l'éducation et à des possibilités d'apprentissage sur
place.
4.8.8. De la diversité des apprenants
La diversité est matérialisée par les
apprenants venant d'horizons culturels différents et avec des
spécificités qui vont jusqu'au handicap. Elle s'exprime aussi par
la multiplicité d'acteurs dans l'encadrement. Elle doit être prise
en compte dans la conception et la mise en oeuvre d'activités
éducatives à toutes les étapes d'une situation d'urgence
jusqu'à la phase de relèvement. Cela signifie l'inclusion
d'apprenants, d'enseignants et d'autres personnels de l'éducation
d'origine différentes et de groupes vulnérables. Cela induit
aussi la promotion de la tolérance et du respect. Les aspects
particuliers de la diversité sont par exemple :
- le genre ;
- le handicap mental ou physique ;
329 INEE, 2004, op. cit., p. 62
307
- les capacités d'apprentissage ;
- les apprenants venant de différentes tranches de revenu
;
- les classes comprenant des enfants d'âge différent
;
- la culture et la nationalité ;
- et l'origine ethnique et la religion.
La prise en compte des paramètres cités ci-haut
exige des acteurs engagés que les programmes scolaires, les
matériels et les méthodes d'enseignement contribuent à
éliminer les préjugés et renforcer l'équité.
De même :
il faut appuyer l'éducation aux droits humains dans
l'éducation formelle et non formelle pour promouvoir la diversité
de manière appropriée à l'âge et à la
culture. Le contenu des cours peut être en lien avec les droits de
l'homme et le droit humanitaire international et avec les compétences de
la vie courante. Les enseignants pourraient avoir besoin d'aide pour modifier
les matériels didactiques et les méthodes d'enseignement
existantes si les manuels scolaires et d'autres matériels doivent
être révisés (...). Les matériels d'apprentissage
disponibles localement pour les apprenants devront être
évalués au début d'une situation d'urgence. Ils devront
comprendre des formats utilisables par des apprenants handicapés. Les
autorités responsables de l'éducation devront être
appuyées pour pouvoir surveiller le stockage, la distribution et
l'utilisation des matériels.330
La diversité va de pair avec la culture de la
tolérance et de l'acceptation de l'autre qui est différent de
soi. Dans la situation d'urgence elle aide à assoir les bases d'une
collaboration et d'un vivre ensemble nécessaire à la
cohésion de la communauté locale à court terme ou celles
de la cohésion sociale à long terme.
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