4.2. Des conditions d'accès à
l'éducation en situation d'urgence
L'accès à l'éducation, bien que vital en
tant que droit humain, reste limité en situation d'urgence. Le cas des
classes passerelles en est une belle illustration. En effet, la moyenne
d'effectif de 30 élèves par classe qui a été
fixée obéit plus à des contraintes budgétaires
qu'à un souci de qualité. Cela est dû au fait que les
moyens sont définis avant d'avoir fait un inventaire des besoins
réels. Ce fait nous ramène encore une fois aux conditions
d'intervention qui doivent se faire sur la base d'un diagnostic clair de la
situation réelle. L'idéal serait de partir d'une estimation des
besoins réels pour définir les moyens ; dans une telle approche,
l'apport étatique est indispensable aux côtés des ONG.
4.3. De l'environnement d'apprentissage
Cet environnement garantit, avant tout, la
sécurité des apprenants, des personnels du projet et des
populations. Un accent particulier est mis sur le cas des groupes
vulnérables parmi lesquels on peut citer les jeunes filles. En effet, en
implantant les classes passerelles sur la base de critères
intégrant l'aspect distance, cette démarche permet de
résoudre la question sécuritaire notamment pour les jeunes
filles. Mais la distance moyenne de l'école la plus proche qui est
estimée à 22 km montre la nécessité d'expansion du
projet dans les mêmes zones d'intervention. Les futurs projets devront,
en principe, prendre cette orientation.
315 INEE, 2006, op. cit, pp.7-8
297
4.4. De la qualification des enseignants
La question de la qualification du personnel en situation
d'urgence suscite
les axes de réflexions suivantes :
- sur quels points axer le contenu de l'enseignement ?
- quel type de service éducatif offrir (formel/non formel)
?
- quels curricula choisir ?
- et quelles priorités d'apprentissage fixer ?
A ces questions les « urgentistes » de l'INEE (2006)
répondent que : « l'accent est mis sur les éléments
susceptibles de contribuer à un enseignement et un apprentissage
efficaces. 316 » Pour atteindre ce niveau d'efficacité, les
curricula devront porter sur des éléments en accord avec les
besoins des apprenants. Si les curricula des classes passerelles
répondent effectivement à un besoin de scolarisation en urgence,
la formation accélérée des animateurs en 10 ou15 jours ne
permet pas de consolider les aptitudes pédagogiques. Il serait donc
opportun de mettre l'accent sur la durée de la formation des animateurs.
Un autre aspect à prendre en compte est le nombre d'enseignants qui doit
être proportionnel à la demande éducative. Dans le cas des
classes passerelles, les animateurs n'ont pas de suppléants et sont
plutôt aidés par les superviseurs en cas d'empêchement. En
principe, le projet devrait intégrer la question d'animateurs
suppléants pour éviter l'arrêt intempestif des cours.
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