Participation populaire aux projets du développement agricole à Kisangani.par Dieudonné MOPENE MANGALA Université de Kisangani - Licence 2018 |
Chapitre quatrième :DE LA PARTICIPATION DE LA POPULATION AUX PROJETS DE DEVELOPPEMENT AGRICOLEDE LA VILLE DE KISANGANIEn développant ce second chapitre, nous proposons de rappeler premièrement la notion sur la participation et développement;d'analyser deuxièmement les raisons de la participation de cette population au choix de certains projets et troisièmement les raisons de la non - participation. Signalons que les projets de développement demeurent toujours nombreux selon qu'on est dans les différents domaines ou programmes d'activités. Etant donné que la ville de Kisangani est urbano - rurale à vocation agro - pastorale, notre recherche se focalise beaucoup plus sur les activités agro - pastorales c'est-à-dire l'agriculture, la pêche et l'élevageconsidérées, pourtant indispensables à la vie humaine. Nous définissons l'agro - pastorale comme étant une exploitation, une activité professionnelle ou quelque chose qui est en lien à la fois avec l'agriculture, la pêche mais aussi avec la pratique de l'élevage. Quant à Jean - Prosper SENGI BANGAMA33, le concept agriculture revêt un caractère économique car il concerne une activité par laquelle l'homme produit des valeurs à partir de la terre et de la nature. Au sens strict et aussi courant, l'agriculture signifie simplement la culture des plantes à l'aide des connaissances agronomiques. Mais au sens large, l'agriculture comprend en plus de la culture des plantes, l'élevage, la pêche, la chasse, la cueillette/ramassage et l'exploitation forestière. Ainsi, au sens strict, un agriculteur économique, peut exister aussi bien en milieu rural qu'en ville. Tandis que le paysan n'est qu'un habitant du milieu rural et non de la ville. Ainsi, l'agriculture est une activité économique caractérisée par une certaine rationalité dans sa pratique, c'est-à-dire dans le strict respect des techniques culturales mises au point par la science agronomique.1(*) Ainsi, c'est dans la commune urbano- rural (Makiso) de la ville de Kisangani que la population participe à travers les ONGD, les comités, les associations, les coopératives, à certains projets locaux qu'elle juge rentables et indispensables pour le développement de ladite commune. Elle cultive dans quelques espaces verts, pêche et éleve les animaux de la basse - cour, les petits bétails. II.1. Notion sur la participation et développement 341(*)La participation est devenue un concept inéluctable dans la réussite des programmes et projets de développement local. Les deux notions, participation et développement, sont intimement liées. La période d'après la deuxième guerre mondiale a jadis coïncidé avec l'émergence des mouvements populaires où les populations du sud ont entamé des démarches pour leur décolonisation. Au cours des années 60, la participation populaire a été initiée à travers plusieurs programmes de développement, notamment les projets de développement communautaire en Asie ; les campagnes d'alphabétisation et de conscientisation en Amérique Latine, ou encore des programmes d'animation rurale en Afrique francophone. Cette participation se faisait par l'intégration conjointe de beaucoup d'acteurs aux secteurs d'activités socio- économiques, politiques, culturelles au profit du local. La notion de participation a vraiment connu son apparition par la recherche des modèles alternatifs de développement, d'où la remise en cause du modèle traditionnel à la base de développement endogène ont fait leur apparition.Leur point de convergence, c'est qu'elles mettaient la communauté locale au centre des discussions pour réaliser le développement. Pendant les années 70-80, la participation populaire fut prise en considération par l'implication des individus dans la réalisation des programmes d'activités avec des objectifs préalablement fixés. Ce modèle de participation concevait l'intégration passive des populations dans les activités exécutées au niveau local. Au début des années 80, la nouvelle conception de la participation a exigé l'implication de la population dans les phases d'exécution d'une activité de développement, c'est-à-dire depuis son identification jusqu'au suivi - évaluation. Dans un sens, il existe une différence entre la participation des bénéficiaires à un projet, c'est-à-dire les personnes choisies pour bénéficier les avantages directes et celle de l'ensemble des habitants vivant dans toute une communauté donnée. Dans l'autresens : « la participation communautaire authentique » ne signifie non plus que la population ait le contrôle total d'un processus d'activité. Au cours des décennies 1980-1990, dans les rapports respectifs sur le développement dans le monde publiés par la Banque Mondiale, la participation populaire fut considérée comme le principal moyen à utiliser pour induire les changements de valeurs et de comportements sociaux des populations pour l'amélioration de l'efficacité des programmes de développement. Dans ce cas, les organisations paysannes de base, religieuses ou autres qui, existant au niveau local, étaient ciblées pour aider à maximiser l'efficacité des programmes. Dans son rapport de 1990, la Banque a réitéré son engagement à répondre aux besoins des populations locales pauvres par leur implication davantage dans les programmes via la participation. L'échec du programme d'ajustement structurel dans les pays envoiedu développement a permis à la banque mondiale et au fonds monétaire international (FMI) d'accorder plus d'importance aux structures institutionnelles et culturelles du développement. En 1999, pour l'élaboration du document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP), ces institutions ont exigé aux pays de guider la préparation dudit document et de garantir l'appropriation de la stratégie de développement par une large participation de la société civile dans toutes les phases du processus. 1(*) II.1.1. Enjeux de la participation 35D'abord : « la participation est considérée comme une doctrine socio - politique ouverte », tolérante qui accepte une évolution progressive pour la réceptivité aux contributions de différentes couches de la population. Dans ce cas, les apports de l'extérieur ne doivent pas trop influer sur les décisions prises au niveau local. L'Etat doit faire de la participation locale : « la force motrice » au niveau national, c'est-à-dire, il ne suffit pas que l'Etat parle uniquement de la participation dans les institutions, mais a l'obligation de poser des actions concrètes. La mise en application de la participation nécessite une stratégie politique globale pour empêcher les influences des forces qui lui sont contraires.1(*) Entant qu'outil indispensable à la réussite du développement endogène, la participation doit pénétrer toutes les activités à caractère politique, économique, social, culturel et familial. Elle est même considérée comme un besoin d'épanouissement personnel d'un citoyen et comme un droit fondamental de l'homme dans la société. * 39. Jean - Prosper SENGI BANGAMA, Sociologie rurale, cours inédit, G2 en Agronomie générale et Eau et forêt, IFA - YANGAMBI, Kisangani, 2016-2017, p.27 * 41. Laurent ALEMO MBOLE, Op.cit., p.63 * 42. Laurent ALEMO MBOLE, Op.cit., p.67 * 43. Dumas, cité par Laurent ALEMO MBOLE, Idem. |
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