3.3 FACTEURS RESPONSABLES DE LA DESTRUCTION DU
COUVERT
VEGETAL
Les facteurs identifiés de l'analyse de la figure 5
sont ceux qui découlent des activités comme : l'agriculture,
l'élevage, l'exploitation forestière (exploitants de bois
d'énergie et de bois d'énergie, les exploitants forestiers) et la
chasse.
3.3.1 Agriculture
Elle est la plus importante activité responsable de
déboisement. Elle est basée sur la culture des
céréales (maïs, sorgho, soja, mil), des tubercules (manioc,
igname) et de fibre (coton). C'est une agriculture qui utilise des techniques
rudimentaires avec des
outils archaïques. Elle est caractérisée
par la pratique de culture de défrichement sur brûlis (photo 1).
Les jachères représentent actuellement environ 62 % des terres
cultivables et leur extension constitue un signe de la dégradation de
l'environnement (MAEP, 2002). L'analyse de la figure 5, montre que les surfaces
de cultures sont passées de 26,59 % en 1995 à 38,80 % en 2006
soit une croissance de 12,21 %. Ceci explique l'augmentation de la taille de
production agricole avec l'usage d'engrais et des pesticides (photo2), et des
techniques et outils peu mécanisés qui conduisent toujours les
agriculteurs à la recherche de nouvelles terres riches, surtout avec la
production de l'igname qui est une culture exigeante. Les agriculteurs
détruisent toutes catégories d'essences forestières
rencontrées sur les surfaces de cultures et ne laissent que celles dont
les produits contribuent à leur besoin socioéconomique : il
s'agit du Vitellaria paradoxa (Karité) et du Parkia
biglobosa (Néré). Ils arrachent de terres les petits arbres
et mettent le feu au pied des gros arbres. Ce système d'exploitation
permet d'obtenir de la lumière solaire favorable au développement
des cultures (culture d'igname) et constitue une entrave pour la croissance des
jeunes espèces végétales.
De nos jours, les producteurs remplacent les espèces
détruites par d'autres telles : Manguifera indica, Tectona grandis,
Millena excelsa et surtout Anarcadium occidentalis alors que
c'est le contraire avec les exploitants de produits forestiers.
Photo 1 : Un terrain défriché
à Fombawi Prise de vue : Guidigbi, septembre 2013
Photo 2: Etendue de champs de coton à
Sakabansi
Prise de vue : Guidigbi, septembre 2013
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3.3.2 Elevage
L'élevage quant à lui est une activité
non négligeable dans cette commune. La présence des peulhs
éleveurs repartis dans tous les coins de la commune avec leurs boeufs
représente un facteur de dégradation de la formation
végétale de la commune. Cet élevage est
caractérisé par la pratique de la transhumance et du
pâturage qui se manifeste par la divagation des animaux : C'est le cas de
la divagation des animaux observéé à Ouénou
(Photo3). Les éleveurs exploitent les essences ligneuses et
herbacées de cette formation végétale pour l'alimentation
des bétails en fourrages. Ils ébranchent, élaguent et
mettent parfois le feu en vue d'obtenir de nouvelles repousses d'herbes pour
satisfaire les besoins fourragers des bétails. Les espèces les
plus utilisées sont : Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus, Khaya
senegalensis etc. Les pratiques d'élevage sont plus traditionnelles
que modernes et impactent le couvert végétal.
Photo 3: Divagation des animaux à
Ouénou Prise de vue : Guidigbi, septembre 2013
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