Evaluation de la performance sociale d'une institution de microfinance cas de la FINCApar Paul NKANKA Université Notre dame du Kasayi - Graduat 2020 |
2.1.3. LA PRIMAUTE DES INSTITUTIONS FINANCIERES FORMELLESEn réaction aux critiques émises, une nouvelle approche est apparue soutenue cette fois-là par la Banque Mondiale et les Nations Unies. Cette dernière inscrit les programmes de micro finance à l'intérieur d'une logique du marché et a été qualifiée « institutionnaliste » par Woller, Dun Ford et Wood Worth ou des « marchés financiers ». Elle insiste notamment sur les distorsions sur le marché dont les subsides sont à l'origine et la capacité limitée des donateurs à répondre à la demande massive de micro crédits. Ces nouvelles initiatives présentent deux caractéristiques essentielles : une volonté de massification du crédit ainsi qu'une volonté de pérennisation des institutions. Toutefois, cette approche préconise l'atteinte de la viabilité financière et institutionnelle des programmes de micro finance à un horizon de 5 à 12 ans d'après Woller, Dun Ford et Wood Worth ; à cette fin, des taux d'intérêt parfois fort élevé sont exigés aux clients partant de l'hypothèse que ce qui compte avant tout pour ces clients, c'est l'accès au crédit et non le coût de celui-ci. L'objectif recherché n'est pas tant l'amélioration du bienêtre en général des pauvres, mais l'amélioration de l'accès aux services financiers pour les exclus du secteur bancaire traditionnel. Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la micro finance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de service plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc....) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la micro finance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de micro crédit aux pauvres, mais bien à la fourniture d'un ensemble des produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. Le micro crédit a pris véritablement son essor dans les années 1980, bien que les premières expérimentations remontent au début des années 1970 avec la Grameen Bank au Bangladesh. En Afrique, les pratiques de micro finances sont encore plus anciennes ; en effet, les premières coopecs ont été créées au cours des années 1970 dans des pays comme le Burkina-Faso ou le Cameroun. Au Burundi, les coopecs ont fêté leurs 20 ans d'existence au mois de mai 2005. D'autres institutions de micro finance ont vu le jour à partir des années 1990, comme nous l'avons expliqué auparavant, la micro finance s'est développée en réponse aux échecs des programmes gouvernementaux d'attribution de crédits aux paysans pauvres.26(*) Il commençait à paraitre évident que les personnes à pauvres revenus pouvaient avoir accès à des services financiers adaptés. Cette évolution des mentalités permettait de percevoir des personnes à faibles revenus, non plus comme objet de la charité, mais plutôt comme des partenaires du développement. * 26J.Y KAT SHUNGU, La micro finance en République Démocratique du Congo : cadre légal, règlementaire et institutionnel, www.Yavassociales.com, consulté le 10/4/2020 à 18h00' à Kananga. |
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