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Conditions de vie de la population locale face à  l'exploitation minière aurifère industrielle. (enjeux et defis) Cas du secteur Durba


par Daniel Tagamile
Universite Shalom de Bunia - Licence (Bac+5) 2016
  

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4.1.3. Les conditions de vie de la population locale après l'industrialisation

Les résultatsde nos investigations sur les conditions de vie de la population après l'industrialisation minière aurifère à Durba,ont présenté les opinionssous trois tendance dont : la privation de revenu qui ne lui permet pas de répondre à tous ses besoins de base (accès à l'éducation, la santé, l'eau, marché, etc.), elle est aussi victime d'injustice sociale (emploi, mauvaise politique d'indemnisation) et la difficulté de droit de jouissance de terre coutumière du fait qu'elle n'a plus le droit de jouir des biens du sol et du sous-sol de son territoire, aussi d'être délogé du milieu habituel.

Il y a cependant une question importante concernant l'expropriation à cause des activités minières. En principe, l'activité minière est menée par des sociétés privées, même si l'Etat y détient des actions. Le retrait des terres est réalisé au profit des sociétés minières qui se voient ainsi conférer des « périmètres » à l'intérieur desquels elles jouissent du droit de mener leurs activités sans entrave. Il faut donc se demander si l'expropriation pour cause d'utilité publique qui peut frapper les détenteurs de terres en milieu rural pour permettre l'installation de société privée résulte d'une clause exorbitante du droit commun à cause du fait que l'activité minière est considérée comme un facteur important de développement économique (Keita et all, 2005 :25).

Ce phénomène de privatisation indésirable peut notamment résulter de l'effondrement des systèmes traditionnels qui régissaient auparavant l'utilisation du patrimoine commun - sous l'effet de la pression démographique, entre autres facteurs. Il peut aussi se produire lorsque des ressources publiques (forêts, par exemple) sont allouées à des fins d'exploitation commerciale dans le cadre de contrats de concession garantissant un accès exclusif, au détriment des pauvres. La confiscation du pouvoir de l'État par une élite, due à la corruption et au clientélisme politique, est plus répandue dans les zones reculées, loin des préoccupations officielles et de la vigilance du public - zones où vivent précisément les populations les plus pauvres (OCDE : 2009).

Pour Keita et al.(2005 :25) si dans les zones visitées, il y eu la négociation et la sensibilisation des paysans, c'était le plus souvent pour qu'ils abandonnent leurs terres à des conditions qui étaient totalement en deçà de celles du « marché foncier ». Il faut surtout savoir que les populations n'ont aucune connaissance des dispositions du Code minier et du Code domanial et foncier. Ainsi que le racontent les anciens du village de Kalhana, ils ont cédé volontiers leurs terres contre des promesses d'action de développement en faveur de la communauté. Ils avaient ainsi été convaincus de l'importance que l'exploitation minière allait avoir pour le village. Certains interlocuteurs ont cependant expliqué que l'installation de la mine a provoqué le déplacement de certaines familles qui ont reçu, en compensation de la destruction de leurs maisons, des parcelles, du sable, des briques et de l'eau pour la construction de nouveaux logements.

Kaunda (2012 : 17), pense que, les stratégiesqu'utilisaitBaropour s'installer étaientmal interprétées parlescreuseursartisanaux.En effet, pourévacuerlescreuseursdeleurlieude travail, onleur promettait de l'emploi et l'amélioration de leurs conditionsdevieàtraversdesprojets d'intégration sociale. Cettesituationaprovoquéune attente démesurée chezlescreuseurs et toute la population deLuhwindjaetBurhinyi.C'est ainsique touslesproblèmesdela communauté locale, y compris ceuxqui relèventdesprérogatives dupouvoir public, étaient considérés commedevant être résoluspar Banro. Cettesituation découle seulement dela dépossession delasourcede revenu pour lamajoritéde cettepopulation,mais également dudéficit communicationnel entre l'État congolaisetla communauté locale.

Pour le cas du Nord Kivu, Aujourd'hui, beaucoup decreuseursqui avaientété engagés commejournaliersauseindes entreprises de sous-traitance travaillant avecBanrosont misà l'écart, car pendant laphase d'exploitation on a plusbesoin despécialistesquedemain d'oeuvre lourde. Celacréeunefrustration quisetraduit par un sentiment devictimisation. C'est ainsique certains ex-creuseurs rentrent même danslessites aux alentoursde l'usinede production (Kaduma, Lukungurhi, Mwana). Cette menace, qui relèvede la pression socialedecreuseursqui n'ont plus d'autre solution, constitue unobstaclepourBanro, comme l'affirme son vice-président. Le casdeTwangiza n'est pas, ouneserapasleseul cas. Que ça soitàKamituga, àMisisiouàLugushwa, lesmêmes méthodologies detravailsont utilisées, c'est-à-dire collaborédans un premier temps aveclescreuseurspour sauvegarder la paix sociale, interdireàfuretàmesure l'accès de certainescarrièresaux exploitantsartisanaux. Déjà,àLugushwa,certainescarrièresjadis exploitées parlescreuseurssontinterditesà l'exploitation artisanaleetmisessoussurveillance policière (Kaunda, 2012 : 17).

La fondation paix sur terre (2015), rapporte qu'aprèsson enquête auprès des travailleurs et des demandeurs d'emploi dans la société Kibali, se plaignes aux difficultés relatives quant à l'accès aux emplois disponibles et le manque de respect de la réglementation en ce qui est de la protection de la main-d'oeuvre nationale.

Dans un témoignage recueilli, FIJI (2014), dégage le fait suivant : Avant la délocalisation, nous vivions de l'orpaillage, des champs, des jardins etde l'élevage. Nous faisions des petits commerces, la distillation de l'huile de palme. Nos jeunes filles se débrouillaientde (belela) pour leur éducation. Aujourd'hui nous n'avons que le petit jardin derrière nos maisons. La vente etl'élevage sont devenus difficiles. Pas de travail pour nous et nos maris. Nos jeunes filles abandonnent les études àcause de la carence monétaire. Pour contourner ces difficultés, nous créons des ONGS et des coopératives. Aussi,nous n'étions pas informés du cahier de charge car lors de la délocalisation, nous étions menacés comme des bêtes(injures, insultes, On disait que c'est l'Etat qui est le propriétaire du sol pas nous autres. Nous avons subi desrépressions militaire et policière (coup de crosse, le frappe, le fouet, jet de grenade lacrymogène) lors de la marchepacifique nous avons organisé pour nous faire entendre à cause des difficultés. Nos lettres sont restées sans réponsesà tous les instances de la République. Pendant la nuit, des menaces militaires et policières dans les villages voire même à domicile. Aucun acteur ne se soucie de nous. 35 foyers n'ont pas bénéficié de leur droit et sont mêmes menacés par la société.

En effet, la population locale de Durba se trouve dans un grand trou où elle se trouve incapable de s'assortir. Elle nous affirme avoir accepté de quitter son milieu habituel du fait que la société Kibali leur avait promis une meilleure vie, le triple de celle qu'elle était en train de mener (chacun devrait avoir un emploi avec un salaire qui lui permettre de construire une maison en dur, acheter des engins roulants, etc.), face à cette offre elle a céder si facilement.

Aujourd'hui la vie de cette population qui devrait connaitre une amélioration triple connait le subit le contraire du triple de la meilleure vie qu'elle attendait de son encore avec la société d'exploitation industrielle de l'or. Sur ce, elle est privée d'exploiter dans la carre minière de Kibali (estime à 45 km2 nous a relaté un interviewé).

La société Kibali leur a délogé dans une nouvelle Cité dénommée « KOKIZA JOLI JOLI » construite par les sous - traitant de Kibali, mais des constructions sans fondations dont certaines d'entre elles commence déjà à s'effondré sur la population.

Selon les informations sur terrains Kibali avait commencé par engager quelques jeunes du milieu, mais ces employés locaux n'ont pas duré plus d'une année, la quasi-totalité a été remercié et selon cette même information plus de « 3000 employés locaux » ont été à la rue pleura sur leur sort et celle de leur famille. Cela est très visible dans la rue par un grand nombre des jeunes en train de jouer à la carte, le jeu de pool et autre, la prise de boissons alcooliques pendant toute la journée et cela tous les jours ; et l'insécurité bas aussi record avec le cas de vol chaque jour, il y a vraiment un taux élevé de la délinquance dans la Cité de Durba.

Toutes les plantations des cafés, palmiers, etc. ont été rasé sans une indemnisationéquitable pour ceux qui avaient au moins été récompensés et pour certain rien du tout, la condition de vie dans cette nouvelle « Cité moderne KOKIZA » qui regroupe 19 villages de ce contrait est pénible, car la population ne reçoit rien comme récompense a ce qui concerne leur droit.

Face toutes ces réalités, la population locale se trouve dans les difficultés : d'ordrefinancier du fait qu'elle n'a plus des moyens pour sa survie du fait qu'elle est privée de revenu, elle subit l'injustice sociale, qui se justifie (la discrimination) et elle n'a même pas le pouvoir de jouir des biens de son territoire ; elle se trouve prisonnière et menacer de fuir son propre village à cause de la pauvreté, de chômage, et tout autre maux sociaux qu'économiques.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard