4.1.3. Les conditions de vie de
la population locale après l'industrialisation
Les résultatsde nos investigations sur les conditions
de vie de la population après l'industrialisation minière
aurifère à Durba,ont présenté les opinionssous
trois tendance dont : la privation de revenu qui ne lui permet pas de
répondre à tous ses besoins de base (accès à
l'éducation, la santé, l'eau, marché, etc.), elle est
aussi victime d'injustice sociale (emploi, mauvaise politique
d'indemnisation) et la difficulté de droit de jouissance de terre
coutumière du fait qu'elle n'a plus le droit de jouir des biens du sol
et du sous-sol de son territoire, aussi d'être délogé du
milieu habituel.
Il y a cependant une question importante concernant
l'expropriation à cause des activités minières. En
principe, l'activité minière est menée par des
sociétés privées, même si l'Etat y détient
des actions. Le retrait des terres est réalisé au profit des
sociétés minières qui se voient ainsi conférer des
« périmètres » à l'intérieur desquels
elles jouissent du droit de mener leurs activités sans entrave. Il faut
donc se demander si l'expropriation pour cause d'utilité publique qui
peut frapper les détenteurs de terres en milieu rural pour permettre
l'installation de société privée résulte d'une
clause exorbitante du droit commun à cause du fait que l'activité
minière est considérée comme un facteur important de
développement économique (Keita et all, 2005 :25).
Ce phénomène de privatisation indésirable
peut notamment résulter de l'effondrement des systèmes
traditionnels qui régissaient auparavant l'utilisation du patrimoine
commun - sous l'effet de la pression démographique, entre autres
facteurs. Il peut aussi se produire lorsque des ressources publiques
(forêts, par exemple) sont allouées à des fins
d'exploitation commerciale dans le cadre de contrats de concession garantissant
un accès exclusif, au détriment des pauvres. La confiscation du
pouvoir de l'État par une élite, due à la corruption et au
clientélisme politique, est plus répandue dans les zones
reculées, loin des préoccupations officielles et de la vigilance
du public - zones où vivent précisément les populations
les plus pauvres (OCDE : 2009).
Pour Keita et al.(2005 :25) si dans les zones
visitées, il y eu la négociation et la sensibilisation des
paysans, c'était le plus souvent pour qu'ils abandonnent leurs terres
à des conditions qui étaient totalement en deçà de
celles du « marché foncier ». Il faut surtout savoir que les
populations n'ont aucune connaissance des dispositions du Code minier et du
Code domanial et foncier. Ainsi que le racontent les anciens du village de
Kalhana, ils ont cédé volontiers leurs terres contre des
promesses d'action de développement en faveur de la communauté.
Ils avaient ainsi été convaincus de l'importance que
l'exploitation minière allait avoir pour le village. Certains
interlocuteurs ont cependant expliqué que l'installation de la mine a
provoqué le déplacement de certaines familles qui ont
reçu, en compensation de la destruction de leurs maisons, des parcelles,
du sable, des briques et de l'eau pour la construction de nouveaux
logements.
Kaunda (2012 : 17), pense que, les
stratégiesqu'utilisaitBaropour s'installer étaientmal
interprétées parlescreuseursartisanaux.En effet,
pourévacuerlescreuseursdeleurlieude travail, onleur promettait de
l'emploi et l'amélioration de leurs
conditionsdevieàtraversdesprojets d'intégration sociale.
Cettesituationaprovoquéune attente démesurée
chezlescreuseurs et toute la population deLuhwindjaetBurhinyi.C'est ainsique
touslesproblèmesdela communauté locale, y compris ceuxqui
relèventdesprérogatives dupouvoir public, étaient
considérés commedevant être résoluspar Banro.
Cettesituation découle seulement dela dépossession delasourcede
revenu pour lamajoritéde cettepopulation,mais également
dudéficit communicationnel entre l'État congolaisetla
communauté locale.
Pour le cas du Nord Kivu, Aujourd'hui, beaucoup decreuseursqui
avaientété engagés commejournaliersauseindes entreprises
de sous-traitance travaillant avecBanrosont misà l'écart, car
pendant laphase d'exploitation on a plusbesoin despécialistesquedemain
d'oeuvre lourde. Celacréeunefrustration quisetraduit par un sentiment
devictimisation. C'est ainsique certains ex-creuseurs rentrent même
danslessites aux alentoursde l'usinede production (Kaduma, Lukungurhi, Mwana).
Cette menace, qui relèvede la pression socialedecreuseursqui n'ont plus
d'autre solution, constitue unobstaclepourBanro, comme l'affirme son
vice-président. Le casdeTwangiza n'est pas, ouneserapasleseul cas. Que
ça soitàKamituga, àMisisiouàLugushwa,
lesmêmes méthodologies detravailsont utilisées,
c'est-à-dire collaborédans un premier temps aveclescreuseurspour
sauvegarder la paix sociale, interdireàfuretàmesure
l'accès de certainescarrièresaux exploitantsartisanaux.
Déjà,àLugushwa,certainescarrièresjadis
exploitées parlescreuseurssontinterditesà l'exploitation
artisanaleetmisessoussurveillance policière (Kaunda, 2012 : 17).
La fondation paix sur terre (2015), rapporte
qu'aprèsson enquête auprès des travailleurs et des
demandeurs d'emploi dans la société Kibali, se plaignes aux
difficultés relatives quant à l'accès aux emplois
disponibles et le manque de respect de la réglementation en ce qui est
de la protection de la main-d'oeuvre nationale.
Dans un témoignage recueilli, FIJI (2014),
dégage le fait suivant : Avant la délocalisation, nous
vivions de l'orpaillage, des champs, des jardins etde l'élevage. Nous
faisions des petits commerces, la distillation de l'huile de palme. Nos jeunes
filles se débrouillaientde (belela) pour leur éducation.
Aujourd'hui nous n'avons que le petit jardin derrière nos maisons. La
vente etl'élevage sont devenus difficiles. Pas de travail pour nous et
nos maris. Nos jeunes filles abandonnent les études àcause de la
carence monétaire. Pour contourner ces difficultés, nous
créons des ONGS et des coopératives. Aussi,nous n'étions
pas informés du cahier de charge car lors de la délocalisation,
nous étions menacés comme des bêtes(injures, insultes, On
disait que c'est l'Etat qui est le propriétaire du sol pas nous autres.
Nous avons subi desrépressions militaire et policière (coup de
crosse, le frappe, le fouet, jet de grenade lacrymogène) lors de la
marchepacifique nous avons organisé pour nous faire entendre à
cause des difficultés. Nos lettres sont restées sans
réponsesà tous les instances de la République. Pendant la
nuit, des menaces militaires et policières dans les villages voire
même à domicile. Aucun acteur ne se soucie de nous. 35 foyers
n'ont pas bénéficié de leur droit et sont mêmes
menacés par la société.
En effet, la population locale de Durba se trouve dans un
grand trou où elle se trouve incapable de s'assortir. Elle nous affirme
avoir accepté de quitter son milieu habituel du fait que la
société Kibali leur avait promis une meilleure vie, le triple de
celle qu'elle était en train de mener (chacun devrait avoir un emploi
avec un salaire qui lui permettre de construire une maison en dur, acheter des
engins roulants, etc.), face à cette offre elle a céder si
facilement.
Aujourd'hui la vie de cette population qui devrait connaitre
une amélioration triple connait le subit le contraire du triple de la
meilleure vie qu'elle attendait de son encore avec la société
d'exploitation industrielle de l'or. Sur ce, elle est privée d'exploiter
dans la carre minière de Kibali (estime à 45 km2 nous
a relaté un interviewé).
La société Kibali leur a délogé
dans une nouvelle Cité dénommée « KOKIZA JOLI
JOLI » construite par les sous - traitant de Kibali, mais des
constructions sans fondations dont certaines d'entre elles commence
déjà à s'effondré sur la population.
Selon les informations sur terrains Kibali avait
commencé par engager quelques jeunes du milieu, mais ces employés
locaux n'ont pas duré plus d'une année, la quasi-totalité
a été remercié et selon cette même information plus
de « 3000 employés locaux » ont été
à la rue pleura sur leur sort et celle de leur famille. Cela est
très visible dans la rue par un grand nombre des jeunes en train de
jouer à la carte, le jeu de pool et autre, la prise de boissons
alcooliques pendant toute la journée et cela tous les jours ; et
l'insécurité bas aussi record avec le cas de vol chaque jour, il
y a vraiment un taux élevé de la délinquance dans la
Cité de Durba.
Toutes les plantations des cafés, palmiers, etc. ont
été rasé sans une indemnisationéquitable pour ceux
qui avaient au moins été récompensés et pour
certain rien du tout, la condition de vie dans cette nouvelle «
Cité moderne KOKIZA » qui regroupe 19 villages de ce
contrait est pénible, car la population ne reçoit rien comme
récompense a ce qui concerne leur droit.
Face toutes ces réalités, la population locale
se trouve dans les difficultés : d'ordrefinancier du fait qu'elle
n'a plus des moyens pour sa survie du fait qu'elle est privée de revenu,
elle subit l'injustice sociale, qui se justifie (la discrimination) et elle n'a
même pas le pouvoir de jouir des biens de son territoire ; elle se
trouve prisonnière et menacer de fuir son propre village à cause
de la pauvreté, de chômage, et tout autre maux sociaux
qu'économiques.
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