La commune de Kolda est couverte par les trois (03)
opérateurs de téléphonie mobile. Le
téléphone portable n'est plus considéré comme un
signe d'évolution ou de modernité mais comme une
nécessité. De ce fait, il est rare de trouver une maison sans
aucun téléphone portable. En même temps, le réseau
internet a connu une ampleur considérable, avec un coût de
connexion des cybers qui passe de 3000 à 300 francs l'heure entre 1999
et 2014. L'augmentation du niveau de connexion est également
favorisé par la multiplication des wifi non sécurisés de
certaines ONG et de maisons d'une part et de l'élargissement du
réseau 3G d'autre part. De ce fait, plusieurs personnes se connectent
sur des réseaux publics, soit plus de 50% des personnes
interrogés. Sur le plan de la gestion, les dirigeants locaux prennent de
plus en plus conscience de l'importance des outils numériques. Dans tous
leurs discours les TIC occupent une place de choix. Mieux l'internet en
général et les réseaux sociaux en particulier sont, pour
la plupart des acteurs locaux, un moyen de communication efficace surtout pour
atteindre la jeunesse qui représente plus de la moitié de la
population.
Cependant, l'accès et la maitrise des technologies
restent un problème à cause de quelques principaux facteurs que
sont la faiblesse de la formation, la faiblesse des revenus des habitants et la
discontinuité dans la distribution de l'électricité. En
effet, certains sous quartiers ne sont pas totalement
électrifiés, il s'agit notamment de Bel aire, Afia. Même si
les
46
64,7% des personnes enquêtées se connectent sur
internet, ce sont souvent des jeunes sans emploi qui gèrent leur finance
parfois au jour le jour.
Graphique 3 : Répartition de l'utilisation de
l'internet selon l'âge
30-35ans
15%
25-30ans
11%
35-40ans
1%
40ans et plus
8%
20-25ans
40%
15-20ans
25%
La connexion internet est dominée par les jeunes entre
15 et 25 ans alors qu'ils ne représentent que 6.8% de ceux qui ont des
revenus réguliers. De ce fait, le coût de la connexion est
jugé cher par la plupart des internautes. Du fait de la rareté
des cybers, les jeunes se connectent souvent sur les réseaux des
voisins, des ONG ou des services non loin de leurs domiciles. Dans ces
endroits, les personnes sont parfois obligées d'attendre la nuit pour se
connecter en plus elles restent parfois debout plusieurs minutes voire des
heures pour consulter leurs boites.
En ce qui concerne le personnel de la maire, le manque de
compétences en informatiques fait que la plupart d'entre eux craignent
la perte de leur emploi une fois le fichier informatisé. Ainsi, un agent
municipal se confie en disant « Moi, par exemple, et comme la plupart
d'entre nous n'ont pas de connaissances en informatique. Et si jamais
l'État civil est informatisé, la mairie sera obligé de
chercher des personnes compétentes à notre place ».
À cela s'ajoute le manque de moyens financiers décrié
par la commune. Selon le secrétaire municipal, la mairie n'a pas
suffisamment de moyens pour utiliser comme il le faut les TIC. Il poursuit en
disant « il nous a arrivé plusieurs fois que le
téléphone soit coupé faute de payement ». De ce
fait, la question des moyens financiers des collectivités locales semble
être l'un des plus grands facteurs de blocage dans l'utilisation locale
des TIC.
Les stratégies de développement des TIC
menées par le Sénégal sont marquées par des
réformes politiques, économiques et juridiques. Ces
réformes ont permis d'encourager la pénétration des TIC
sur l'ensemble du territoire, même si des efforts restent à faire
pour diminuer les disparités au niveau national. Dans la commune de
Kolda, il y'a eu certes une évolution dans le domaine, mais les
autorités tardent à mettre en avant les TIC dans la gestion.