IV.2- Approches sur les orientations de la coordination
budgétaire
Pour Thygesen (1992) la coordination peut être
envisagée sous deux angles : l'un considérant que l'objectif de
la coordination est de fournir et préserver des biens publics
internationaux, on parle de « coordination- bien public », l'autre
appréciant la coordination comme une réponse aux
interdépendances économiques entre pays, on parle de «
coordination stratégique ». Des unions comme la zone euro et
l'UEMOA ont choisi la première optique, à travers une
surveillance multilatérale et les programmes triennaux, alors que c'est
la coordination stratégique qui permettrait la régulation dans la
zone euro (Jacquet, 1998). Ce type de coordination est basé sur
l'idée que les politiques nationales affectent la situation et la
politique des autres pays membres. La négligence de ces effets de
débordement conduit à un équilibre sous-optimal. Les
décideurs publics doivent donc mettre en commun leurs instruments de
manière à accroître le produit d'équilibre. Cette
idée est généralement démontrée à
l'aide de modèles type Mundell-Fleming dans lesquels les gains en
bien-être sont analysés par un passage d'un équilibre non
coopératif à un équilibre coopératif (Muet
1995).
Cependant, il existe différentes approches dans la
littérature économique notamment la coordination par le
modèle de théorie des jeux, l'adoption de règles ou
principes disciplinaires, la coordination par la synchronisation des cycles
économiques (nominal et réel) et le fédéralisme
budgétaire.
IV.2.1- Les apports de la théorie des jeux
La théorie des jeux suggère que la conduite des
politiques économiques reposant sur la rationalité individuelle
de chacun aboutit à une solution sous-optimale par rapport à une
situation où une coopération entre Etats interviendrait. Elle
consacre, sur une base théorique, l'utilité de la coordination
des politiques
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économiques. Toutefois, ces résultats sont
tributaires de deux conditions de faisabilité :
(i) elle suppose que chacun participe au même jeu ;
(ii) qu'il y a homogénéité des acteurs ;
chacun est dans la même situation et se trouve exposé aux
mêmes conséquences d'un choix identique (symétrie vs
asymétrie des chocs).
Ces conditions ne sont pas validées empiriquement dans
la réalité. Néanmoins, elles ne viennent pas remettre en
cause le message crucial de la théorie des jeux de Bourdin et Collin
(2007) qui stipule que, « appliquée aux politiques
économiques, la théorie des jeux suggère que la conduite
des politiques économiques reposant sur la rationalité
individuelle de chacun aboutit à une solution sous-optimale par rapport
à une situation où une coopération entre Etats
interviendrait ». En revanche, avec la même technique d'analyse,
Lenoble-Liaud (2001) montre que le processus de coordination des politiques
économiques peut être bloqué par un pays si sa
participation éventuelle représente une perte par rapport
à la situation antérieure dès lors que la fonction de
réaction de la coalition est décroissante.
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