I.3- Critères d'optimalité pour une union
monétaire
Ici nous allons exposer progressivement les différents
critères d'optimalité. Il s'agit de la forte mobilité du
facteur travail ; le taux d'ouverture ; la nature de la spécialisation ;
l'intégration financière et fiscale ;
l'homogénéité des préférences et
l'endogénéité des critères d'optimalité.
I.3.1- La forte mobilité du facteur travail
Pour Mundell (1961), une Zone Monétaire Optimale (ZMO)
est un espace économique où les facteurs de production sont
mobiles et où les régions sont touchées de façon
symétrique par des chocs. Les nations ont intérêt à
former une zone monétaire si et seulement si la mobilité des
facteurs à l'intérieur de la zone qu'elles constituent est plus
élevée qu'avec l'extérieur. Cette thèse s'explique
par le fait que la mobilité des facteurs est capable de corriger les
déséquilibres suite à un choc (interne ou externe) sans
recours au taux de change. Pour l'illustrer, considérons deux pays A et
B engagés dans un processus d'intégration. Soit alors un choc qui
déplace la demande du pays A vers celle du pays B.
En l'absence de mobilité des facteurs on assiste
à une surévaluation de la monnaie du pays A, un déficit de
la balance des paiements, une baisse de la production et du chômage
tandis que dans le pays B, c'est le phénomène inverse. La
mobilité de la main d'oeuvre permet de résorber le chômage,
de réduire la demande et le déficit commercial dans le pays A et
puis de provoquer la hausse des salaires dans le pays B. Pour que le
mécanisme d'ajustement soit efficace, il est nécessaire que les
prix et les salaires soient flexibles. Sinon, on peut s'attendre à une
dépréciation de la monnaie qui compromet l'union
monétaire. Pour McKinnon, cette explication n'est pas satisfaisante de
sorte qu'il en propose une autre.
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I.3.2- Le taux d'ouverture : McKinnon
À la suite de Mundell (1961), McKinnon (1963) postule
que la constitution d'une zone monétaire tient plus à l'ouverture
des économies qu'à la mobilité des facteurs. Il
définit l'ouverture d'une économie comme étant le rapport
des biens échangeables sur les biens non échangeables, soit les
importations et exportations rapportées au PIB. Dès lors pour
McKinnon (1963), les risques liés à l'abandon du taux de change
diminuent avec le degré d'ouverture des économies et
l'intensité de leurs échanges réciproques. En effet les
économies très ouvertes, donc fortement interdépendantes,
sont sans cesse exposées aux chocs externes. Par conséquent, les
économies ouvertes ont intérêt à constituer une zone
monétaire pour éliminer les risques du taux de change qui sont
sources de fortes instabilités. Kenen (1969) montrera que cette
explication de McKinnon, elle aussi, n'est pas suffisante.
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