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Gestion des risques bancaires.


par Nassima AFANGA
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d' Agadir - Licence en sciences économiques, option gestion 2020
  

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1.2. La gestion des risques opérationnels

Parler de risques non financiers peut apparaître un peu décalé par rapport à l'univers de la finance bancaire. Si les autorités de régulation internationale se sont saisies du problème, c'est que leur coût financier est apparu de plus en plus important et de nature à affecter significativement la rentabilité et les fonds propres des établissements.

En effet une partie significative de ceux-ci provient de pratiques frauduleuses, de contrôles défectueux ou du non-respect des procédures, y compris dans la banque de détail classique. En plus de leurs conséquences financières, ils sont porteurs d'un risque de réputation dont les conséquences sont réelles mais presque impossibles à chiffrer. Pour faire face, les banques, dans le cadre de la réglementation prudentielle de la profession, ont mis en place un dispositif de contrôle interne, chargé d'identifier et de rendre effectif l'ensemble des contrôles, réglementaires ou propres à l'établissement, au sein des processus. Il est géré par un service dédié, indépendant des autres services ou directions, directement rattaché à la direction générale et consultable directement par le comité d'audit du conseil d'administration. Le système de contrôle interne a pour vocation de garantir que le fonctionnement de la banque est sécurisé et conforme aux règles. Des services conformité, chargés de vérifier l'effectivité de ces contrôles, se sont constitués depuis une petite dizaine d'années, appuyés par une réglementation de plus en plus pointue sur le sujet.

La dimension organisationnelle et humaine est donc dominante dans l'origine et dans la gestion de cette catégorie de risque. Leur gestion suppose d'abord une formalisation et une cartographie de l'ensemble des processus bancaires. Cette démarche d'écriture est récente dans les établissements financiers contrairement à l'industrie. Elle est absolument nécessaire avant d'envisager d'y positionner les différents points de contrôle. Ensuite le rôle de la ligne managériale est de permettre une animation efficace de l'ensemble du processus afin de minimiser les risques opérationnels et financiers, tout en satisfaisant les attentes des clients. Les établissements tentent d'agir à trois niveaux pour optimiser l'efficacité du dispositif :

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? Les comportements et les valeurs portées par les ressources humaines : dans le contexte des activités de marché où les possibilités de gains apparaissent parfois sans limite, l'action sur les comportements constitue un premier levier de maîtrise de ses risques. Les codes de déontologie, la culture du respect des lois et des règlements intérieurs, la prégnance du dispositif de contrôle de conformité sont les axes généralement privilégiés. Ils ont pour objectif de favoriser l'adoption de comportements en ligne avec les annonces en matière de valeurs d'entreprise avancée dans les rapports annuels ou même dans les publicités commerciales des établissements.

? Les compétences des collaborateurs : dans des métiers qui évoluent très vite, où le contenu est essentiellement de nature financière à haute teneur mathématique, il est apparu nécessaire, outre le recrutement de talents dans ces domaines, de mettre en place un dispositif de diffusion et d'échange de connaissances entre les « initiés », et les autres participants au processus de production d'un service financier.

Cette brève analyse des aspects managériaux du dispositif de gestion des risques montre simplement leur existence, sans pour autant parler de leur effectivité, ni de leur efficacité. Une analyse académique, dépassionnée et objective, atteste de l'investissement en hommes et en moyens informatiques pour tenter d'appréhender l'ensemble des domaines comme pour satisfaire à différentes exigences réglementaires en la matière. Pour autant les dispositifs qui ont été mis en place ont failli dans une large mesure.

Le contrôle et l'audit interne n'ont pas su empêcher des prises de risques excessives et des dysfonctionnements grossiers. Le management a laissé se développer des comportements déviants allant à l'encontre de l'intérêt de l'établissement et de ses clients. Le risque de réputation, alimenté par les médias, n'a sans doute jamais été aussi fort que ces cinquante dernières années, même si l'ensemble des établissements y fait face. Il est donc nécessaire de qualifier ces dysfonctionnements, de voir en quoi le management a fini par contribuer à la hausse du risque et d'esquisser quelques propositions.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry