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Gestion des risques bancaires.


par Nassima AFANGA
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d' Agadir - Licence en sciences économiques, option gestion 2020
  

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Section 4 : Gestion théorique du risque bancaire

Figure 1 : Le mécanisme de déroulement de gestion du risque

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Source : Hicham ZMARROU « Le dispositif de maîtrise de risque et le contrôle interne au
sein des établissements de crédit » Thèse professionnelle en économie, ESC Lille, 2005-2006

P36

1. La dimension managériale et humaine de la gestion des risques bancaires

On peut distinguer deux niveaux de gestion des risques bancaires. Une « macro » - gestion, tout d'abord, décrite par Olfield et Santomero (1997). Ils identifient trois modalités : la diversification de leur portefeuille d'actifs (crédits, titres), la couverture des risques par une politique d'assurance et le recours aux fonds propres de l'établissement. Une « micro » - gestion, ensuite, qui définit les modalités de sélection des actifs et les modalités de contrôle du fonctionnement d'un établissement 11. Au niveau « macro », l'intervention humaine relève des instances de gouvernance qui détermine une politique générale de risque dans ses choix

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d'investissement en actifs risqués, validée par le conseil d'administration. Cette politique risque fixe le cadre général dans lequel va s'exercer la « micro » - gestion. Elle donne donc une philosophie générale qui va influencer les comportements dans la gestion des risques de nature financière et non financière.

1.1. La gestion des risques financiers

Les risques financiers sont les risques traditionnels de l'activité bancaire et inhérents à son activité de base. Le dispositif de gestion de ceux-ci a deux dimensions : une dimension technique et une dimension organisationnelle et humaine qui se combinent pour tenter d'aboutir à une sécurisation maximale. C'est dans cette deuxième dimension que le management joue un rôle clé. On évalue successivement les trois principales catégories : le risque de crédit ou de contrepartie, le risque de prix, et le risque de liquidité

1.1.1. Le risque de crédit

Dans un établissement financier le coeur de l'activité reste le crédit. Il y représente 40 à 60% des revenus, mais il engendre en contrepartie un coût élevé en cas de non remboursement. L'efficacité du dispositif de sélection est donc un déterminant fondamental de la rentabilité de ces opérations, d'autant plus que jusqu'avant la crise les taux et les marges pratiqués étaient bas en raison de la concurrence. Ce dispositif comporte généralement deux volets :

? Un volet quantitatif au travers des scores et des grilles de cotation du risque principalement fondé sur des données financières chiffrées. Dans le cas du crédit à la consommation il peut être l'unique méthode de sélection. Il est mis en oeuvre par des analystes crédit qui ne sont pas en contact direct avec la clientèle 12.

? Un volet qualitatif, venant en complément du résultat de la cotation, qui conduit à l'acceptation définitive ou au rejet de la demande. Ce volet qualitatif conduit à recueillir des informations non financières sur le demandeur, comme la formation du dirigeant ou l'organisation de l'entreprise dans le cas d'une demande de ce type de client. Ce sont les chargés d'affaires, en raison de leur proximité, qui peuvent réunir de telles informations. Les études montrent d'ailleurs qu'elles ont un poids de plus en plus grand dans la décision finale de financement (Berger et Udell, 2002).

11.on n'évoquera pas le rôle de la régularisation dan la maîtrise de risques. Cette dimension est évidement déterminante et influence les comportements.

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L'animation du dispositif de sélection par la ligne hiérarchique (directeur d'agence, directeur commercial, directeur des risques) suppose tout d'abord de clarifier la politique d'octroi de crédit qu'a posée la banque auprès des équipes en termes de ciblage de la clientèle (particulier à haut, moyen ou bas revenus ; taille ou chiffre d'affaires d'une PME, secteur d'activité). Cette politique doit être claire et connue de tous.

L'animation suppose ensuite de donner la capacité aux interlocuteurs des clients d'identifier et de sélectionner les informations déterminantes pour une évaluation correcte du risque et une décision de financement appropriée. En particulier ils doivent faire le tri au sein des informations non financières, et repérer des signaux faibles de difficultés futures. L'animation nécessite enfin de contrôler l'application des procédures établies pour la vente de ces produits. La décision définitive ne survient en effet qu'après plusieurs étapes obligatoires comme l'instruction du dossier par le service des engagements, et la validation définitive en comité de crédit auquel participe un mandataire social de la banque 13. Toute défaillance à l'un ou l'autre de ces niveaux entraîne une augmentation des défauts de remboursement.

1.1.2. Le risque de prix ou risque de marché et le risque de liquidité

Ces deux catégories de risques peuvent s'appréhender de la même façon au regard du management. La première catégorie est liée à l'évolution défavorable du prix des actifs détenus par les banques, ainsi que l'évolution défavorable des taux d'intérêt et de change. La seconde catégorie, étroitement liée à la première, mais également impactée par le risque de crédit, peut s'illustrer par les difficultés rencontrées par les établissements pour accéder à des refinancements en raison de l'évolution défavorable de la valeur de ses actifs.

Le dispositif de gestion de ces risques est essentiellement de nature technique. Les outils utilisés sont généralement des modèles de prévision permettant d'évaluer les pertes potentielles sur les actifs et l'impact sur la transformation en liquidité de ceux-ci. Ainsi on détermine une « Value At Risk » ou VAR de l'actif, et on peut réaliser des scénarios de stress, ou « stress test », fondés sur des hypothèses extrêmes d'exposition à des volatilités fortes en raison des conditions économiques et de marché auxquelles fait face une banque.

La dimension humaine du dispositif est plus difficile à appréhender. Il existe là aussi un certain nombre de procédures à respecter qui conduisent à des prises de position sur des produits de marché et des produits de taux. Le management a donc un rôle classique de contrôle de leur application. Ces procédures relèvent des fronts offices (comme les salles de marché), et sont complétées par celles mises en oeuvre dans les back offices (traitements administratifs,

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conservation de titres par exemple) qui viennent valider les opérations.

La politique risque, que l'on évoquait pour le risque de crédit, prévoit, en principe la stratégie d'investissement et de couverture sur les marchés. Sa définition relève des dirigeants de la banque et en particulier de sa branche de banque de financement et d'investissement, puis est validée par les instances de gouvernance.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault