1.1.5.3. Analyse de Von Hayek
Pour l'économiste libéral autrichien Friedrich
August Von Hayek (1899-1992), l'hypertrophie du rôle de l'État
conduit au despotisme. La croissance des interventions publiques, telle qu'elle
se manifeste notamment par l'augmentation des prélèvements
obligatoires, entraîne l'émergence d'une économie sous
tutelle. Au fur et à mesure de la hausse des budgets publics, les choix
individuels se trouvent limités d'autant. Ainsi, on assiste à la
naissance d'une économie contrôlée ou, pourrait-on dire,
d'une économie en « liberté surveillée ». Les
décideurs, hommes de gouvernement, hauts fonctionnaires, bâtissent
des stratégies économiques, monétaires et
financières qu'ils imposent à l'ensemble des parties de la
société civile.
Von Hayek montre que la gestion étatique de
l'économie réduit, certes, la liberté des agents au sein
du système économique lui-même, mais aussi l'ensemble des
libertés qui s'attachent à la personne humaine, dans les
sociétés qui se réclament pourtant de la démocratie
politique. En effet, les libertés individuelles supposent des moyens
d'exercer ces libertés. Dans une économie moderne, l'exercice des
libertés implique la gestion individuelle des ressources
monétaires pour que chacun puisse réaliser les choix qu'il s'est
fixés. À partir du moment où le secteur économique
est très largement entre les mains des agents de l'État, les
moyens qu'auraient les particuliers de parvenir à leurs fins sont
confisqués au profit des pouvoirs publics.
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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
1.1.5.4. Théorie de l'économie de
l'offre
L'« économie de l'offre » ou «
politique de l'offre », est une école de pensée
d'orientation libérale soutenant que la faiblesse de la croissance
économique à certaines périodes ou dans certains pays
réside dans les freins ou obstacles que rencontrent les acteurs
économiques : prélèvements excessifs (cotisations sociales
et impôts), etc. Pour les partisans de cette école, les
producteurs sont étranglés par des surcoûts qui
empêchent l'initiative privée de produire ses effets dynamiques,
tandis que les travailleurs sont démotivés au travail du fait de
l'existence de prélèvements fiscaux réputés
confiscatoires.
Selon les partisans de « l'économie de l'offre
», l'objectif de croissance ne peut être atteint qu'en levant le
plus possible les freins fiscaux et réglementaires qui entravent leur
développement. Il s'agit donc de lever les freins à l'initiative
privée en diminuant l'impôt pesant :
· sur l'activité des entreprises (impôt sur
les sociétés, taxe professionnelle, etc.) ;
· sur les revenus des travailleurs (comme les cotisations
sociales).
Inversement, des subventions peuvent et doivent le cas
échéant être accordées aux entreprises dans certains
secteurs économiques, si les objectifs attendus le justifient.
Le courant de l'économie de l'offre se rattache
à la pensée libérale. Il combat activement les
écoles de pensée majeures à savoir :
· l'économie de la demande (le
keynésianisme), qui voit la dynamique économique dans le principe
de demande effective. Au point de stimuler celle-ci ou d'y suppléer le
cas échéant par la dépense publique ;
· l'école monétariste, qui voit la
dynamique économique à travers le prisme de la théorie
quantitative de la monnaie. Au point de privilégier la gestion de la
masse monétaire.
Cette école de pensée voit le jour dans les
années 1970, alors que les politiques sont hésitants (la
politique de la demande keynésienne ne semble plus être efficace
dans les pays développés) et ne savent quelle ligne de conduite
adopter pour faire face aux chocs pétroliers et pour remédier
à la situation de stagflation (situation de stagnation combinée
avec une poussée de l'inflation).
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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
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