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Dynamique du PIB et prévision du rendement des impôts et taxes au Cameroun.


par Sergiot Patrick SAà¢â‚¬â„¢A TANTCHI
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée ISSEA - Mémoire professionnel d'Ingénieur Statisticien Economiste  2018
  

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1.2. Déterminants d'une amélioration du rendement fiscal

1.2.1. Niveau de richesse et volume des ressources fiscales

Le système fiscal dépend étroitement du système économique en vigueur dans la société considérée. A ce propos, Maurice LAURE a formulé une loi selon laquelle la contribution globale d'une nation varie en fonction de la productivité économique. Exposant cette loi, MEHL et BELTRAME écrivent ce qui suit : « cette loi s'explique par le fait que lorsque le revenu national s'élève, le nombre de contribuables imposables ainsi que la fraction des ressources susceptibles d'être atteinte par l'impôt sur le revenu à des taux de plus en plus élevés augmentent. En outre, une partie des ressources supplémentaires non atteinte par l'impôt sur le revenu, est consommée et atteinte par l'impôt sur la dépense ».

Un accroissement de la richesse se traduit par une augmentation des recettes fiscales : TVA, impôts sur les sociétés, mais aussi impôt sur le revenu car le niveau des revenus distribués est aussi en hausse. En effet l'impôt est une fonction sur la richesse créée. L'amélioration des recettes fiscales permet ensuite à l'État de rembourser sa dette publique et/ou de dégager des marges de manoeuvre pour investir. Dans tous les pays, le budget de l'État est réalisé à partir d'une hypothèse de croissance annuelle. Une absence de croissance peut avoir des conséquences négatives sur les finances publiques : les recettes fiscales n'augmentent pas, l'État a donc plus de difficultés à réduire son déficit public, à rembourser sa dette publique ou à investir.

Théoriquement, on parle d'élasticité des recettes fiscales. D'un point de vue historique, on note que plusieurs auteurs se sont intéressés à la question de l'interdépendance des données et flux économiques. À la fin du XVIIe siècle, en particulier, Gregory King, puis Charles D'Avenant notent qu'une baisse de l'offre de blé conduit à un renchérissement bien plus que proportionnel du prix de cette denrée. C'est toutefois au XIXe siècle que l'analyse se précise et devient plus formelle. Des descriptions mathématiques de l'offre et de la demande sont faites par William Whewell et Antoine-Augustin Cournot. Le terme « élasticité » (elasticity) apparait pour la première fois dans les Principes d'économie politique, l'ouvrage paru en 1890 d'Alfred Marshall qui restera pendant plusieurs décennies un des manuels de référence en sciences économiques. Au XXe siècle, l'usage de la notion d'élasticité est étendu à de nombreuses autres variables économiques puis financière. L'élasticité mesure la variation d'une grandeur provoquée par la

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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien Economiste, CEMAC-ISSEA

Dynamique du PIB et prévision du rendement des impôts et taxes

variation d'une autre grandeur. Quand l'élasticité est nulle, les variations des « grandeurs causes » sont réputées ne pas avoir de conséquences sur les « grandeurs effets ».

On distingue différents types d'élasticités dans le domaine fiscal :

Ø L'élasticité de chaque prélèvement obligatoire à sa propre assiette : La « croissance spontanée », c'est-à-dire à législation inchangée, de chaque impôt, ou cotisation sociale, dépend de l'évolution de l'assiette sur laquelle il est prélevé.

Ø L'élasticité d'un prélèvement obligatoire au PIB qui rapporte sa croissance spontanée à celle du PIB en valeur pour une même année. Elle diffère de son élasticité à sa propre assiette pour deux raisons :

· La croissance de l'assiette d'un prélèvement obligatoire donné n'est jamais strictement identique à celle du PIB ; par exemple, la masse salariale, sur laquelle sont assises les cotisations sociales, n'évolue pas exactement comme le PI3 ;

· L'élasticité d'un impôt au PI3 rapporte son taux de croissance à celle du PI3 pour une même année, alors que l'élasticité de certains impôts à leur propre assiette rapporte leurs taux de croissance sur les années N et N-1.

Ø L'élasticité de l'ensemble des recettes publiques au PIB.

Ces élasticités des différents impôts, ou cotisations, au PIB permettent, en tenant compte de la part de chacun d'eux dans le total des prélèvements obligatoires, d'estimer une « élasticité de l'ensemble des prélèvements obligatoires au PIB » qui rapporte leur croissance spontanée à celle du PIB en valeur pour une même année :

????/?????? = ? ??????/?????? ????

?? ??

??????/?????? étant l'élasticité de la recette ou du transfert ???? au PIB.

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