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Dynamique du PIB et prévision du rendement des impôts et taxes au Cameroun.


par Sergiot Patrick SAà¢â‚¬â„¢A TANTCHI
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée ISSEA - Mémoire professionnel d'Ingénieur Statisticien Economiste  2018
  

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1.1.3. Fiscalité et redistribution des revenus

L'économie de marché ne prend en compte que la seule demande solvable des agents économiques, c'est-à-dire une demande de biens et de services assortie d'un pouvoir d'achat suffisant. Parallèlement, les sociétés industrielles se caractérisent par des inégalités économiques et sociales, qui se révèlent en contradiction avec les idéaux démocratiques. Ainsi en France par exemple, les textes constitutionnels stipulent que la puissance publique doit intervenir afin de permettre la satisfaction des besoins essentiels de tous ceux qui auraient à souffrir dans leurs conditions d'existence. Aussi les finances publiques constituent-elles un instrument de redistribution des revenus, afin d'atténuer les inégalités les moins acceptables au sein d'une nation développée. La fiscalité proprement dite, c'est-à-dire les impositions, est définie en fonction de la situation économique du contribuable. Ainsi, l'impôt sur le revenu est un impôt progressif et la TVA comporte un taux réduit pour les biens de première nécessité.

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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien Economiste, CEMAC-ISSEA

Dynamique du PIB et prévision du rendement des impôts et taxes

1.1.4. Fiscalité et politique économique

La politique fiscale fait partie de la politique économique des gouvernements des pays, au même titre que la politique monétaire qui gère la création de monnaie, que la politique de l'emploi qui vise à résorber le chômage. Les pouvoirs publics définissent la structure et le niveau des prélèvements obligatoires afin d'assurer le fonctionnement des services de l'État, mais aussi, parallèlement, afin de financer les différents volets de la politique économique.

Les économistes libéraux préconisent l'équilibre budgétaire : les dépenses publiques doivent se limiter au niveau des recettes fiscales. En revanche, l'économiste britannique John Maynard Keynes (1883-1946) s'oppose au dogme de l'équilibre budgétaire. Il recommande en situation de chômage d'utiliser le budget de l'État pour pallier l'inertie de l'activité économique, due à une faible demande des ménages en biens de consommation et à une faible demande des chefs d'entreprise en biens d'équipement. Dans la mesure où les masses budgétaires publiques sont très importantes par rapport au revenu national, une stratégie à contre-courant, orchestrée par l'État, peut être déterminante au plan de l'économie globale. Le budget n'est plus simplement la comptabilisation des ressources et des dépenses de l'État, il devient un instrument conducteur de la régulation économique.

L'État peut relancer l'activité économique, notamment la consommation et l'investissement. La relance de la consommation consiste à accroître le revenu disponible des agents économiques. Du point de vue fiscal, on peut procéder à une réduction de l'impôt sur la consommation (TVA) ou de l'impôt sur le revenu. Dans ce dernier cas, on allège la dette fiscale des contribuables modestes, étant donné que leur propension marginale à consommer est relativement forte. En effet, selon Keynes, la part du revenu destinée à la consommation est d'autant plus importante que le niveau de revenu est faible. La relance par l'investissement fait aussi appel à des procédures d'allégements fiscaux, mais, cette fois-ci, au bénéfice des entreprises. On peut réduire l'impôt sur les sociétés ou instituer une déduction fiscale spécifique pour les entreprises qui augmentent leurs investissements. Dans les deux cas, il s'agit de mesures incitatives pour amener les chefs d'entreprise à investir davantage. La puissance publique cherche, lors d'une relance par la consommation ou d'une relance par l'investissement, à accroître la dépense nationale afin de stimuler l'emploi et, ainsi, de faire régresser le chômage.

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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien Economiste, CEMAC-ISSEA

Dynamique du PIB et prévision du rendement des impôts et taxes

Il est également possible de freiner la consommation, de manière à réduire d'éventuelles tensions inflationnistes, dans le cadre d'une politique dite « de stabilisation » ou « de rigueur ». Si, dans le contexte d'une relance, il est nécessaire d'augmenter le pouvoir d'achat des ménages, il convient de faire l'inverse dans la perspective d'une politique de stabilisation conjoncturelle. L'instrument fiscal est d'un grand poids dans ce type de stratégie, car il permet de réduire la demande, qui, si elle est supérieure au niveau de l'offre (production domestique), se traduit par l'inflation et le déficit extérieur. On peut augmenter l'impôt sur la dépense, c'est-à-dire accroître les taux de TVA, ou augmenter l'impôt sur le revenu.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci