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Dynamique du PIB et prévision du rendement des impôts et taxes au Cameroun.


par Sergiot Patrick SAà¢â‚¬â„¢A TANTCHI
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée ISSEA - Mémoire professionnel d'Ingénieur Statisticien Economiste  2018
  

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INTRODUCTION

1. Contexte et justification

La prévision économique est une discipline qui se donne pour objet d'anticiper le contexte dans lequel des décisions de politique publique ou d'entreprise sont susceptibles d'être mises en oeuvre. Elle porte le plus souvent sur des variables telles que la croissance, l'inflation, l'évolution des finances publiques. Le terme (quelques mois ou quelques années), le niveau d'analyse (l'ensemble de l'économie ou un secteur particulier) et la précision vers laquelle elle doit tendre dépendent des besoins des décideurs qui peuvent être des dirigeants d'entreprises publiques ou privées, ou des responsables politiques. Si leurs besoins sont quelque peu différents, la méthodologie utilisée est généralement comparable et s'efforce d'être identique à celle des autres sciences expérimentales.

Il est cependant très difficile de construire des expériences dans la démarche prévisionnelle en matière économique ; on se contente souvent de celles que l'histoire a fournies et on en tire des hypothèses. Si celles-ci sont justes, le cours des événements les vérifiera. La prévision économique n'est pas une activité nouvelle, encore moins en Afrique. Dès leur accession à l'indépendance dans les années 1960, les pays africains y recourent pour l'élaboration de plans de développement. À partir de 1970, les besoins de prévision à court terme pour ces pays s'intensifient avec les importantes fluctuations des prix des matières premières et l'inflation dues à la crise mondiale. La demande croissante de modèles de prévision macro-économiques s'associe au désir des techniciens de travailler sur des modèles sophistiqués en phase avec le progrès et mettant en oeuvre les théories macroéconomiques les plus récentes ou les outils économétriques de pointe. L'importance des prévisions dans le processus de prise de décision dans nos pays de nos jours s'est ainsi opérée. Elles permettent aux Etats, organismes nationaux et internationaux de promouvoir une culture de la prévention et de la mise en place de stratégies de surveillance de l'activité économique, de projection à des fins d'alerte précoce et de diffusion en temps voulu d'informations utiles à la prise de décision. Outre ces intérêts, le cas particulier de la prévision des recettes fiscales s'inscrit généralement dans l'objectif de permettre aux finances publiques d'améliorer leur gestion, d'assurer leur soutenabilité et d'améliorer leur rendement. Dans ce cadre, les projections s'accompagnent souvent des reformes visant à remédier à une alerte ou à atteindre un but. Au Cameroun, on parlera de la réforme de 1994 où

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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien Economiste, CEMAC-ISSEA

Dynamique du PIB et prévision du rendement des impôts et taxes

dans la foulée de la dévaluation monétaire de 50%, le gouvernement camerounais entreprit une réforme majeure de sa politique fiscale et commerciale ; la mise en oeuvre de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) en 1999 ; etc.

Les recettes fiscales sont indispensables dans l'exécution du budget de l'État, le Revenu National étant l'un des concepts les plus importants de toute économie. Elles permettent de construire et de contrôler la dynamique des indicateurs de résultats sur les dépenses relatives au financement des activités de l'État. Il existe plusieurs sources de financement de l'État, parmi lesquelles les recettes fiscales. Ces dernières servent à financer non seulement le fonctionnement de l'État, mais aussi le service public collectif. Depuis 2003 au Cameroun, les recettes fiscales constituent en moyenne plus 70% des recettes propres de l'État. En 2016, l'administration camerounaise des Impôts (DGI) a mobilisé des recettes de l'ordre de 1724,6 milliards FCFA (Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale) pour le Trésor, soit 60,0% des recettes budgétaires propres de l'Etat (hors dons et emprunts) contre 56% un an auparavant, selon le dernier rapport publié par ce service. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) restant le principal poste des recettes fiscales avec un montant mobilisé de FCFA 557,0 milliards, soit 34,5% des recettes fiscales non pétrolières. Cette rentrée financière est suivie dans les autres postes par ordre d'importance de l'impôt sur les sociétés non pétrolières (21,8%), de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (17,8%), des droits d'accises (12,3%) et de la taxe spéciale sur les produits pétroliers (6,5%). N'étant seulement pas des ressources pour l'État mais aussi de véritables indicateurs de performance financière et budgétaire, la qualité des prévisions des impôts et taxes de la DGI s'avère donc primordiale et a une influence déterminante sur la sincérité des projets de lois de finances.

La loi de finances fait l'objet d'une préparation, d'une exécution et d'un contrôle au titre de chaque exercice budgétaire. Et l'exécution du budget de l'État nécessite un acte d'autorisation et un acte de prévision préalable. En effet, toute exécution budgétaire doit être prévue et autorisée en vertu de la loi de finances de l'année budgétaire. Le budget de l'État se décompose en recettes publiques et en dépenses publiques tant en respectant le principe de l'équilibre général de la loi de finances. Les recettes fiscales en tant qu'élément du budget de l'État s'exécutent à posteriori d'un acte de prévision et un acte d'autorisation.

Cependant durant les dernières années, les impôts et taxes de la DGI prévues à ce stade ne sont effectués pas par la DGI elle-même et ne coïncident pas toujours avec la réalisation de l'année fiscale. Par exemple les recettes issues de l'impôt sur les sociétés pétrolières ont connu un taux

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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien Economiste, CEMAC-ISSEA

Dynamique du PI3 et prévision du rendement des impôts et taxes

de réalisation de 72,7% en 2016. Ainsi des écarts généralement appelés « GAP » sont constatés entre la prévision initiale et la réalisation des recettes. Cela entraîne la mise à jour de la prévision selon les conjonctures économiques de l'année. Cette instabilité de la prévision des recettes fiscales pose des problèmes du fait du changement très fréquent au niveau des chiffres prévisibles, alors que ces chiffres sont les références non seulement pour l'administration publique mais aussi pour les bailleurs de fond. D'où l'importance de cette étude portant sur la conception d'un premier modèle robuste de prévision des recettes des impôts et taxes au niveau de la DGI qui plus est : facilement analysable, exploitable.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe