3.2.3.2.1. Analyse de la saisonnalité
L'observation des figures 2 et 3 laisse penser que les
séries LT, LIsnp, et LTVA présentent un comportement saisonnier,
étant données leurs fluctuations apparemment
régulières et périodiques autour d'une tendance. Les
graphiques des différentes séries permettent d'observer
directement un phénomène saisonnier régulier qui
caractérise les séries T, Isnp, TVA et DA. Pour asseoir ce
soupçon, il établit le graphique saisonnier des séries
(figure A.2). La saisonnalité se manifeste alors par des pics et des
creux pour le même trimestre d'année en année. Pour les
séries LT, LIsnp, par exemple, les pics semblent apparaitre
régulièrement au 1er trimestre, révélant
une concentration des recettes fiscales assez forte pendant cette saison. Et
les creux au 3ème. Par contre l'évolution des
séries LT, LITS, LTSPP et LRF, ne semble pas laisser soupçonner
la présence d'une quelconque saisonnalité. Pour ces
séries, l'apparition des creux et des pics semble
irrégulière selon les années.
3.2.3.2.2. Choix de la méthode de
désaisonnalisation et désaisonnalisation des séries
Les séries LT, LTVA et LIsnp semblent présenter
une composante saisonnière. Il est essentiel de les
désaisonnaliser, d'obtenir la série corrigée des
variations saisonnières ainsi que les coefficients saisonniers. Deux
modèles de décomposition sont généralement
considérées dans la pratique : le modèle multiplicatif et
le modèle additif. Mais l'on se concentre le plus souvent sur des
décompositions additives du fait qu'un modèle multiplicatif se
ramène à un modèle additif en passant au logarithme. Les
composantes principales qui peuvent apparaître à un moment ou
à un autre de la décomposition sont : La tendance qui
représente l'évolution de long terme de la série ; la
composante saisonnière qui représentant des fluctuations
trimestrielles qui se répètent plus ou moins
régulièrement d'année en année; et la composante
irrégulière.
Les séries LT, LTVA et LIsnp semblent être
engendrées par des processus non stationnaires dont la
saisonnalité peut être d'origine déterministe ou
stochastique. En effet, la saisonnalité tout comme la tendance, peut
être déterministe ou stochastique. Une composante
saisonnière purement déterministe de période s, s
étant le nombre d'observations par an, est décrite par s
variables muettes saisonnières définies comme suit :
?????? = {1 si t = ?? ??????[s]
0 ailleurs
|
??= 1,...,s
|
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Dans tous les cas, pour désaisonnaliser les
séries, on recourt le plus souvent aux moyennes mobiles. Elles
constituent l'outil de base des méthodes de désaisonnalisation.
De même que la moyenne mobile (1 - L)?? permet
d'éliminer tout polynôme de degré d ou de stationnariser
tout processus intégré d'ordre d, la moyenne mobile 1 - Ls
permet d'éliminer toute saisonnalité stochastique de
période s. On compare donc les résultats obtenus pour le
trimestre de l'année courante (glissement), en calculant le
taux de variation par rapport à la même période de
l'année précédente. Selon Danielle Bilodeau de l'Institut
de la statistique du Québec, cette façon simple de
désaisonnaliser présente toutefois un problème
d'interprétation des données. La comparaison des trimestres
homologues (mêmes trimestres que l'année précédente)
établit un bilan des variations encourues au cours de l'année,
alors que l'on voudrait plutôt tout au long de l'année pouvoir
comparer le trimestre précédent et savoir si la tendance est
à la hausse ou à la baisse. Ainsi les instituts de statistique
notamment l'Institut de la statistique du Québec ou Statistique Canada,
adoptent de nos jours d'autres moyennes mobiles judicieusement choisies de
façon à faire ressortir des variations obtenues tout au long de
l'année. La démarche courante consiste à partir des
moyennes mobiles qui conservent les tendances linéaires, élimine
les saisonnalités constantes et minimise la variance de la partie
irrégulière. L'une de ces moyennes mobiles est la moyenne mobile
suivante :
??(X)?? = (0,5X??+2 + X??+1 +
X?? + X??-1 + 0,5X??-2)/4
Elle est symétrique, annule les saisonnalités de
période 4 et de moyenne nulle, préserve les polynômes de
degré 1 et de manière générale les séries
liées aux racines de l'équation caractéristique
définie pour. En outre, elle possède des propriétés
d'optimalité concernant la réduction du rapport de variance.
Pour la première estimation des coefficients
saisonniers, on calcule X?? - ??(X)??. En faisant la moyenne des
coefficients saisonniers trimestre par trimestre, on obtient les coeffients
saisonniers provisoires. Afin de satisfaire le principe de conservation des
aires, on retranche à chacun de ces coefficients leur moyenne, ce qui
nous fournit les estimateurs finaux des coefficients saisonniers (Tableau 2).
La série corrigée des variations saisonnières est la
série X?? - S??, qui n'est pas nécessairement linéaire
(figure A.3 en Annexe). On obtient les séries CLT, CLTVA et LIsnp, le
préfixe « C» étant ajouté aux
abréviations pour préciser qu'il s'agit des séries
ajustées, i.e. corrigées des variations saisonnières. Par
ailleurs, la figure A.4 nous assure l'absence de valeurs atypiques dans les
nouvelles séries.
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Tableau 2 : Coefficients saisonniers
Série
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
LT
|
0,194557
|
-0,044949
|
-0,134871
|
-0,014737
|
LTVA
|
-0,109738
|
-0,045004
|
-0,090525
|
0,245267
|
LIsnp
|
0,980126
|
-0,254885
|
-0,491461
|
-0,233779
|
Source : DGI et nos travaux
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