L'ouverture du commerce en ligne transfrontalier (e-commerce
"cross border"), a été mise en place en Chine en 2012, puis
élargi aux entreprises privées en 2014 par les autorités
chinoises pour garantir au consommateur l'origine et l'authenticité des
produits importés. Le but est clair, il s'agit de faciliter l'achat de
produits venant de l'étranger auprès des consommateurs Chinois.
Le Crossborder e-commerce c'est donc simplement l'importation de biens venant
de vendeurs de pays étrangers et l'obligation de vendre ses produits sur
les places de marchés cross border chinoises B to C (Business to
costumer).
La vente de marchandises doit être une « vraie
» transaction B to C, c'est-à-dire un envoi direct du colis au
consommateur après que ce dernier a passé la commande sur l'une
des places de marché. Contrairement aux Daigou qui achètent
d'abord les produits à l'étranger sur un point de vente
déjà destiné aux clients finaux puis l'envoi à
leurs clients en Chine, les Daigou pratiquent sous un modèle e-commerce
crossborder C to C, ces deux pratiques appartenant toutes deux au marché
du Haitao.
Depuis maintenant 2014, le nombre d'utilisateurs ne cesse de
croitre, avec une augmentation globale des utilisateurs du Haitao ( CBEC C to C
et B to C assemblées) de plus de 100 millions en 2018 et 150 millions en
2019. 17 Le CBEC est donc pour les consommateurs chinois une
alternative de taille aux Daigou, et est même devenu depuis 2016 le
premier choix des chinois en matière de shopping de produits
étrangers (Graphique 1) . Mais, cela serait faire un grand raccourci que
de différencier totalement le CBEC B to C du modèle Daigou C to
C, qui s'alimentent l'un et l'autre comme nous le verrons dans les parties qui
suivent.
17MBAMCI, Guguen, Y. (2019, 20 septembre).
L'E-commerce transfrontalier (cross border) en Chine.
[En ligne]. Consulté 5 mai 2020,à l'adresse
https://mbamci.com/le-commerce-transfrontalier-cross-border-en-chine/
20
Graphique 1 : L'évolution du CBEC
B to C face au E-commerce C to C (Daigou)
Source : Reproduit par l'auteur sur la base des
données de « Fung Business intelligence
»18
Le vente C to C en matière de produits
étrangers (CBEC) correspondent pour la plupart aux ventes
effectuées par les Daigou, sur le graphique 1. On note la diminution
graduelle des ventes C to C face aux places de marché B to C dont je
parlerais page 22.
Le succès du CBEC B to C est dû à
plusieurs facteurs : Premièrement, l'importation de produit en Chine
peut se révéler être un casse-tête en fonction du
produit qu'on importe. Deuxièmement, pour les marques souhaitant
importer de la nourriture ou des produits relatifs à la nutrition et/ou
la santé qui demandent de s'enregistrer auprès de la China Food
& Drug Administration ; processus souvent très long qui peut aller
d'une attente de quelques mois à plusieurs années et demande des
ressources financières considérables.
Un autre domaine lourdement affecté est la
cosmétique, qui demande aux marques d'obligatoirement faire tester ses
produits sur les animaux. Rappelons que la cosmétique est l'un des
secteurs le plus demandé sur le Haitao par les consommateurs chinois.
Ainsi, nul besoin de nouvelles structures en Chine ou de ressources propres
situées sur le territoire pour le faire. Le gouvernement afin de
faciliter les échanges a mis en place des zones d'échanges
relatives au CBEC permettant des transactions et une logistique
simplifiée impliquant une réduction des taxes ainsi la
possibilité de stocker ses produits en dehors de la Chine tout en
étant au plus proche du consommateur. Ces zones sont au
nombre de 24 et sont répertoriées en Annexe 6 « Free
trade zone in China ».
18 Graphique 2 - Source : Graphique montrant
l'évolution des parts de marché pour les acteurs B to C et C to C
(Daigou) en Chine par an. Reproduit à partir de «
Crossborder import», par l'entreprise chinois « Fung business
intelligence ». (2018, 19 octobre).
https://www.fbicgroup.com/sites/default/files/SCR2018_8_CBEC.pdf
21
Le CEBEC est donc un engagement globalement moins
conséquent pour une entreprise. Ce modèle permet à
l'entreprise d'éviter toutes les contraintes citées plus hauts et
privilégie une intégration administrative
légère.
· Bonded Warehouse Mode : Les marchandises
sont temporairement stockées dans un entrepôt sous douane en
Chine. Après qu'un client passe une commande, le dédouanement et
la livraison seront effectués immédiatement à partir de
l'entrepôt sous douane. Ce mode implique un inventaire important, mais
les marchandises sont livrées beaucoup plus rapidement au client
final.
Avantage : Ce mode peut supporter de plus
gros volumes et le coût par commande est plus bas.
· Universal postal union (UPU) Shipping Mode:
La commande est envoyée directement au client depuis le pays
d'origine, la livraison est plus longue puisque celle-ci part du pays
d'origine.
Avantage : Modèle plus rapide et
léger afin de commencer à commercer en Chine via un modèle
CBEC ainsi que de tester le marché pour une entreprise X.