II - Tibère à l'écran
a. Personnage secondaire
Tibère n'est pas fréquemment
représenté au cinéma. En règle
générale, il n'apparaît que dans de rôles de
figuration, afin de contextualiser les événements
présentés dans le film. Ainsi, dans Simon le pêcheur
(1959), il n'apparaît que dans une scène unique, un
flash-back durant le récit de la mère de l'héroïne,
Fara, à sa fille. Le père de cette dernière est
Hérode Antipas, tétrarque de Galilée, l'ayant
abandonnée alors qu'elle était toute jeune et la trame du film la
montre partant à la recherche de cet homme pour s'en venger, avant de
lui accorder le pardon grâce à l'intervention de Simon et du
Christ. Tibère nomme Hérode tétrarque (un anachronisme :
la promotion date de 4 av. J.-C., il n'était alors pas empereur). On ne
voit pas clairement le visage du personnage, joué par Herbert Rudley (49
ans - Tibère avait 38 ans à ce moment), mais il porte les
attributs impériaux, la robe et la couronne et témoigne d'un air
digne. Il joue un rôle tout aussi mineur dans Salomé
(1953), n'apparaissant que pour permettre à son neveu Marcellus
Flavius (personnage fictif) d'épouser Salomé, celui-ci lui en
demandant la permission. On le présente comme un vieil homme calme, se
présentant devant les sénateurs comme le défenseur de la
paix, en opposition à César qui était plus efficace dans
la guerre.
986. La majorité des oeuvres
consultées apparaissent dans les collections de particuliers et leurs
peintres sont, semble-t-il, peu connus. Ainsi, en l'absence d'une date
explicite, on ne peut se fier qu'à la biographie des
artistes.
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Tibère joue un rôle plus important, mais
toutefois secondaire, dans le Ben-Hur de William Wyler (1955). Alors
que le personnage éponyme (joué par C. Heston) a
été condamné aux galères pour avoir tenté
d'assassiner le procurateur de Judée, il sauve la vie du consul Quintus
Arrius lors d'un naufrage, s'assurant sa gratitude. Tibère
apparaît lors du triomphe accordé au consul. C'est un homme
d'âge mûr (George Relph, 67 ans), assis sur un trône
monté d'un aigle. Il semble d'un naturel coléreux, en
témoigne le regard assassin qu'il jette à celui qui lui tend trop
lentement le cadeau qu'il doit remettre. Il offre le bâton de victoire
à Arrius et s'intéresse à celui qui lui a sauvé la
vie, en sachant qu'il est illogique d'attaquer un procurateur si l'on sauve un
consul par la suite. Lors d'une réunion après le
défilé, il remercie indirectement Ben-Hur en l'offrant comme
esclave à Arrius, une situation plus enviable que de rester
galérien. Notons que Tibère parle de lui-même au pluriel,
montrant une supériorité souveraine.
Citons une dernière occurrence, celle de son
apparition dans la série documentaire Rome, grandeurs et
décadence d'un empire (2008). Le quatrième épisode
est consacré à Arminius (un chronologie est confuse : c'est un
enfant dans la première scène, censée se dérouler
en l'an 4, et un jeune adulte dans la suite de l'épisode, dont l'action
est située cinq ans plus tard). Tibère rend visite à un
chef germain. Pour le saluer poliment, il lui serre la main après avoir
enlevé son casque et l'avoir mis dans les mains d'un petit
garçon, le fils du Germain. Celui-ci s'en coiffe par amusement, le
narrateur nous apprend qu'il s'agit d'Arminius. On revoit Tibère
à son retour de Pannonie saluer cordialement l'empereur et l'embrasser.
Il apprend la mort de Varus, assis sur une marche aux côtés
d'Auguste effondré, qui se tient la tête dans les mains. Enfin, il
tient la main d'Auguste avant sa mort pendant qu'il lui dicte ses
dernières volontés. Au contraire des trois occurrences
sus-citées, le personnage est dépeint dans ses jeunes
années987.
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