1.3.2 Echelle spatiale
L'échelle est la dimension spatiale ou temporelle d'un
objet ou d'un processus, elle est caractérisée par le grain et
l'étendue (Turner et al. 2001). Si on se place dans la
perspective d'un organisme, le grain est la dimension spatiale la plus
réduite à laquelle un organisme perçoit un paysage
(Iorgulescu & al., 2002). L'étendue est la largeur de
l'aire d'étude, les limites d'une carte par exemple (Figure 1.8) (Milne,
1990). L'information spatiale de base sur le paysage consiste en une carte de
pixels. Le paysage est ainsi découpé, selon une grille
régulière, en éléments supposés uniformes
(les pixels), ayant chacun une valeur qui le caractérise (Schermann et
al., 2002).
Figure 1.8. Le paysage, niveau
d'organisation des systèmes écologiques situés au-dessus
de l'écosystème, mais en dessous de la région et du
continent (Forman, 1995 dans Burel et Baudry, 1999).
1.3.3 Eléments du paysage
Une structure paysagère est caractérisée
par trois éléments essentiels (Figure 1.9) basés sur la
configuration spatiale des unités paysagères (Forman, 1995 dans
Burel et Baudry, 1999): les taches, les corridors et la matrice.
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Tache
Matrice
Corridor
Figure 1.9. Eléments de base d'une
structure paysagère formant le paysage à savoir les taches, les
corridors et la matrice (Burel et al., 2003).
Les taches sont des mosaïques d'unités
fonctionnelles, des surfaces qui diffèrent par leur apparence et leur
composition de ce qui les entourent (la matrice). Ces unités
représentent des conditions environnementales homogènes et leurs
frontières se distinguent par des discontinuités dans les
variables d'état d'une magnitude (amplitude) qui est significatif pour
le processus écologique ou l'organisme considéré (Bogaert
et al., 2005). Elles peuvent donc largement varier en taille, type,
hétérogénéité et/ou en
caractéristiques des frontières. L'ensemble des unités
fonctionnelles ayant des caractéristiques similaires pour le processus
considéré forme un type ou une classe (Iorgulescu et
al., 2002).
Les corridors sont des unités ayant une forme
linéaire caractéristique et remplissant des fonctions
écologiques de conduite (passage), filtre ou barrière. Ils sont
souvent présents dans un paysage en forme d'un réseau (Munyemba,
2007).
La matrice désigne généralement
l'élément dominant d'un paysage homogène, observé
à la fois en tant que support et produit de la biodiversité. Elle
constitue donc l'élément englobant le plus extensif et le plus
connecté. C'est le type le plus répandu et le moins
fragmenté soulignent Iorgulescu et al. (2002) ainsi que Bogaert
et al. (2005). Ce type peut également être
considéré comme l'arrière-plan du paysage, dans lequel se
situent les autres éléments. Ces différents
éléments d'une matrice éco paysagère
s'interconnectent de manière complexe. Notons que la subdivision du
paysage en ces trois éléments à savoir taches, corridors
et matrices est connu comme modèle « patch - corridors - matrix
» (Forman et al., 1981; Forman et al., 1986;
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Forman, 1997 in Bogaert et al., 2005). Et ce
modèle sert souvent de base de référence pour les mesures
de configuration spatiale.
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