1.3 Principaux concepts de l'écologie du
paysage
L'expression « écologie du paysage »
daterait de 1939. Elle faisait alors écho à une théorie
émergeante (Lands cape Ecology pour les anglais,
Landschaftsökologie ou Geoökologie pour les allemands,
Landschapecologie pour les néerlandais), proche de la
biogéographie, mais s'intéressant plus spécifiquement aux
échelles dites « paysagères » ou «
écopaysagères » (Burel et al., 2003).
Les méthodes scientifiques de cette nouvelle science
sont, la cartographie, la télédétection, les
systèmes d'informations géographiques, les méthodes
statistiques et la modélisation (John et al., 2002).
L'écologie s'intéresse à la dynamique de
la biodiversité, à toutes les échelles spatiales et
temporelles (Ramade, 2003), alors que l'écologie du paysage
s'intéresse particulièrement à l'échelle
intégratrice du paysage, des continents et de la planète, et
à l'évolution du paysage sous l'effet des intégrations
complexes entre processus écologiques et organisation des structures
spatiales (Burel et al., 2003).
1.3.1 Notion du paysage
Avant d'être l'objet d'étude en écologie,
le paysage a été repris dans de nombreuses disciplines comme la
peinture, l'architecture, la littérature, et la géographie
(Berdoulay et al., 1985 dans Burel et al., 1999). Plusieurs
définitions du terme paysage ont été proposées,
parmi lesquelles nous optons pour les deux suivantes en rapport avec
l'hétérogénéité spatiale:
? comme une portion de territoire
hétérogène composée d'un ensemble
d'écosystèmes en interaction qui se répètent de
façon similaire dans l'espace (Forman et Godron, 1986).
? un niveau d'organisation des systèmes
écologiques supérieurs à l'écosystème ; il
se caractérise essentiellement par son
hétérogénéité et par sa dynamique
gouvernée en partie par les activités humaines. Il existe
indépendamment de la perception (Burel et al., 1999).
De par sa nature globalisante, on reproche souvent un
caractère « fourre-tout » à la notion du paysage
(Baudat ,2003). D'une manière générale, le paysage se
réfère à une aire relativement large de quelques hectares
à quelques centaines de km2 (Forman et al., 1986
dans Burel et al., 1999 ). La constatation que la taille des paysages
puisse varier amène les problèmes de
hiérarchie et
16
d'échelles (Figure 1.3. & Figure 1.4.) dans la
réflexion écologique (Meentemeyer et al.,1987 dans Burel
et al., 1999). Au coeur de la démarche de
télédétection en vue des applications, il y'a la notion du
paysage, une notion à la fois qualitative, quantitative et
esthétique qui fusionne un ensemble de perceptions et des concepts comme
l'échelle, le relief, la couverture végétale et
l'occupation humaine (Bonn, 1996).
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