1.3.4 Structure spatiale et processus
écologiques
L'importance de la structure spatiale des
écosystèmes paysagers pour éclairer les processus
écologiques est reconnue par le système écologique. Il est
caractérisé par une interdépendance de trois
éléments clés: sa configuration, sa composition et son
fonctionnement (Bamba, 2006 ; Iorgulescu et al., 2002). Un changement
d'un des éléments aura des répercussions sur les deux
autres. Et si la structure spatiale d'une composante paysagère change,
par exemple suite à la fragmentation d'une zone forestière, les
processus de migration des populations qui utilisent cette forêt
changeront également. En plus, si l'écosystème
considéré est fragmenté, la composition du paysage
connaîtra une dynamique, car les zones initialement couvertes par la
forêt seront remplacées par une autre classe d'occupation du sol.
Ce principe justifie l'importance donnée en écologie du paysage
à l'étude des structures spatiales des paysages (Bogaert et
al., 2005). Les éléments clés d'un système
écologique sont repris dans la Figure 1.10 ci-dessous :
Figure 1.10. Eléments clés
d'un système écologique applicable à chaque échelle
spatio-temporelle: la structure du paysage, la composition et les fonctions
présentes dans le paysage (Noon et al.,1997 in Bogaert et
al., 2005).
1.3.5 Indices de structures spatiales
Pour étudier les rapports entre la configuration du
paysage et les processus écologiques, il est utile de décrire ces
structures en termes quantifiables. Ceci explique le développement d'une
série d'indices « landscape metrics » (Hargis et al.,
1997 dans Bogaert et al., sous presse). Ces mesures sont souvent un
indicateur de l'impact humain sur la morphologie
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du paysage (Krummel et al. 1987 dans Burel et
al., 2003). Puisque aucune mesure ne peut résumer à elle
seule toute la complexité de l'arrangement spatial des taches, un
ensemble de mesures doit généralement être effectué
(Dale et al., 1994 dans Bogaert et al., sous presse) ; cette
idée est à la base de l'existence d'une abondance d'indices.
Certains d'entre eux interviennent dans la composition du paysage (proportion,
richesse, équitabilité, dominance), pendant que quelques-uns sont
appliqués à la mesure de la configuration spatiale (mesurant la
géométrie des taches et leur répartition spatiale)
(McGarigal & al., 1995 ; Gustafson, 1998; BotequilhaLeitão
& al., 2002 ; Bogaert & al., 2005).
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