3. Ce que pensent les
répondants des contenus d'Internet
Les contenus dont il est question ici, concernent les
informations qui sont diffusées à travers l'Internet. Car dans un
contexte de surabondance d'informations (infobésité) ou encore,
ce que d'aucun nomme les « infos-pollutions »
(Dumouchel, Op. cit, p.8) et de diversité de ses supports, les processus
de recherchedocumentaire et de validation de l'information requièrent la
reconnaissance de fausse et la bonne information sur le Net. C'est en ce sens
que Ravestein, J.et al. (2007, p. 73) pensent que nombreux sont ceux qui se
sentent perdus sur le web, pris de vertige ou effrayés par le nombre
important de documents qu'il contient. En effet, l'Internet donne accès
à des millions et des milliards de documents de nature variée,
couvrant tous les sujets ou presque, c'est pourquoi l'évaluation de
document sur l'Internet est fondamentale pour une utilisation
éducative.
Pour ce qui est de notre recherche, les répondants sont
également conscients de la nécessité de bien
évaluer les ressources obtenues en ligne. 66enseignants sur 74 qui ont
répondu à la question soit un pourcentage de 89, montrent qu'il
faut prendre les informations provenant de Net avec réserve et 8,10%des
répondants pensent plutôt que toute les informations obtenir
à partir de l'Internet sont fausse. Et 2,70% des répondants
pensent que toutes informations tirées à partir de l'Internet
sont des bonnes informations. C'est ce qui traduit dans les propos tels
que :
- Il convient de traiter avec méfiance certains
contenus, et d'éviter de croire aveuglement aux contenus et donc la
nécessite de savoir discerner ;
- Prendre avec réserve des informations trouver sur
l'Internet ;
- Certaines informations sont
erronées ;
- Ces informations doivent être prises avec beaucoup
de réserve ;
- Prendre quelque fois les informations de l'Internet avec
beaucoup de réserve, car beaucoup de fake news ;
- On ne doit pas valider systématiquement toutes
les informations puisque certaines sont fausse ;
- Il y'a des bonnes et de mauvaises information sur le
net ;
- Relativement scientifique. Il faut faire un
tri ;
- Elles sont très utiles mais attention aux fakes
news.
Nous constatons que certains répondants lancent un
appel à la méfiance vis à vis des informations
trouvées sur Internet. Internet en tant qu'objet technique suscite la
crainte chez les uns, audace et curiosité chez d'autres. Crainte surtout
chez certains enseignants d'Université qui continuent toujours à
croire que, pour pouvoir utiliser Internet, il faut nécessairement avoir
des compétences solides en informatique. Ceux-ci sont conscients de la
plu value de l'Internet mais ils émettent des réserves à
l'égard des informations que contient l'Internet. Nous pouvons donc dire
qu'ils se situent au niveau 1, de préoccupation envers une innovation de
Hall et Hord (2001). Mais d'autres pensent que toutes les informations
véhiculées par l'Internet sont erronées. Et n'accordent
pas assez d'importance à l'Internet pour la recherche de l'information.
Cette dernière tranche, se situe au niveau 0 de préoccupation de
Hall et Hord. Car ils ont un faible intérêt pour cette innovation
et nous pouvons dont dire qu'il serait difficile pour eux d'utiliser l'Internet
ou sauf au prix d'une formation appropriée. Nous retrouvons ce point de
vue auprès de six enseignants enquêtés, qui confirment ce
raisonnement :« toutes les informations que contient
l'Internet sont fausses et souvent erronées ».
L'étude mené par Kitumu, M., B-B. (2019, p.
213), auprès des personnels de l'Université au Congo, confirme
aussi ces conceptions de réticence envers l'Internet :
... Pour d'autres, Internet n'est pas une panacée. Le monde, la
communication ou encore le réseautage existait déjà avant
Internet. Il est donc toujours possible de rester connecté au monde sans
Internet. Autant qu'il est aussi possible de faire de la recherche sans
nécessairement recourir à Internet. Même si cette
catégorie de répondant de notre étude est minoritaire,
nous pouvons dire que cela témoigne la nécessité de
soutenir ces personnes pour utiliser efficacement les informations provenant du
web. Ces personnes sont au niveau « 0-
éveil » envers une innovation de Hall et Hord
(2001), ce niveau est celui de l'enseignant qui n'a aucune connaissance
des TIC ou qui n'est aucunement ou très peu intéressé par
les TIC, (Lefebvre, 2005).
Il y'a également ceux qui pensent que toutes
informations tirées de l'Internet sont
vraies : « ma perception des informations
livrées par l'Internet est positive. Autrement dit, j'accorde de
crédit à toute information contenu dans
l'Internet ». Ceux-ci aussi sont placé au niveau
« 0 - éveil », puisqu'ils ne savent pas que
l'Internet peut véhiculer n'importe quelle information. D'ailleurs,
aujourd'hui avec la naissance du web 2.0, Dumouchel, G. & Karsenti, T.
(2013, p.13) ont montré que les internautes sont
désormais en mesure de créer et de partager facilement du contenu
et d'interagir avec celui-ci, notamment en utilisant des outils comme les
blogues et les micros blogues, qui permettent d'écrire et de communiquer
rapidement de l'information sur le Web, et les wikis qui permettent
d'élaborer du contenu de façon collaborative et continue. Donc
chacun peut rester chez soi et publier les informations sur le Net comme il
entend. C'est en ce sens qu'il faut bien évaluer les informations sur
l'Internet avant de s'en servir. C'est dans la même ordre d'idée
que la CREPUQ (2005) a mis sur pied ces critères pour bien
évaluer l'information : proximité de l'information contenue dans
un site Web avec le sujet de recherche, quantité d'information dans le
site, type de site, type d'information, date ou mise à jour de la
publication du site, auteur du site, présentation ou apparence visuelle
du site, organisation à l'origine du site, références et
hyperliens dans le site, origine géographique du site, langue du site.
C'est ainsi que nous avons ensuite posé une autre question sur les
critères de validation de l'information sur l'Internet. La question
était formulée comme suit : « parlez-nous des
critères de validation de l'information sur Internet (quels sont selon
vous les critères d'un bon site » ?
A cette question, le traitement de questionnaires
révèle que presque la totalité des répondants
disent qu'ils n'ont pas une connaissance sur les critères d'un bon site,
seulement trois (3) répondants sur 74 qui ont répondu à la
question, soit un pourcentage de 4,05%, qui ont montré comment
reconnaitre un bon site. Nous retrouvons cela dans ces propos :
- Pour savoir que, c'est un bon site Internet, il faut
connaitre l'auteur du site, vérifier la même information sur
d'autres supports si possible ;
- Pour reconnaitre un bon site, il faut chercher à
savoir si le site à une renommée ;
- Pour reconnaitre un bon site, il faut que
l'administrateur du site soit bien connu et fiable sur le plan
scientifique.
La majorité de la population étudiée n'a
ni une méthodologie ni stratégies adéquates face à
la recherche d'information. Or, en France (MESR, 2010) il parait évidant
que les enseignants doivent pouvoir « Rechercher, produire, indexer,
partager et mutualiser des documents, des informations, des ressources dans un
environnement numérique », « Prendre en compte les
enjeux et respecter les règles concernant notamment : la recherche et
les critères de contrôle de validité des informations
» et « Concevoir des situations d'apprentissage et
d'évaluation mettant en oeuvre des démarches de recherche
d'information ». Dumouchel (2016) reconnait aussi à propos
que, cette réalité représente cependant des défis
majeurs en termes d'évaluation et d'utilisation de l'information chez
les enseignants en contexte québécois.Dans lemême ordre
d'idée, Kitumu, M. (2019, p.174) montre également dans son
étude que chaque répondant, consulte les sites selon ses besoins,
et fait recours aux sites qui semblent le mieux pour répondre à
ses attentes. Mais, leur consultation est en règle
générale orientée vers des sites d'informations
scientifiques (générales ou spécialisées) et des
sites de formations (payants ou en accès libre). Et Kitumu en conclue
que, les différents enseignants interrogés affirment consulter
plus les sites d'informations scientifiques afin d'accéder à un
contenu nécessaire à l'exercice de leur profession. Cela nous
laisse indifférent du fait que, les enseignants enquêtés de
l'Université de N'Djamena n'arrivent pas à énumérer
les critères d'évaluation d'un bon site, autrement dit un site
scientifique. La majorité des enseignants enquêtés sont
également incapables de nommer trois sites de leur choix.
Pour conclure, nous pouvons juste émettre une nouvelle
l'hypothèse selon laquelle, l'encadrement et la formation des
enseignants du supérieur à la recherche des informations et
documentaire sur Internet sont susceptibles d'améliorer la pratique de
l'Internet à l'Université de N'Djamena. Car les enseignants
enquêtés ne font pas la distinction entre les sites qu'ils
utilisent et n'ont pas la connaissance des critères de validation d'un
bon site.
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