CHAPITRE III :
INDICATEURS ET PERSECTIVES D'ENGAGEMENT CITOYEN ET DEVELOPPEMENT LOCAL DANS LA
COMMUNE DE KATOKA
D
ans ce chapitre, nous allons analyser non seulement les
indicateurs mais aussi les perspectives afin de mesurer l'impact de
l'engagement citoyen sur le plan socio-économique et culturel, à
travers des enquêtes que nous avons menées sur le terrain à
l'égard des intéressés obtenus sur base d'un
échantillon.
3.1. INDICATEURS DU
DEVELOPPEMENT DANS UNE COMMUNAUTE DE BASE
Un indicateur est une variable qualitative ou quantitative
permettant une appréciation simplifiée d'un
phénomène abstrait. Un indicateur traduit un ensemble de
données en une information compréhensible, soit en
agrégeant les données de façon synthétique, soit en
choisissant un seul fait représentatif pour tous les autres faits en
question. Cette information peut être intégrée par la suite
dans l'activité de l'utilisateur pour lequel l'indicateur a
été construit.
Dans une démarche d'évaluation, l'indicateur est
utilisé comme variable positionnée par rapport à une
référence, à un seuil, l'indicateur peut être
défini comme la mesure d'un objectif à atteindre. Pour cela,
l'indicateur doit bien correspondre à la mesure du problème en
question, le suivi doit être fait à des intervalles de temps
réguliers et en rapport avec le phénomène
étudié (GIRARDIN 2004 : 20).
La comparaison de différents systèmes
d'indicateurs montre que leurs utilisateurs n'ont pas tous la même
compréhension de ce terme (cf. HEILAND et al. 2003a). Par exemple,
l'indicateur de la production d'électricité à partir
d'énergies renouvelables est en effet souvent composé de
plusieurs indicateurs : la production d'électricité à
partir d'énergie éolienne, hydraulique ou photovoltaïque,
etc.
Dans ce cas-là, faut-il parler d'un indicateur ou de
plusieurs indicateurs ? Lorsque les valeurs des différentes composantes,
ou des différents indicateurs, sont agrégées en un seul
chiffre, il s'agit d'un indice. Le problème des différents
niveaux de concrétisation d'un indicateur est aggravé par une
utilisation divergente des unités de mesure : par exemple faut-il
mesurer l'étalement urbain en ha par jour ou en m par habitant et par an
? La version courte d'un indicateur décrit ce qui doit être
recensé sans pour autant dire comment ce recensement sera
effectué.
L'utilisation des versions courtes cache le fait que le
renseignement d'un indicateur demande parfois des efforts considérables,
en revanche elle permet une meilleure communication des indicateurs
auprès du grand public.
Les indicateurs se distinguent aussi en fonction de leur
utilisation : Tout d'abord, un indicateur peut ne contenir que des
éléments descriptifs et quantitatifs (utilisation
descriptive-quantitative). Il peut aussi contenir des éléments
qualitatifs, des jugements de valeur, par exemple « la taille des zones
naturelles remarquables » - comment définir le caractère
« remarquable » d'une zone naturelle (utilisation
descriptive-qualitative) ?
On parle d'utilisation normative lorsque l'indicateur contient
des jugements de valeur implicites ou explicites qui précisent une
orientation, un objectif, par exemple « le développement de
l'énergie solaire » - l'objectif serait donc d'augmenter le nombre
de capteurs solaires. Pour finir, il est possible de mélanger ces trois
formes d'utilisation (Jean-Paul Carrière, 2005, p.83).
Le développement démocratique, c'est d'abord le
développement des personnes. C'est pourquoi il est essentiel que la
démocratie, l'engagement citoyen se construisent et prennent ancrage
dans les valeurs, dans l'identité, et dans le tissu social du milieu.
Une telle démarche permet une véritable appropriation locale des
principes de la démocratie et du développement local, et garantit
l'obtention d'un consensus durable sur la pertinence et la signification des
transformations en cours. C'est que la citoyenneté demeure
enracinée dans un espace de vie, d'où elle est appelée
à rayonner.
Dans cette logique, l'approche d'accompagnement adoptée
par les partisans du développement à la base met l'accent sur
l'empowerment et sur le respect de l'autonomie des individus et des
collectivités dans leur démarche.La notion d'empowerment
définit le processus par lequel un individu et une
collectivités'approprient la capacité d'agir concrètement
et de façon autonome sur sa situation et sur son avenir. C'est donc la
démarche au travers laquelle on acquiert le pouvoir, et qui vient
renforcer la capacité de l'exercer.
Dans cet esprit, le développement local repose sur une
consolidation des processus démocratiques, à tous les niveaux, et
sur un renforcement de la dynamique économique.L'approche participative
s'appuie sur l'émergence d'une société civile forte,
portée et reconnue par les populations comme un outil de pouvoir dans le
domaine politique et dans le domaine économique.
Le développement local durable devient ainsi
l'incarnation et la réalisation des collectivités
mobilisées et organisées dans leur milieu, des
collectivités outillées et en contrôle des moyens
permettant d'améliorer leurs conditions de vie.
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