2.3.3.3. Environnement et un
climat propice à l'action
La troisième condition nécessaire au
succès des politiques de développement local est
l'établissement d'un environnement et d'un climat propice à la
collaboration et à l'action communautaire et civique. Les
systèmes de valeurs, les héritages culturels et les
différences de formation, conjugués aux visions sectorielles des
divers intervenants et ministères, sont des éléments
contraignants et parfois paralysants qui nuisent à la formation d'un tel
environnement.
Il importe dans ce cas que les personnes en autorité,
de compétence ou de direction, qui possèdent un savoir être
et un savoir-faire particulier, mettent en commun leurs énergies afin de
provoquer l'émergence d'un tel climat et facilite le rassemblement
autour de projets intersectoriels mobilisateurs. C'est également
à ce niveau que les leaders naturels, par leur capacité de
convaincre et de rassembler, prennent toute leur importance en suscitant une
adhésion volontaire à l'action communautaire et civique.
L'émergence d'un environnement et d'un climat propice
à l'action s'établit souvent par un processus de réflexion
qui permet la fixation d'objectifs communs et l'identification de projets
concrets. Ce processus permet d'établir des plans, de fixer des
orientations et de retenir des objectifs pour concentrer tous les efforts de
chacun des acteurs dans la même direction.La réalisation des
projets de développement local exige enfin un processus d'organisation
minimal qui permet de mettre en place les structures nécessaires
à l'encadrement et au soutien des efforts de revitalisation
économique et sociale des communautés. Le processus
d'organisation vise également à assurer une cohabitation
harmonieuse avec l'environnement socio-administratif et une interaction
positive entres les structures formelles et informelles.
2.3.3.4. Maximisation de la
participation civique
Le développement local étant un processus
destiné en d'autres termes à l'amélioration du milieu de
vie d'une communauté donnée, il importe de bien rejoindre,
d'encadrer, développer et maximiser la participation des citoyens de
ladite communauté afin de garantir les chances de succès des
projets collectifs.
Depuis belle lirette, le développement des
collectivités a été pensé, réfléchi
et dirigé par les instances centrales et principalement publiques. Cette
forme traditionnelle de développement se concrétise souvent par
une politique de développement qui se situe parfois loin des
communautés et ne permet pas toujours de répondre à tous
les besoins d'une communauté existante.
Ces communautés sont complexes car elles regroupent de
nombreux besoins qui ont des réalités fort différentes.
Malgré les changements de ministères ou de programmes, les
citoyens demeurent toujours au coeur de l'intervention en développement.
Ils représentent le centre d'intérêts des actions et il
importe alors de leur laisser plus de place quant aux décisions de leur
milieu de vie. Après tout, ce sont eux qui restent après le
passage des acteurs et des experts, il devient donc essentiel d'aider à
faire et non faire à leur place. Il est temps de faire confiance aux
communautés établies afin de permettre aux forces du milieu de se
développer et de consolider des actions durables. Le temps est venu de
les aider dans une démarche d'appropriation de leur milieu.
En outre, il importe aussi de penser à une autre
façon de faire : le développement local est un nouveau concept
qui a fait ses preuves. Les résultats actuels démontrent bien que
l'augmentation du niveau de vie, de la qualité de vie et du cadre de vie
passe par la mobilisation des communautés et la concertation des acteurs
du milieu. Le développement local n'est pas le seul concept qui permet
d'obtenir des réalisations durables mais demeure un concept
incontournable qu'il faut intégrer dans notre nouvelle culture de
société. Il représente un concept unique dont il est
important de connaître et de reconnaître toutes les dimensions.
Enfin, le développement local est une approche
intégrée, multisectorielle et décentralisée de la
gestion et d'exécution des actions, dont l'enjeu principal demeure la
décentralisation des pouvoirs et budgets du haut vers la base, en toute
harmonie avec le reste de son environnement. Développer un langage
commun, miser sur les forces en place et maximiser les interventions de
réseautage et de jumelage sont des éléments essentiels
afin d'obtenir une meilleure mobilisation du milieu.
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