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Engagement citoyen et développement des communautés de base: analyse des indicateurs et perceptives pour l'ETD de Katoka


par Paul Sylvain MBAYA LUMBALA
Institut Supérieur d'Etudes Sociales de Kananga (ISES-Kananga) - Licence 2021
  

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2.2.2. Genèse de la construction du sens moral chez l'être humain dans L'engagement citoyen volontaire

L'engagement citoyen volontaire est le fait de personnes qui s'engagent en fonction de valeurs et d'impératifs moraux.

a. Le lien entre les émotions et le sens moral

Dans son livre « passions withinreasons », R.H. Franck analyse une série d'actes dans lesquels des individus risquent leur réputation, des pertes matérielles voire leur vie pour autrui. Ou encore des situations où des individus posent des actes alors qu'ils n'en tirent aucun profit (comme aider une personne que l'on est certain de ne jamais revoir par la suite, ou donner un pourboire dans un restaurant où on ne reviendra jamais, etc.). C'est ce qu'il appelle le commitment problem.

A l'issue de son analyse, il arrive à la conclusion que la survie en société nécessite que les êtres humains éprouvent des passions et des émotions menant à des actes qui ne vont pas dans le sens de la recherche d'un profit immédiat.

Pour cet auteur, une partie des attitudes désintéressées reposent sur un ensemble d'émotions innées, dont la compassion. Il se réfère notamment aux études menées par J.KAGAN sur les étapes de l'agir moral chez l'enfant.Les travaux de Kagan portant sur des psychopathes adultes démontrent d'émotions également que des compétences émotionnelles et comportements moraux vont de pairs : l'échec à développer les premières obères le développement des seconds. L'absence d'émotions et l'absence de sens moral seraient donc liées.

On peut en effet, comprendre que si je ne ressens aucune tristesse ou compassion devant une personne qui souffre, je peux être amené à ne pas considérer que faire souffrir quelqu'un est un acte répréhensible. Ce qui ne signifie pas pour autant que je ne connaisse pas les interdits sociaux mais bien que je ne les aie pas intégrés comme significatifs pour moi.

Il y aurait donc chez la plupart des « petits humains » un substrat émotionnel commun qui les prédisposerait à une certaine empathie avec autrui, prédisposition qui sont par la suite encouragées ou non par l'environnement familial, éducatif et social. Ces prédispositions peuvent aussi être orientées vers des groupes particuliers mais pas vers un « autre » généralisé.

b. Le lien entre le développement cognitif et le sens moral

Piaget a pour sa part étudié les liens entre le développement cognitif et le développement moral. Il montre que le sens moral se développe en même temps que la capacité de se mettre à la place d'autrui (c'est ce qu'il appelle le phénomène de décentration).

Un autre phénomène important également pour le développement du sens moral est la capacité, qui apparait chez les enfants aux alentours de 10 ans environ, à faire la différence entre intentions et actions c'est à partir de ce moment qu'ils vont avoir tendance à juger les comportements plus en fonction des intentions présidant à l'action qu'en fonction des résultats provoqués par cette action( ce n'est pas d'avoir cassé le jouet d'un autre qui est le plus grave, mais de l'avoir fait volontairement)(PIAGET, 1969, p.259)

Un autre auteur comme Piaget insiste sur l'aspect rationnel et cognitif de l'activité morale alors que Franc met plus en avant l'aspect émotif de cette activité. D'autres auteurs en lient intimement les deux facettes. H. PARRET par exemple défend la conception selon laquelle « le raisonnement même est affectif, et la rationalité nécessairement émotive » (PARRET, H., 1986, p.186)

Si on considère que la raison et l'émotion sont à ce point liées, il est concevable que l'activité morale (le fait de poser des jugements moraux ou d'orienter son comportement en fonction de règles morales) repose à la fois su des compétences cognitives et compétences affectives.

c. Sympathie et altruisme

Selon L.Boltanski(1993), la conception de la sympathie chez Adam SMITH propose une piste intéressante pour comprendre les attitudes altruistes. La sympathie est, pour Adam Smith, la faculté naturelle que l'homme a de connaitre la souffrance d'autrui et d'y porter intérêt. C'est par sa capacité imaginative que l'homme peut se représenter la souffrance d'autrui.

Cela ne veut dire qu'il se glisse totalement dans la peau de l'autre mais plutôt qu'il est capable d'imaginer ce que l'autre ressent et d'en avoir de la compassion. C'est en cela que « la médiation de l'imaginaire est importante parce qu'elle soutient l'édifice moral et sociétal sans recourir à l'identification communautaire ou à la fusion édénique » (L.BOLTANSKI, 1993, p.63).

C'est par cette capacité imaginative que nous pouvons nous sentir solidaires de personnes qui partagent d'autres conditions de vie que les nôtres ou qui ne nous ressemblent pas. Mais, le sociologue souligne bien le caractère acquis de ces capacités imaginatives : elles doivent être développées et nourries, soit grâce à nos propres expériences de la souffrance, soit grâce à des oeuvres de fictions dans lesquelles les sentiments et les états d'âme des personnes souffrantes ou des personnes témoins de souffrance sont décrits.

L.BOLTANSKI, en partant des analyses d'Adam SMITH, aboutit à l'idée qu'il existe des sensibilités communes face à des spectacles des souffrances. C'est sur base de ces sensibilités que vont s'élaborer les réactions altruistes qui dans un deuxième temps vont être justifiées par des principes moraux et éthiques. On rejoint ici, les auteurs faisant le lien entre émotions, capacités cognitives (ici imaginatives) et principes moraux.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand