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Engagement citoyen et développement des communautés de base: analyse des indicateurs et perceptives pour l'ETD de Katoka


par Paul Sylvain MBAYA LUMBALA
Institut Supérieur d'Etudes Sociales de Kananga (ISES-Kananga) - Licence 2021
  

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2.1.4.3. Action collective

Le développement local désigne une dynamique d'initiatives locales (privées ou publiques) qui met en mouvement des acteurs. Ces derniers qui se réunissent autour d'un projet - dont le principe de valorisation de ressources est l'essence - font collectivement par ce biais exister le territoire. L'élaboration de projets se concrétise à travers la mobilisation des acteurs autour d'une stratégie commune. Elle trouve sa traduction opérationnelle dans une programmation cohérente d'actions. Le développement local peut être ainsi assimilé à un cadre favorable à l'action collective au sein duquel le territoire se construit.

L'aboutissement de l'action collective suppose que les acteurs parviennent à s'entendre sur les objectifs visés et les moyens de les atteindre. La mise en cohérence des diverses représentations du territoire que portent les acteurs est, en effet, le garant d'une dynamique effective de coopération. Au sein d'un territoire, la coopération entre acteurs se matérialise à travers l'établissement de partenariats locaux. Ces réseaux d'acteurs locaux renforcent la cohésion sociale et favorisent la cohérence territoriale. Cette cohérence peut elle-même être renforcée et rendue plus efficace par un cadre institutionnel adapté.

2.1.5. Quel cadre institutionnel pour les actions de développement local ?

L'intérêt reconnu aux démarches d'action collective locale s'est transcrit, en France par exemple, dans des cadres institutionnels particuliers. Des structures nouvelles ont, en effet, été imaginées (dont les plus connues sont les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale et les Pays) qui constituent les nouveaux référentiels de l'action locale. Ces structures redéfinissent l'architecture institutionnelle en adoptant des procédures de mise en accord des acteurs.

Pour ce qui concerne l'exemple des pays en développement, concrètement, les centres d'intérêts collectivement exprimés par les acteurs sont inscrits dans des chartes. Ce qui importe ici, c'est le caractère conventionnel de ces chartes. Il implique que les acteurs s'engagent dans une procédure de concertation. Il souligne l'existence d'un accord local (sur les principes et les finalités de l'action) indépendamment de toute référence au document formel matérialisant les engagements des partenaires.

Les chartes sont énoncées sous forme de contrats qui instituent les relations de partenariat entre acteurs. On s'arrête ici sur le caractère formel de la charte. On notera que l'engagement des agents dans un contrat nécessite qu'ils s'inscrivent dans des rapports de confiance mutuelle. Ces engagements sont volontaires. Il importe donc que chacun des protagonistes adhère à ces principes et partage une même vision du territoire, une conception commune de ses modalités ou potentialités de développement.

Ainsi, ces cadres institutionnels - matérialisés par la constitution d'une charte - visent à proposer des repères pour l'action. Ce sont, en ce sens, de véritables projets de territoire, c'est-à-dire qu'ils sont le support de démarches, stratégies ou initiatives pour le développement du territoire. A ce titre, ils définissent des objectifs à atteindre sous certaines conditions ou contraintes. Ces dernières renvoient au fait qu'existent - ou le cas échéant que soient stimulées - les ressources nécessaires à la formulation du projet.

Un projet caractérise donc « la conjonction d'analyses, de désirs et de savoir-faire collectif qui permet de polariser l'action de chacun autour d'une ambition commune, de résister aux forces centrifuges, de surmonter les contradictions internes d'intérêts, de saisir les opportunités qui se présentent d'exploiter les marges de manoeuvre, de replacer l'action de chacun improvisée en fonction d'événements aléatoires dans une perspective à long terme » (CALAME, 1991, p. 35).

Ces structures tendent à présenter le développement local comme une pratique institutionnalisée sous de multiples facettes. Fondée sur les logiques du développement local et expression d'un mode de gouvernance territoriale, elles sont lieux d'organisation de l'action collective.

Loin de se limiter à n'être qu'un simple programme d'actions, le développement local repose sur la conviction que les acteurs du territoire sont capables de mettre en adéquation leurs initiatives, d'avoir une représentation commune de ses principaux enjeux, de ses atouts ou de ses fragilités. Une telle considération fait ressortir que les spécificités territoriales importent dans le développement.

L'approche du développement local s'affranchit ainsi des visions réductrices des théories économiques du développement qui considèrent l'espace local comme une entité neutre (ou réduite à un point). Elle fait apparaître que les ressorts territoriaux facilitent la coordination, ce qui dans l'analyse des conditions du développement, revêt un caractère central.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo