V.2.2. Les
défrichements des terres de pentes et la vulnérabilité du
sol à l'érosion
Nos résultats montrent que plus de la
moitié des répondants soit 64,8% ne font pas l'agroforesterie
contre 35,2% qui le font et l'incidences des ruissellement rapide est de 23,2%
pour ceux qui ne la font pas contre un ruissellement lent de 41,7%. quand
à ceux qui font l'agroforesterie, le ruissellement est lent pour 4,7% et
rapide pour 30,4%. Notre probabilité calculée 0,000 < 0,05,
nous affirmons que la pratique de l'agroforesterie influence très
significativement la vitesse de ruissellement.
Selon Michaelsen T., l'impact du défrichement est
direct et de par sa nature-même, est plus ou moins immédiat. Les
effets ne disparaissent pas après le défrichement, mais
subsistent en fonction de la nature de la nouvelle occupation du sol. Une bonne
partie de la déforestation en cours dans les régions tropicales
et subtropicales est due au défrichement pour convertir les zones
forestières à d'autres utilisations.
Concernant la source des Bois de chauffe dans la
localité de Bweremana, nous avons trouvés que 76,6% de nos
enquêtés ont affirmé trouvé les bois de chauffe par
ramassage des bois morts, 12,8% disent qu'il les coupent dans le champs et
10,7% parlent de la coupe des bois dans les plantations d'arbres. Pour le
remplacement des arbres abattus, on a trouvé que la majorité soit
69% nient remplacer les arbres qu'ils coupent.
MAGNY E., a trouvé que la coupe abusive des arbres
en particulier des ligneux réalisée sans renouvellement de la
part des communautés rurales, l'abandon des plantations de café,
considérées traditionnellement comme le principal support au
maintien de la couverture végétale au profit des cultures plus
rentables (haricot, chou), les profonds bouleversements des modes et des
pratiques culturales sans mesure de défense et la forte pression sur les
modes et régimes d'utilisation des terres ont entraîné la
dégradation de son environnement et réduit la fertilité
des sols à un rythme inquiétant dans la zone stratégique
de Marmelade.
Pour l'ingénieur agronome de la chefferie des
Bahunde l'abattage des arbres sur les pentes n'est pas recommander car dans le
processus de lutte antiérosive, l'arbre aide à faciliter
l'infiltration des eaux, l'absence de celle ci favoriserait un ruissellement
complet et rapide emportant ainsi sol et cultures au passage.
De ceci dérive la confirmation de
l'hypothèse selon laquelle la vulnérabilité du sol
à l'érosion serait due au défrichements des terres en
pente.
V.2.3. La préparation
superficielle des sols et la vulnérabilité du sol à
l'érosion
Nos résultants montrent que la majorité de
nos enquêtés soit 62,2% font le laboure à plat tandis que
37,8% le font sur bullons. Le ruissellement est moyen pour 32,8% de ce qui font
le labour à plat et rapide pour 29,4% d'entre eux, il est aussi moyen
pour 13,6% pour ceux qui font la labour sur billon et rapide pour 24,2%
d'entre eux. Avec une probabilité calculé 0,001 < 0,05, nous
affirmons que le lien entre le type de labour appliqué et la vitesse de
ruissellement est très significatif.
Selon Roose E. et al, le labour a certaines influences
sur le risque d'érosion du sol. Ceci comprend la profondeur, la
direction et la période de labour, le type d'équipement
utilisé et le nombre de passages. En effet, on considère que le
travail du sol limite l'érosion s'il dérange le moins possible la
végétation ou les résidus de surface. Le ruissellement et
les pertes en sols sont plus importants en parcelles labourées, plus
faibles en semis direct et intermédiaires en travail
superficiel.
Pour la fréquence de labour 70,6% disent faire le
labour de leurs champs 2fois par an, 12,2% parlent d'une fois, 9,1% 4fois et
plus et 7,1% 3 fois par an. quand on croise ces données avec celles de
la vitesse de ruissellement on remarque qu'une grande proportion de
ruissellement se trouve chez ceux qui labourent leurs champs 2 fois avec un
ruissellement moyen pour 29,7% d'entre eux et rapide pour 40,9%. Nous avons
jugé le liens entre le ruissellement et la fréquence de labour
très significatif car la probabilité calculé 0,000 <
0,05.
Selon Lopez Bermudez, le travail du sol n'a
qu'un faible avantage dans la conservation des sols. En rendant le sol plus
perméable, il favorise la pénétration de l'eau et diminue
le ruissellement, mais ce bénéfice est temporaire, car le sol
lui-même devient plus sensible à l'érosion à la
suite de la détérioration de la structure par destruction rapide
de la matière organique. Par ailleurs, la moindre ondulation
topographique crée une accumulation d'eau en une série de points
bas où la rupture brutale des billons peut être responsable d'une
importante érosion.
Eu égard à cela et avec les
différents test statistiques effectués, nous pouvons donc
confirmer l'hypothèse selon laquelle le travail superficiel des sols
prédisposerait le sol de Bweremana à l'érosion.
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