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Blockchain ? un danger pour l'industrie bancaire?


par Christopher Rodriguez
Université Paris Dauphine - Master 261 Banque Privée et Gestion du Patrimoine 2017
  

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A. Tour d'horizon des applications possibles et des travaux en cours

Les banques démontrent un réel engouement vis-à-vis de la technologie Blockchain. Ces motivations, sont provoquées par des perspectives de réduction des coûts du risque et des coûts opérationnels, réductions des risques de fraudes, réduction des frais et du temps consacré au reporting réglementaire, une vitesse de réconciliation considérablement augmentée, et enfin une traçabilité des échanges accrus. Elles ont donc décidé de s'unir comme nous l'avons vue en formant des consortiums, ce qui a permis de faire jaillir de nombreuses idées et des applications concrètes que nous allons découvrir ensemble.

a) Votes électroniques aux assemblés

La première utilisation concrète par un acteur du secteur financier remonte à fin 2015. C'est par le biais d'une application interne appelé : « Linq »23 que le Nasdaq enregistre l'émission d'action de la compagnie chain.com au profit d'un investisseur privé. Le système permet de garantir l'authenticité des documents et d'assurer leurs conservations.

En 2015 toujours, fort de ce premier succès, le Nasdaq secoue l'univers financier en annonçant son envie de développer une plateforme de vote électronique sur la place boursière de Taillin en Estonie, le Tallinn Stock Exchange24.

En Estonie ? Serait-ce un hasard ? Probablement, pas, ouvrons un petit aparté.

L'Estonie a été le premier Etat à utiliser la technologie Blockchain. Elle offre la possibilité à quiconque le souhaite de devenir e-résident25 Estonien et d'utiliser ce statut sur la plateforme Bitnation, autrement dit, la nation numérique Estonienne. L'Etat Estonien vérifie les antécédents et l'identité du demandeur avant de valider la demande. Pour Kaspar Korjus Directeur du programme e-residency, cela permet de : « Bénéficier de services dématérialisés en ligne : signature numérique, opérations bancaires, relation avec les administrations, l'objectif étant d'attirer les investissements étrangers dans le pays en permettant d'ouvrir un compte en banque, de créer une entreprise en

23 http://ir.nasdaq.com/releasedetail.cfm?releaseid=948326

24 http://www.itespresso.fr/nasdaq-experimente-blockchain-procuration-113700.html?inf_by=59930d15671db839648b46f4

25 http://www.journaldunet.com/economie/finance/1176465-estonie-blockchain/

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quelques clics et de la gérer en ligne depuis l'étranger. »26 Cela permet également à l'utilisateur de référencer sur la plateforme des contrats commerciaux passés avec des entreprises locales, ces contrats ayant bien entendu une valeur légale devant un tribunal.

Le service permet également d'enregistrer les contrats de mariage, actes de naissance sur « Public Notary ». En Estonie, il est désormais possible voter aux élections et de payer ses impôts sur « Bitnation ».

Le Nasdaq souhaite donc tirer profit du système de e-résident Estonien en le reliant à sa technologie Linq. Les actionnaires vont pouvoir exercer leurs droits sur le Tallinn Stock Exchange. « En combinant e-Residency avec notre technologie blockchain, nous pourrons enregistrer les votes des actionnaires rapidement et en toute sécurité », a déclaré le Nasdaq.

Nous pouvons imaginer que le Tallinn Stock Exchange est une sorte de laboratoire d'expérimentation miniature pour le Nasdaq avec pour ambition de déployer cette application sur des plus gros marchés financiers.

b) Facilitation des opérations financières pour les sociétés non-cotées

En 2016, BNP PARIBAS SECURITIES SERVICES filiale de BNP PARIBAS spécialisé dans les métiers titres s'associe à SmartAngels, une plateforme de crowdfunding qui permet aux investisseurs particuliers et professionnels de financer des startups et des PME27.

Il s'agit là de la toute première utilisation d'une application reposant sur technologie Blockchain par un établissement bancaire Français. Les deux compagnies souhaitent faciliter la digitalisation des titres financiers tels que des actions ou des obligations ainsi que la gestion de l'actionnariat par le biais d'un registre décentralisé tout en garantissant la confidentialité des opérations.

L'objectif étant également d'offrir la possibilité aux investisseurs qui le souhaitent d'avoir accès à un marché secondaire. Ils pourront ainsi acheter et vendre des titres de start-up, ce qui n'était pas possible auparavant. Lorsqu'une société va lever des fonds et émettre des titres, ceux-ci seront comptabilisés dans un registre via sur une blockchain privée. "La blockchain permet d'intégrer l'intégralité de la chaîne de valeurs, de l'émission de titres jusqu'au marché secondaire. Nous allons matérialiser le consensus et la sécurité de la blockchain sur une application bancaire classique, avec une traçabilité parfaite pour l'ensemble des acteurs."28 explique Marc Younes, responsable du développement produit chez BNPSS.

26 http://convention-s.fr/wp-content/uploads/2016/12/EN-ESTONIE-_-BLOCKCHAIN-EN-PASSE-DE-REMPLACER-LES-NOTAIRES-_.pdf

27 http://www.agefi.fr/financements-marches/actualites/quotidien/20160405/smartangels-bnp-paribas-experimentent-blockchain-178430

28 http://www.journaldunet.com/economie/finance/1176215-bnp-paribas-blockchain/

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Lors d'une levée de fonds classique, les échanges flux financiers versus cash se faisait encore de « manière artisanale », nécessitant l'intervention d'avocats ou d'autres intermédiaires, les frais de tenues de comptes et autres services dépositaires tels que la convocation aux assemblées ou encore les opérations sur titres auxquels ont recours les grands groupes sont beaucoup trop lourd pour des start-up.

Enfin, ces sociétés sont dans l'incapacité de mettre en place un service dédié aux relations investisseurs dès le début les coûts engendrés pourraient en effet être beaucoup trop lourd. La Blockchain apporte donc une réponse à des besoins non comblés.

L'utilisation de la Blockchain pour participer au financement de société non-cotée semble être une expérimentation, un test en vue de lancer l'application sur de plus gros marchés.

En effet, les volumes sur le marché du non-cotés sont infiniment plus faible que ceux sur les marchés cotés, c'est donc l'opportunité parfaite pour faire des tests à petite échelle et contourner les problèmes de scalabilité inhérent à la technologie Blockchain. Philippe Ruault, chef de produit BNPSS déclare par ailleurs : "C'est un moyen pour BNP Paribas Securities Services de tester ce qui pourrait s'appliquer demain sur les marchés cotés de plus, nous n'avons pas encore d'outil pour le marché des sociétés non cotées alors que beaucoup d'entreprises moyennes ont des problématiques de gouvernance d'entreprises similaires. C'est peut-être une opportunité pour attaquer un nouveau marché..."29

Le 5 juillet 2017 lors d'une conférence de presse BNPSS et Smartangels annoncent avoir testé avec succès l'application en enregistrant les registres de cinq compagnies, notamment ceux de la société Française Sigfox, spécialiste de l'objet connecté. Les deux partenaires indiquent également avoir utilisé le protocole lors de l'augmentation de capital de quatre start-ups.

Ce succès démontre une fois de plus en quoi la technologie Blockchain est capable de révolutionner à elle seule certains secteurs permettant aux banques de se tourner vers de nouveaux marchés qui leurs étaient jusqu'alors inaccessible en raison.

L'annonce de BNP PARIBAS a poussé le géant Américain : Depository Trust & Clearing Corporation (DTCC) a expérimenté lui aussi la blockchain pour ses activités de post-marché. Ce sont pour l'heure spécialement les crédits default swaps plus connus sous l'acronyme de CDS qui sont visés, ce qui représente tout de même un marché de 11 000 milliards de dollars30.

C'est via une blockchain privé que DTCC envisage de rendre disponible aux seuls acteurs de ce marché les informations liées à ces contrats optionnels.

29 http://www.goodmorningcrowdfunding.com/interview-premiere-utilisation-de-blockchain-france-service-crowdfunding-bnp-paribas-securities-services-smartangels-02050416/

30 https://www.lesechos.fr/11/01/2017/LesEchos/22359-129-ECH_la-blockchain-s-invite-sur-le-marche-des-derives-de-credit.htm

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L'entreprise a prévue de lancer ce système en 2018 après plusieurs phases de tests notamment sur le marché américain avant d'élargir cette application au monde entier. Elle pourrait également être utilisé sur d'autres types d'opérations de post-marché comme le règlement-livraison sur tous les types d'actifs.

c) Les paiements inter-entreprises

En Octobre 2016 Reuters nous apprend qu'une livraison de coton via cargo entre la Chine et les Etats-Unis venait d'être réalisée. L'opération e été aonclu par Wells Fargo et la Commonwealth Bank of Australia via une blockchain privé. Een revanche, les deux établissements n'ont pas souhaité donner plus de détails sur les modalités de cet échange31.

Galvaniser par la réussite de son projet le Groupe BNP a poursuivi ses efforts en imaginant de nouvelles applications en utilisant la Blockchain. Cette fois, c'est le département Corporate and Instituionnal Banking de la banque qui est aux commandes, le but étant de tenter d'accélérer les délais nécessaires à une transaction financière entre deux groupes internationaux32.

Nous vivons dans un monde globalisé ou tout doit toujours allez plus vite, les entreprises se trouvent être connectées aux quatre coins du globe et les transactions fusent, d'aucuns regrettent alors le fait qu'un simple échange de flux financier nécessite un délai de deux jours en moyenne pour se matérialiser.

BNP imagine donc tester la technologie Blockchain afin de réaliser des paiements transfrontaliers, et ce, en temps réel. L'opération se révèle être un succès puisque le groupe annonce en décembre 2016 avoir procédé à des échanges financiers pour le compte de deux de ses clients internationaux.

Ces échanges ont eu lieu entre les groupes Australien et Italien : Amcor et Panini. En l'espace de quelques minutes BNP a assurer le règlement et la compensation, et ce, en plusieurs devises pour des comptes bancaires situés en Allemagne, Grande-Bretagne et Pays-Bas.

Cette opération pourrait révolutionner la gestion de trésorerie et BNP ne s'y trompe pas, le responsable transaction du Groupe déclare : « Cette opération témoigne du potentiel de la Blockchain qui élimine les délais, les frais imprévus et les erreurs de traitement, ouvrant ainsi la voie à une gestion de trésorerie en temps réel ».

31 http://fortune.com/2016/10/24/commonwealth-bank-well-fargo-blockchain/

32 https://www.soluxions-magazine.com/amcor-panini-blockchain-bnp-paribas/

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Enfin, en assistant à une conférence, organisé le 27 juin par la Fédération Bancaire Française ou était présente Geneviève Douhet, responsable innovation du Groupe Société Générale j'ai pu découvrir un nouveau projet baptisé « Easy Trade Connect »33.

L'application a été présentée pour la première fois au Salon de l'exploitation offshore du pétrole et du gaz de Londres en février 2017. La Société Générale et son partenaire ING ont présenté un cas concret d'utilisation de la Blockchain. Les partenaires ont réussi à faire des transactions pour le compte du négociant Mercuria Energy Group dans une relation tripartite.

En résumé, Mercuria passe un accord avec un acheteur de pétrole type Air France. Mercuria va demander au donneur d'ordre d'ouvrir un crédit documentaire auprès de sa banque. Via une blockchain privé les banques vont avoir accès à cette lettre de crédit et suivre pas à pas les étapes de la négociation et avoir accès aux documents utiles types : factures, preuve de transport, assurance, signatures, lettre de change, etc. Grâce à cette lettre de crédit, les deux établissements bancaires vont pouvoir s'assurer que les deux parties ont bien exécutés leurs obligations et une fois toutes ces vérifications faites, elles vont pouvoir procéder à l'échange de flux financiers.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"