Désintermédiation de la finance islamique( Télécharger le fichier original )par Youssef AITKADISS Université Ibn Tofail - Master spécialisé en ingénierie financière et finance islamique 2017 |
Section 4 : le M-Banking et l'E-Banking au service de l'inclusion financièreAu Maroc, la quasi-majorité des transactions est réalisée en espèces. Les paiements par chèques, cartes, virement ou prélèvements bancaires sont très faibles et chaque habitant n'en effectuerait que 4 à 5 par an, soit 10 fois moins qu'un habitant dans les pays émergents, et jusqu'à 100 fois moins comparés à certains pays avancés. Le recours à des transactions en espèces a un coût jugé très élevé, actuellement supporté par les différents acteurs économiques. (25) Dans ce cadre, Bank Almaghrib en coopération avec l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et d'autres acteurs, a mené une étude qui a permis de conclure que le développement d'une solution de paiement mobile constitue une solution adéquate au contexte marocain. Cette étude a permis d'identifier les premiers flux de transactions qui pourraient être dématérialisées, les profils socio-économiques concernés, les besoins technologiques et les plateformes techniques à mettre en oeuvre ou à faire évoluer, les adaptations et évaluations à opérer et les pistes de complémentarité entre les modes de paiement existants et le paiement mobile, (26) 4.1 La différence entre le M-Banking et le M-paiementLe M-Banking ou la banque mobile est un service fourni par une banque ou une autre institution financière qui permet à ses clients de mener des transactions financières à distance à l'aide d'un appareil mobile tel qu'un téléphone mobile ou une tablette. Il utilise une application fourni par l'institution financière à cette fin. (27) Le M-Banking permet d'effectuer des virements depuis son smartphone, gérer son compte en banque, le recharger, recevoir des alertes instantanées, et surtout ne pas avoir à ouvrir son ordinateur. Le M-Paiement ou le paiement mobile se réfère aux services de paiement exploités selon la réglementation financière et effectués à l'aide d'un appareil mobile. Au lieu d'utiliser les moyens de paiement classiques comme l'espèce, le chèque, ou la carte bancaire, un consommateur peut utiliser un téléphone portable pour payer ces achats. (28) Il concerne toutes les transactions effectuées depuis un téléphone mobile et débitées soit sur une carte bancaire ou soit sur un porte-monnaie électronique.
14 Le paiement par la technologie Near Field Communication (NFC) fait partie de ce genre de paiement. Elle consiste à effleurer le téléphone mobile sur un terminal monétique compatible NFC. Le paiement mobile peut également s'effectuer en transférant de l'argent de mobile à mobile et cela en entrant le code du commerçant dans une application dédiée à ce genre de paiement, le mobile devient ainsi une sorte de porte-monnaie virtuel. Au Maroc le taux de pénétration mobile est de 128,05% (29), un taux deux fois supérieur à celui de la bancarisation 68% (30). Ce qui pousse à poser la question suivant : Pourquoi le Maroc n'a pas encore adopté le paiement mobile alors que certains pays en Afrique sont déjà avancés dans ce modèle qui a permis à certains comme Kenya d'améliorer leur secteur financier. En 2014, on estime que 62% des Kenyans utilisent le paiement mobile et que 43% du PIB du pays transite par la solution M-PESA Créer par l'opérateur Vodafone. (31) GSMA L'argent mobile est désormais dans 93 pays via 271 services, et continue d'améliorer l'inclusion financière ; il est présent sur six des sept marchés où moins de 20 % de la population possède un compte bancaire auprès d'un établissement financier. (32)
En date de décembre 2015, presque deux tiers des marchés d'argent mobile comptaient au moins deux services en activité (60 sur 93) et plus d'un tiers en comptaient trois ou plus (35 marchés, avec une moyenne de cinq services par marché). Plus la concurrence s'intensifie sur ces marchés et plus l'interopérabilité suscite l'intérêt. GSM Association Un nombre croissant de régulateurs reconnaît l'importance de mettre en place des règles du jeu ouvertes et équitables pour les services d'argent mobile. En 2015, 51 pays sur 93 possédaient un cadre réglementaire habilitant. (33) GSM Association (33) GSMA Rapport de 2015 15 16 L'évolution du modèle commercial de l'argent mobile s'avère de plus en plus cruciale dans l'environnement plus large des paiements et technologies financières, un domaine dans lequel les investissements ont triplé pour atteindre 12,21 milliards USD en 2014. (34) |
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