I.4.4.1.2.1 Facteurs
environnementaux
1. Milieu de résidence
On observe en général un niveau de malnutrition
plus élevé en milieu rural qu'en milieu urbain (EDSBF-2003,
EDSM-2001, EDSC-2004). Ces disparités se traduisent par des risques
inégaux d'exposition entre les populations urbaines et rurales.Par
ailleurs, de nombreuses études récentes sur la malnutrition des
enfants montrent que l'effet de cette variable est amoindri lors qu'il y a
contrôle des effets en rapport avec les caractéristiques
socioéconomiques et culturelles du ménage (J. Bakenda, 2007 ; L.
Camara, 2005).
L'avantage du milieu urbain sur le milieu rural provient
essentiellement de la forte concentration des infrastructures socio-sanitaires
en ville (Rakotondrabe, 1996). Grâce à ces infrastructures, il est
plus facile de mettre en oeuvre des mesures de santé publique dans les
villes que dans les campagnes (Contrôle des épidémies,
programme d'éducation nutritionnelle, programme élargi de
vaccination, programme de protection maternelle et infantile). C'est dans les
villes en général et dans la capitale en particulier, que se
concentrent les hôpitaux de référence (Ntsame, 1999). Le
milieu de résidence peut ainsi influencer de façon significative
la pratique alimentaire des mères et leurs comportements en
matière de soins à donner aux enfants.
2. Région de résidence
La malnutrition présente d'importantes variations
spatiales dans la plupart des pays en Afrique. Les indicateurs produits par les
travaux descriptifs et analytiques de l'EDSBF-2003 sur l'état
nutritionnel des enfants renseignent que la prévalence de la
malnutrition varie très fortement selon la région de
résidence. En effet, 16% des enfants de moins de cinq ans accusent un
retard de croissance à Ouagadougou contre 49% au Sahel et 59% dans la
région de l'Est (Bougma, 2007). Toutefois, il est difficile de
déterminer les facteurs qui peuvent être à l'origine de
cette variation sans prendre en compte les spécificités des
différentes régions.
Ces spécificités sont observables notamment au
niveau de la précarité écologique, de la culture, du
développement socio-économique, des ressources naturelles. Des
conditions agro-écologiques particulières différencient
les cultures pratiquées ou les rendements obtenus selon les
régions. Ces caractéristiques ont une incidence sur le
régime alimentaire des populations résidentes, régime qui
à son tour, est susceptible d'expliquer les disparités
régionales de la malnutrition des enfants (DS. Agessi, 1987).
Pour Ngo Nsoa (2001), il existe des inégalités
régionales de la malnutrition au Cameroun et que ce
phénomène ne frappe pas avec la même acuité les
enfants dans les différentes régions de ce pays.
D'après cet auteur cette situation est
consécutive à l'inégale répartition des
disponibilités alimentaires, des ressources en eau potable et des
centres de santé maternels et infantiles. En évoquant des raisons
similaires, Camara (2005) soutient que la région naturelle discrimine
fortement les enfants par rapport à leur état nutritionnel en
Guinée Conakry. Selon Cornu (1980) au Nord du Cameroun, les enfants de 6
à 12 mois sont régulièrement suivis dans les centres de
PMI qui disposent des mesures anthropométriques plus normales que celles
des enfants du même groupe d'âges non suivis.
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