5.3.2. Age du donneur de sang
Les donneurs de sang inclus dans notre étude
étaient âgés de 18 à 27 ans avec un âge moyen
de 21,06 ans au 1er don de sang. L'âge moyen des 559 donneurs
ayant séroconverti était de 23,10 ans [18,42 ; 27 ans].
KABINDA J. M. et al. [23] trouvaient en RDC un âge
médian de 23 ans [18 ; 65ans] et 74% de donneurs de sang inclus dans
leur étude avaient moins de 30 ans. Quant à YOODA A. P. [8] et
NAGALO B. M. [28] au Burkina Faso, leurs études notaient respectivement
un âge moyen de 27,29 ans ? 8,81 ans [18 ; 65 ans] et 24 ans [17 ; 97
ans] dont 56,6% avaient entre 18 et 25 ans.
En France, le taux de don de sang chez les donneurs de 18
à 24 ans était de 93 pour 1000 personnes alors que ce taux
était de 60 et 68 pour 1000 personnes respectivement dans les tranches
d'âges de 25 à 44 ans et de 45 à 64 ans. Mais dans d'autres
pays développés comme l'Australie ou les Pays-Bas, la population
de donneurs de sang était surtout représentée par les
donneurs de sang ayant au moins 45 ans [27].
Ces données montrent que la population des donneurs de
sang est constituée principalement de la frange jeune et l'annuaire
statistique de la transfusion sanguine 2017 au Burkina Faso confirmait ce
constat avec environ 60% des donneurs de sang qui avaient moins de 25 ans [14].
Cette population de donneurs de sang jeunes était surtout
représentée par les élèves et les étudiants
du fait que les élèves et étudiants sont plus accessibles
et comprennent mieux et plus facilement l'importance du don de sang surtout le
don régulier de sang.
La connaissance des données démographiques
concernant les donneurs de sang dans un pays est très importante dans la
formulation et la mise en oeuvre des stratégies de recrutement et
fidélisation des donneurs de sang. L'amélioration de la
disponibilité des produits sanguins dans nos pays passe
SAWADOGO Abdoul-G, Master Santé Publique-Option
Epidémiologie, Biostatistique et Recherche en santé -
Année académique 2018-2019
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par ailleurs par la promotion du don de sang dans toutes les
couches socioprofessionnelles dès le bas âge afin d'inculquer aux
populations la culture du don de sang et la préservation de leur
état de santé.
5.3.3. Lieu de résidence du donneur de sang
Concernant le milieu de résidence, 20 147 donneurs
vivaient en milieu urbain (85,75%) et parmi eux, 14 039 (69,68%) étaient
de sexe masculin. Parmi les 3 347 donneurs de sang résidant en milieu
rural, 2 696 (80,55%) étaient de sexe masculin.
Sur les 559 donneurs de sang ayant séroconverti au VHB,
475 (2,36%) vivaient en milieu urbain contre 84 (2,51%) vivant en milieu rural.
Cette prédominance élevée de la séroconversion de
l'hépatite virale B chez les donneurs de sang vivant en milieu rural est
différente de celle trouvée par MEDA N. et al. en 2015 au Burkina
Faso [6] avec une prévalence de 9,6% (IC : [8,4 ; 10,8]) chez les
personnes résidant en milieu urbain contre 8,9% (IC : [8,2 ; 9,5]) chez
les personnes vivant en milieu rural.
Le nombre élevé de donneurs de sang positifs au
VHB et résidant en milieu rural s'expliquerait par l'insuffisance de
moyens de communication tels que les média (télévision,
radio, presse écrite), par l'insuffisance de campagnes de
sensibilisation sur les voies de transmission du VHB, les comportements
à moindre risque mais aussi par le faible taux de couverture de la
vaccination contre le VHB dans les zones rurales.
Par ailleurs, ces fortes différences de
prévalence avec les résultats de MEDA N. et al seraient dues
également aux populations d'étude (donneurs réguliers de
sang dans notre étude et population générale dans
l'étude de MEDA N et al.) d'une part, et d'autre part aux techniques de
dépistage (Test ELISA versus Monolisa HBs Ag Ultra Assay).
Les activités de sensibilisation et de promotion de
bonne santé et partant, de promotion du don de sang doivent se mener
aussi bien dans les villes et les campagnes afin de protéger la
santé des donneurs de sang et celle des receveurs de produits sanguins
dans nos formations sanitaires.
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