SIGLES ET ACCRONYMES
APA : Association des Psychologues Américains 
Ass : Assistant 
BDOM : Bureau Diocésain des OEuvres
Médicales 
CIM : Classification Internationale des Maladies
mentales 
CP : Centre Psychiatrique 
CMP : Centre Médico-Psychologique 
CNIL : Commission Nationale d'Informatique et de
Liberté 
DSM : Manuel Diagnostique et Statistique des troubles
mentaux 
EEG: Electro-Encéphalogramme 
ECA: Epidemiological Catchement Area study 
ETP: Educationthérapeutique 
F : Fréquence 
IPSRT : Psychothérapie Interpersonnelle et des
Rythmes Sociaux    
ISDR : Institut Supérieur pour le
Développement Rural 
ISTM : Institut Supérieur des Techniques
Médicales 
MDQ :MoodDisorder Questionnaire  
NCS : National Cormobidity Survey  
N : Effectif total 
OMS : Organisation Mondiale de la Santé 
PC : Prise en Charge 
PMD : Psychose Maniaco-Dépressive  
SOSAME : Soins de  Santé Mentale 
TB : Trouble Bipolaire 
TCA : Trouble de Conduite Alimentaire 
TCC : Thérapie Cognitivo-comportementale 
TOC : Troubles Obsessionnels Compulsifs 
RDC : République Démocratique du Congo 
ULPGL : Université Libre des Pays des Grands
Lacs 
INTRODUCTION
1.1. Problématique
Le trouble bipolaire (TB), classé en 1990 au
sixième rang parmi les dix premières causes d'invalidité
dans le monde, constitue encore aujourd'hui un réel problème de
santé publique malgré les progrès diagnostiques et
thérapeutiques (Ghachem et al. 2006, p.329-336). 
C'est dans ce sens que Sanchez-Moreno  et al. (2010,
p .32) soutiennent   qu'il est désormais établi
qu'au-delà des épisodes thymiques, les patients peinent à
atteindre une rémission fonctionnelle complète où il
persiste des altérations dans divers domaines comme l'emploi, les
relations amicales et familiales et, les loisirs. 
Le trouble bipolaire est un trouble largement comorbide avec
un taux de comorbidité estimé par Merikangas et al. (2011, p.51)
à respectivement 88,2%, 83,1% et 69,1% pour les troubles bipolaire des
types I, II et indifférenciés. Ces auteurs retrouvent que 76,5%
des patients bipolaires souffrent, en plus de leur trouble bipolaire d'une
autre comorbidité psychiatrique avec  plus de la moitié d'entre
eux. Parmi eux, les troubles anxieux, en particulier les attaques de panique
font partie des comorbidités les plus fréquentes (49,8%), suivi
par les troubles de la personnalité (44,8%) et les troubles de l'usage
de substance psychoactives (36,6%).   
Tondo  et al. (2005, pp. 55-65) estiment un risque suicidaire
pour les patients souffrant de trouble bipolaire : 30 à 60 fois
plus important qu'en population générale et, le suicide
représente 15 à 20% des causes de décès chez ces
patients. 
En Afrique, le trouble bipolaire a longtemps été
sous-estimé. C'est pourquoi, Diop (1967, p.57) dit que la psychose
maniaco-dépressive semble relativement rare en milieu Africain et  n'a
apparu dans les enseignements de la faculté de médecine qu'en
1979, en Tunisie. 
La pathologie bipolaire demeure parmi les maladies
psychiatriques à risque suicidaire particulièrement important :
la prévalence du suicide chez les patients bipolaires est de 15%, soit
environ 2000 morts par an (Rouillons, 2008, pp.6-70). 
Le repérage des sujets exposés à ce
risque s'avère essentiel dans la prise en charge de la pathologie. Les
conséquences psychosociales de la maladie, notamment l'altération
du fonctionnement professionnel, la dégradation des relations
interpersonnelles et sociales ou encore la comorbidité addictive,
constituent des facteurs prédictifs du pronostic de la maladie. Ce qui
souligne l'intérêt d'une prise en charge précoce, incluant
le repérage des formes à début précoce,
l'instauration d'un traitement pharmacologique et psychothérapique
adéquat avec réhabilitation psychosociale ; 
Cette  prise en charge du trouble bipolaire repose,
d'après Oud  Mayo-Wilson  et al. (2016) sur un traitement
pharmacologique dont l'efficacité est établie mais comporte des
limites et les thérapies psychologiques issues d'approches
psychosociales, basées sur une approche multidimensionnelle, ont
trouvé une place importante dans la prise en charge globale du patient
souffrant de trouble bipolaire en adjonction du traitement
médicamenteux. 
C'est ainsi que Yatham  et al. (2013, p.1-44) parle La
psychoéducation, inspirée des programmes d'éducation
thérapeutique développée dans le champ des maladies
somatiques chroniques, qui doit désormais faire partie des
recommandations internationales dans la prise en charge du trouble
bipolaire. 
Ces auteurs ajoutent que la psychoéducation est
maintenant reconnue dans les lignes directrices psychiatriques  et elle est au
premier plan dans la prise en charge des patients bipolaires. Bien que
plusieurs recensions des écrits sur l'efficacité des
interventions psychosociales pour le trouble bipolaire aient été
effectuées (par exemple Huxley et al. 2000 ; Khazaal et al. 2006 ; Maina
et al. 2010 ; Miklowitz, 2008 ; Weber et al. 2007), aucune ne s'est
intéressée à l'efficacité spécifique de la
composante psychoéducative de ces interventions. Par exemple, Khazaal et
al. (2006) se sont intéressés conjointement à
l'efficacité de la psychoéducation et de la thérapie
cognitive comportementale pour les patients bipolaires. 
S'inscrivant dans la philosophie de l'éducation
thérapeutique, la psychoéducation fait partie des
recommandations internationales de prise en charge dans les troubles
bipolaires. Elle offre une réponse aux défis
thérapeutiques posés par les troubles bipolaires. Le but
général de la psychoéducation pour le trouble bipolaire
estde fournir aux patients ou aux membres de leur famille des informationssur
la maladie et son traitement. Plus spécifiquement, la
psychoéducation vise à enseigner aux patients comment mieux
gérer leur maladieafin de réduire les rechutes, les
symptômes résiduels et d'augmenterleur niveau fonctionnel.  
Cette citation est soutenue par Martin  Provencher et al.
(2012, p. 157),  Rouget et Aubry  (2007, pp. 11-27) et Bond  Anderson IM
(2015), lorsqu'ils disent que l'efficacité de la psychoéducation 
est confirmée concernant des domaines comme la prévention des
rechutes thymiques et l'amélioration de l'observance, mais les
données de la littérature demeurent actuellement insuffisantes
pour statuer de l'efficacité de la psychoéducation sur le
fonctionnement, bien que des travaux aillent dans ce sens. 
Etant donné la régularité des malades
mentaux  souffrant de trouble bipolaire dans la Province du Sud-Kivu et le
système de pris en charge en vigueur au Centre psychiatrique de Bukavu,
quelques interrogations méritent d'être soulevées dans
cette étude : 
- Quelle est la place qu'occupe la psychoéducation 
dans la prise  en charge des patients souffrant  des troubles bipolaires
soignés au Centre SOSAME de Bukavu ? 
- La psychoéducation est-elle efficace que d'autres
thérapies psychologiques dans le cadre de traitement de troubles
bipolaires ? 
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