Connaissance d'un monde nautique pour un développement touristique territorial: le cas du département du Finistère( Télécharger le fichier original )par Océane DUPAS Université de Bretagne Occidentale - STAPS SSSATI (Sport et Sciences sociales, Administration, Territoires, Intégration) 2016 |
3. Les entretiens informels comme nouveau départAussi informels qu'ils soient, ces entretiens ont été une ressource essentielle à ce travail de recherche, qu'est l'étude sur les jeunes pratiquants et les activités nautiques. Ils ont été l'élément déclencheur de notre sujet d'étude. Les entretiens considérés informels sont très différents des entretiens formels puisqu'ils laissent libre choix aux questions, à la posture, aux lieux etc. Contrairement aux entretiens formels de type semi-directif, l'objectif n'était pas de vérifier une hypothèse en recherchant des données empiriques subjectives mais plutôt de trouver matière à travailler sur le sujet des jeunes et des activités physiques et sportives. Après la rencontre de huits personnes et dès la réalisation de cinq entretiens, nous leurs avons trouvé un lien correspondant à notre objet d'étude. a. Méthodologie adaptée : la théorie ancrée Pour chacun des entretiens informels, nous nous sommes assurés d'avoir une ouverture complète sur l'environnement qui nous entourait lors de l'échange. Effectivement, dans ce type d'entretien, le cadre et le contexte est tout aussi important que les propos donnés par l'interviewé. La veille de chaque départ sur le terrain, nous nous assurions d'avoir rassemblé un matériel complet composé de feuilles blanches pour les croquis, un appareil photos pour des prises de vues instantanées (météo, placement, cadre de la pratique physique ...), un bloc note en guise de journal de terrain, le dictaphone pour l'enregistrement des échanges. Ce dernier outil est selon nous, indispensable à un échange naturel et spontané puisqu'il permet de se rendre entièrement disponible physiquement ; c'est-à-dire dans l'attitude mais aussi mentalement c'est-à-dire, se donner une disponibilité d'esprit comme l'explique si bien 40 l'ethnologue Annie-Hélène Dufour25. Comme dernier outil, le planning détaillé pour le respect des horaires méticuleusement choisis que voici :
Tableau 2 Planning des entretiens de terrain Nous avions aussi défini l'emplacement pour chaque destination dans le but de rencontrer le plus de monde possible et le plus de jeunes possible. Nous avions deux emplacements par jour. L'un ciblait un site de pratique sportive pour augmenter les chances de faire des rencontres de personnes pratiquants des activités physiques ou sportives. L'autre était public et suivait l'objectif de diversifier le profil des individus rencontrés et plus précisément, les profils de pratiquants de sport de nature. La totalité de ces matériaux, hormis le dictaphone, n'était pas visible de nos interlocuteurs, ils étaient manipulés avant et après l'échange, uniquement. Notre méthode à cet instant, s'est en fait dirigée vers une analyse par la théorisation ancrée. Cette méthode a été théorisée par deux sociologues américains notamment Anselme L. Strauss. Elle est présentée dans un livre intitulé The Discovery Of Grounded Theory.26 25 « Permettre un échange qui s'approche des conditions naturelles de la conversation, ce qui n'est pas sans effet sur la qualité des informations recueillies ainsi d'ailleurs que sur la qualité de la relation qui s'établit avec l'informateur » Dufour Annie-Hélène, « L'ethnologue et l'enregistrement de terrain », Bulletin de liaison des adhérents de l'AFAS [En ligne], Archives des Sonorités, mis en ligne le 01 juillet 2002, consulté le 05 avril 2016. 26 Barney G. Glaser, Anselm A. Strauss, « La découverte de la théorie ancrée. Stratégies pour la recherche qualitative », Armand Colin, coll. « Individu et Société », 2010, 409 p. 41 A l'inverse des méthodes plus « traditionnelles », la théorie « ancrée », autrement dit « enracinée », commence par la collecte de données pour ensuite y chercher un constat qui a du sens. Au lieu de commencer par la construction d'une hypothèse dans un champ et un cadre théorique donné et défini et pour ensuite la vérifier sur le terrain, cette autre méthode dégage d'abord des données empiriques afin de construire des théories à partir de ces données, à partir de ces situations de terrain. L'objectif était alors d'identifier grâce à une série de « codes » tirés des éléments du journal de terrain, des images, des enregistrements etc, des catégories. Ces catégories représentent des phénomènes observés qui construisent en quelque sorte la théorie. Pour respecter la démarche de la théorie et pour faciliter notre entrée et notre travail sur le terrain, nous nous sommes inspirés d'un écrit d'Anne Revillard, sociologue et professeure en Sciences Po, OSC-LIEPP.27 Voici la trame que nous avons tenté de suivre au plus près sur le terrain : ? Notes descriptives : Décomptes, caractéristiques des individus, bribes de propos, description des lieux, Vocabulaire neutre ? Réflexion méthodologiques : Condition entrée sur le terrain, évolution relation avec enquêté, difficultés + analyser ? Notes d'analyse : Bribes d'interprétation, hypothèses, amorces de généralisation, connexion avec des concepts et théories 27 Anne Revillard, « Observation directe et enquête de terrain », https://annerevillard.com/observation-directe-et-enquete-de-terrain/, consulté le 7/04/2016 42 ? Notes prospectives : Comportement lors du prochain entretien, les choses à vérifier, à observer ? Réflexions personnelles Impressions subjectives, positives ou négatives (admiration, rejet...), jugements, convictions auto-analyse Quelques questions selon nous étaient indispensables pour notre enquête, que ce soit des touristes comme nous le voulions au départ, ou des locaux comme nous avons fini par interroger étant donné l'absence relative de touristes. Nous avons interrogé les pratiquants sur leur pratique, la raison du lieu de leur pratique, la raison pour laquelle ils pratiquent telle ou telle activité, ce qu'ils éprouvent en pratiquant, comment ils sont arrivés à pratiquer l'activité. Nous avons interrogé leur provenance, posé des questions sur leurs âges, leurs métiers ou études, les destinations de vacances lorsque ce sont des locaux et les autres lieux où ils se sont déjà rendu pour des vacances. b. Posture et attitude adoptée sur le terrain Ce type d'entretien demande une attitude et un comportement adapté à l'interlocuteur. Contrairement à un entretien formel, l'entretien informel n'impose rien à l'échange. La discussion n'est absolument pas guidée, elle suit simplement un thème. Ici, il s'agissait de l'activité nautique du pratiquant rencontré. Dans ce cadre, c'est le « franc-parler » qui prime. « Il s'agit justement de s'appuyer sur les formes ordinaires des échanges sociaux pour donner l'apparence d'une conversation à un entretien qui supprime son statut formel (...)»28 Nous étions alors dans une recherche de complicité et nous n'avons pas hésité à adopter le tutoiement quand nous le ressentions possible. 28 Bruneteaux Patrick, Lanzarini Corinne, « Les entretiens informels », In: Sociétés contemporaines N°30, 1998. P.166 43 Notre posture de chercheur était explicitement connue par l'interlocuteur. Dès la première approche, nous nous présentions comme stagiaire à Finistère Tourisme et étudiante à Brest. Nous avons d'emblée présentés notre rôle au sein de l'organisation et nos objectifs de recherche. Le tout était finalement de faire oublier au pratiquant interrogé notre posture au fur et à mesure de l'échange. Nous devions également faire attention au langage utilisé. Dans ce type d'échange, l'emploi d'un niveau de langage soutenu dénoterait complètement avec l'objectif de proximité. Cela rappellerait à l'enquêté, l'objectif de l'échange que l'on cherche à masquer et à lui faire oublier. Certains termes comme « à ton avis » sont donc à proscrire car ils exhibent et témoignent de la démarche entreprise pour obtenir un échange. Durant l'échange, nous devions mettre en place quelques techniques, parfois complexes, d'attitude et de réflexions intériorisées. Effectivement, toujours dans ce même objectif de dissimulation, il était important de ne pas entrer dans une discussion composée de relances n'ayant aucuns liens avec le récit de l'enquêté. Il était nécessaire de rebondir toujours sur les propos et les expériences de nos enquêtés pour ne pas donner l'impression de vouloir « faire-parler ». Aussi, nous n'hésitions pas à donner nos opinions, nos points de vue, même dans les cas où nous n'étions pas d'accord. Cependant, nous prenions les précautions de ne pas contrarier ou mettre en colère l'interlocuteur. Notre avis était exprimé selon l'ouverture et le comportement de la personne et selon le sujet évoqué. Enfin, comme l'insinue Patrick Bruneteaux et Corinne Lanzarini dans leur article sur les entretiens informels, le plus difficile pour l'enquêteur est de mémoriser la discussion mais surtout, faire plusieurs choses à la fois pour détenir un maximum d'informations à traiter par la suite.29 29« Souplesse, mémorisation, relances informelles, exploration globale et centrée, mise en fragilité de l'enquêteur qui « ne sait pas », responsabilisation constituent autant de petites techniques qui sont pesées à chaque phrase pour se demander quelle orientation est la bonne. Il y a, comme dit J.-C. Kaufmann, « une enquête dans l'enquête » (1996). » Bruneteaux Patrick, Lanzarini Corinne, « Les entretiens informels », In: Sociétés contemporaines N°30, 1998. P.166 44 c. Les limites rencontrées dans le cadre de la théorie ancrée Malgré une préparation à l'avance bien peaufinée, nous n'avons pu suivre à la lettre toute la programmation terrain. Nous n'avons pas eu non plus les moyens d'aller jusqu'au bout de notre marche d'investigation. Nous nous sommes effectivement arrêtés au bout de la troisième journée de terrain. La méthodologie par théorie ancrée n'a pas pu fonctionner comme nous l'aurions voulu, ceci, dû à différents problèmes et contraintes rencontrées : Tout d'abord, la période de vacances n'était clairement pas la plus adaptée. Nous l'avions déjà interpréter lors de la phase exploratoire. Nous avions su par le questionnaire mis en place dans le cadre de l'état des lieux que d'une manière générale, les départs en vacances se constataient principalement sur la période estivale et hors vacances scolaire à près de 75%. Bien que le printemps se trouvait être la 3ème réponse donnée, nous avons dès le début sur le terrain rencontré très peu de touristes et très peu de jeunes. Non seulement nous n'avons croisé que peu de touristes sur des lieux pourtant les plus fréquentés en Finistère lors des vacances, mais en plus, nous nous sommes concentrés sur un public cible absent. Les jeunes adultes que nous voulions questionner étaient complètement absents du terrain. Le peu de fois où nous en croisions, il s'agissait de jeunes locaux. De plus, très rares étaient ceux qui pratiquaient une activité physique ou sportive nautique voire, de nature. Malgré tous les devants que nous avions pris, nous avions omis de vérifier l'ouverture de certains prestataires de loisirs sportifs sur les vacances de printemps. L'un d'eux n'était donc pas ouvert. L'absent de touristes et de promeneurs est aussi le résultat d'une météo pas très avantageuse et encourageante. Le travail de terrain avait était daté sur la seule période de vacances qui nous restait devant nous, celles des vacances de pâques. Effectivement, nous ne pouvions choisir librement les dates car notre stage finissait fin mai. En l'absence de cette contrainte, nous aurions bien évidemment choisi l'été comme dates d'investigation de terrain. Nous ajouterons, qu'au-delà d'un manque de marge de manoeuvre dans le choix des dates, nous étions énormément limités dans le temps puis qu'il nous restait deux mois après cela pour poursuivre et terminer l'analyse des réponses du questionnaire et mettre en place d'autres méthodologie d'enquête pour le bien fait de notre étude. Nous terminerons par évoquer les contraintes institutionnelles rencontrées malgré une anticipation mise en place. Le changement de direction, le départ en vacances de nombreux 45 membres de l'organisation, les obligations horaires liées au prêt d'une voiture de fonction sont quelques-unes des entraves rencontrés. Bien que nous nous soyons heurtés à de nombreuses contraintes, nous avons récoltés quelques entretiens et quelques données intéressantes quant à notre sujet d'enquête sur les pratiques et les pratiquants d'activités nautiques. 4. Deuxième et dernier approche qualitative : les entretiens semi-directifs La méthode qualitative regroupe des outils de recherche souvent utilisés dans les sciences sociales, notamment en ethnologie, en anthropologie et en sociologie. Elle cherche à obtenir des données empiriques plus subjectives que la méthode quantitative. Elle est souvent utilisée pour vérifier un fait ou gagner en profondeur dans l'analyse de l'objet d'étude, en complément de sources statistiques. L'entretien semi-directif a été adopté pour appuyer, approfondir, compléter et confirmer les informations reçues par questionnaire et par entretiens informels. Nous pourrions caractériser l'entretien formel comme une interaction verbale à l'initiative de l'enquêteur qui a pour objectif la recherche et comme finalité la définition de réponses constructives à un questionnement. Alors que mes premiers entretiens étaient indirectement à usage exploratoire, ces derniers avaient un usage principal. Ils cherchaient à confirmer ou infirmer les hypothèses. a. La sélection de nos interlocuteurs L'usage d'entretiens semi-directifs avait pour but de confirmer ou de clarifier les données reçues du questionnaire et des confrontations au terrain. À l'issu de l'élaboration du questionnaire, nous avions intégré une dernière question portant sur l'éventualité de programmer une rencontre. Pour cela, nous avions sollicité nos répondants en demandant s'ils pouvaient nous adresser leurs adresses e-mails, afin que nous puissions les recontacter. Nous en avons reçu une dizaine parmi lesquelles, nous avons judicieusement sélectionné trois profils différents de jeunes adultes. Nous aurions aimé organiser davantage de rencontres mais par manque temps et surtout par manque de concordance à notre sujet délimité des profils recueillis, produire trois entretiens étaient réellement le maximum. Effectivement, nous savons que par la suite, il nous restait la transcription et l'analyse de données empiriques. 46 Dans un premier temps, nous avons retenu, les profils les plus représentatifs de nos retours d'enquête par questionnaire. Par précaution dans nos futures conclusions, nous avons par exemple retenu que des femmes, âgées de 18 à 23 ans, pratiquante d'activité physique ou sportive. Nous aurions aimé rencontrer une personne étudiante en STAPS puisqu'il s'agissait de la filière ayant le plus répondu au questionnaire d'une part, et parce qu'une personne inscrite dans ce cursus est forcément une personne sportive, d'autre part. Également, nous aurions eu plus de chances de trouver un profil de pratiquant d'activité nautique. Malheureusement, aucune personne en étude en STAPS ne nous a laissé ses coordonnées électroniques. Nous avions reçu toutefois, d'autres adresses e-mails de personnes inscrites dans des filières aussi très représentatives des retours questionnaire. Nous avons pris en compte ce critère dans le choix de nos interlocuteurs pour des entretiens. Nous avons également tenté de trouver trois provenances différentes de nos futures enquêtés : Finistère, Morbihan et Côtes-d'Armor. Trois provenances différentes mais la même ville d'étude qui est Brest, pour faciliter nos déplacements et nos lieux de rencontre. Dans un deuxième temps, nous avons retenu parmi notre première sélection, des profils opposés sur l'aspect « sportif ». Différents par leurs âges, leurs parcours scolaires mais surtout, différents dans leurs pratiques de loisirs sportifs à l'année et dans le cadre des vacances etc. L'objectif dans la préparation des entretiens était de trouver et garder trois profils opposés à interroger pour les comparer et en définitive, confirmer ou infirmer les hypothèses. Les 3 profils correspondaient à une pratiquante d'une ou plusieurs activités nautiques à l'année, une pratiquante d'une activité physique ou sportive très ancrée dans le système fédéral (handball, football, karaté par exemple) à l'année et enfin, une pratiquante d'une activité nautique en vacances seulement. Ainsi, nous avons d'abord contacté une pratiquante de surf à l'année, ensuite une pratiquante de handball, puis pour finir, une pratiquante d'athlétisme à l'année mais de canoë-kayak et de planche à voile en vacances. N'ayant reçu aucune réponse à nos courriers électroniques, nous avons décidé de mettre à profit notre réseau de contacts dans ce monde du nautisme, afin de trouver des personnes à interviewer. Tout d'abord, en tant que pratiquante de sport de nature, nautique notamment, nous avons aperçu un certain nombre de personnes venant pratiquer de façon régulière, sur des sites que nous fréquentons périodiquement. Un visage familier est selon nous un atout considérable pour faire une demande d'entretien. La prise de contact est plus aisée et les chances de recevoir des réponses positives à une demande de la sorte sont confortées. 47 Ensuite, nous avons sollicité directement une personne d'un centre nautique avec qui nous avions auparavant échangé et sympathisé, afin de trouver des personnes supplémentaires et aussi dans le but de varier les pratiques sportives. Enfin, nous nous sommes mis en relation avec une personne rencontrée lors de la Journée des Pros30 à Brest le mercredi 30 mars 2016. Cette personne est dans le lancement d'une école de kitesurf, c'est pourquoi, nous avions trouvé intéressant de la questionner à la fois sur son profil de prestataire et à la fois sur son profil de kitesurfeur. Cette dernière personne a finalement refusé l`entretien ne souhaitant pas parler d'elle-même. Après quatre entretiens semi-directifs, nous avons choisi de ne pas en rechercher de nouveau. Nous voulions prioriser la qualité plutôt que la quantité dans le chapitre de l'analyse. b. Les conditions d'entretien et la place de l'enquêteur Pour nos quatre entretiens semi-directifs, nous avons négocié les conditions à la fois du jour, (le plus proche possible de celui auquel nous avons effectué la prise de contacter), de l'heure et de la durée. Il s'agissait idéalement de garantir une durée plus longue que le stricte nécessaire afin d'approfondir l'échange et de ne pas brusquer les enquêtés. Nous avons négocié également le lieu, préférant nous déplacer nous-même afin de légitimer notre statut d'étudiant plutôt que de stagiaire. Puis, nous avons recherché un lieu clos et silencieux pour favoriser l'échange. Parfois, il s'agissait d'une pièce neutre tel qu'un café, parfois nous nous donnions rendez-vous directement à la maison de l'enquêté lorsque lui-même nous le proposait. L'avantage d'interroger le pratiquant dans ce dernier lieu était de prendre connaissance et d'observer tous les éléments matériels présents dans la pièce. La décoration, les meubles sont quelques exemples pouvant apporter des informations supplémentaires à notre étude. Lorsque l'entretien eu lieu chez l'habitant, nous nous assurions auprès de celui-ci qu'il n'y ait personne pour nous interrompre. 30 Déplacement à la Journée des Pros à l'Océanopolis de Brest, organisée chaque année par Finistère Tourisme. La journée est préparée dans le but de mettre en relation les différents prestataires de services touristiques (hébergeur, prestataires de loisirs, offices de tourisme ...) et de créer un réseau professionnel sur le département. Elle est animée par des conférences, des rassemblements d'exposant dans les mêmes procédés qu'un salon, d'un grand repas et d'un éductour. 48 Lors des entretiens, nous avons octroyé une posture neutre de la part du chercheur. Il ne doit en aucun cas contester l'interviewé, au contraire, il doit porter de l'empathie et de la bienveillance. Aussi, intuitivement, nous avons gagné la confiance des enquêtés en prenant un ton humoristique, ou en cherchant à rassurer l'interrogé sur l'objectif de notre démarche. De là, nous avons été attentif à leur propos et fait en sorte que leur prise de parole soit longues et riches en contenues. Avant d'aborder le « vif du sujet », nous avons commencé par nous présenter et présenter les différents thèmes que nous voulions aborder de façon concise. Également nous avons demandé l'accord à nos interlocuteurs d'enregistrer les entretiens. Pour enregistrer les interactions et obtenir un son audible et de qualité, nous nous sommes procurés d'un dictaphone. L'objectif de l'enregistrement était de rester attentif à ce que pouvait dire nos enquêtés en évitant la prise de notes systématiques, tout en s'assurant de pouvoir plus tard retranscrire leurs paroles et éventuellement les réécouter. Afin de favoriser une ambiance amicale et détendue, nous avons commencé chaque entretien par des questions simples, assez générales, et donc susceptibles de mettre à l'aise les interlocuteurs. Dans la conduite de l'échange, nous n'avons pas hésité à donner parfois notre approbation ou , à reformuler leurs phrases quand nous pensons avoir compris ou bien quand nous n'avions justement pas saisi l'information qu'ils souhaitaient passer. Enfin, quand il le fallait, nous n'avons pas hésité non plus à reprendre la main sur l'échange, à le réorienter. c. La construction des entretiens : la grille d'entretien Nos entretiens étaient tous de type « semi-directif ». Il s'agit d'une technique d'enquête qualitative qui permet à l'enquêteur d'orienter le discours des personnes interrogées autour de différents thèmes définis au préalable, tout en laissant une certaine liberté à l'enquêté dans son discours. L'enquêteur est en possession d'un guide d'entretien ou d'une grille d'entretien qu'il n'est pas obligé de suivre à la lettre mais qui doit-être adaptée à la situation et au déroulement de l'interaction. Le choix des questions suivait plusieurs objectifs. D'une part elles devaient être facilement compréhensibles par l'interrogé et ne pas lui procurer un sentiment de gêne. La valeur artificielle que porte un entretien de ce type peut rendre l'enquêté mal à l'aise et force l'enquêteur à poser des questions adéquates. D'autre part, elles devaient être formulées de sorte que l'interrogé ne s'éloigne pas du sujet. La formulation des questions s'est reposée sur les données prélevées de notre investigation sur le terrain et les données analysées sur nos retours questionnaire. De cette façon, nous avons questionné nos enquêtés sur leurs jalons sociaux, leurs histoires personnelles et professionnelles, leurs parcours sportifs passé et actuelle, leurs représentations, leurs sentiments et sensations à l'égard de la pratique, leurs formes et le fond de leurs constructions de soi par le biais de la pratique, la dimension écologiques de leurs pratiques nautiques et enfin, le profil de consommateur touristique. Afin de respecter les principes de précautions et le fil rouge des thèmes abordés et à des fins de nous donner une image sérieuse auprès des personnes interrogées, nous avons construit et nous nous sommes munis d'un document d'appui que nous avons créé sous forme de grille d'entretien. Les questions suivaient chacune un objectif de recherche d'informations, classés et ordonnés par thème pour donner une suite logique à l'entretien et visant à répondre à notre problématique. 49 Tableau 3 Grille des entretiens semi-directifs 50 |
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