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La gestion de la dette publique dans les états membres de UEMOA et de la CEMAC

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par Aïcha Ndiaye
Université Paris I Panthéon-Sorbonne - Master II recherche droit et gouvernance des systèmes financiers publics 2017
  

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Conclusion :

Les Etats de l'U.E.M.O.A et de la C.E.M.A.C sont obligés de s'endetter ne serait-ce que pour investir. La croissance économique dépend du développement social, infrastructurel... Et il s'avère que dans ces pays l'initiative privée n'est pas aussi importante. Il appartient donc aux Etats de prendre en charge les initiatives de croissance économique. En même temps, leurs missions de relance de l'économie ne devraient pas mettre en péril l'état de leurs finances. Les Etats se trouvent donc entre le marteau et l'enclume.

Par ailleurs, du fait que les recettes nationales n'existent pas en quantité suffisante, ils sont obligés d'emprunter sur le marché international. Cette situation comporte des risques certains. La crise des dettes publiques des années 80 est encore un vif souvenir.

Par conséquent, pour sécuriser leurs démarches, les Etats se sont réunis pour former des Unions, instaurer une surveillance multilatérale afin de pouvoir veiller sur la bonne tenue de leurs finances publiques. Des règles de convergence ont été posées depuis 1994 mais jusqu'à présent la convergence n'a pas été atteinte.

Les règles de S.M étaient-elles pertinentes ? Elles ont été critiquées moult fois du fait de leur manque de réalisme. Elles ont été jugées incompatibles avec les réalités des Etats. L'U.E.M.O.A et la C.E.M.A.C, qui se basaient sur les mêmes critères de convergence, ont donc décidé de les revoir. Chacune a désormais des règles propres présumées plus adéquates avec les particularités des Etats. Mais les réformes sont très récentes. Leur pertinence ne pourra être appréciée qu'après une mise en oeuvre effective.

Pour renforcer la sécurité dans le processus d'endettement, un dispositif, qui impose aux Etats de mettre en place une politique d'endettement public, a été adopté. Il a conduit à la création d'organes ad-hoc mais aussi à une clarification de la procédure d'endettement dans chaque Etat.

Le changement ne devrait, toutefois, pas se limiter à des dispositifs spécifiques. La maîtrise des dépenses publiques est un impératif pour les Etats de l'U.E.M.O.A et de la C.E.M.A.C. Et cela ne peut être effectué qu'à la condition de respecter le circuit orthodoxe des procédures budgétaire et comptable. Dans ce sillage, les deux Unions ont adopté des directives y relatives. Le but est de s'assurer de la saine gestion des finances publiques. Désormais, les Etats sont tenus de se fixer des objectifs, de rendre limpide la procédure budgétaire et de fiabiliser leurs comptabilités afin que toutes les données financières puissent être enregistrées.

En vérité ces nouvelles règles de gestion résultent des exigences des bailleurs de fonds. Les bailleurs de fonds se soucient de la soutenabilité des finances des Etats débiteurs. Il y va de leur intérêt. Ils posent donc des conditionnalités pour pouvoir bénéficier des prêts qu'ils octroient. Ils exigent une transparence dans la gestion des deniers publics. Par l'introduction de la gestion axée sur les résultats, les Etats seront obligés de justifier l'utilisation qui a été faite des fonds prêtés.

Cependant, les règles de nouvelle gouvernance financière sont insérées difficilement dans la gestion interne des Etats. Les problèmes sont divers et se présentent à plusieurs niveaux. Si ce ne sont pas des blocages politiques, ce sont des mouvements conservateurs au sein de l'administration qui constituent des freins à la mise en oeuvre de la nouvelle gestion publique. Une difficulté plus sérieuse est celle de la mise en oeuvre des réformes par des méthodes appropriées.

D'autres difficultés, qui proviennent des Unions, ont aussi été décelées. Les dispositifs communautaires présentent le défaut d'être peu contraignants. Leur pertinence est discutable car ils sont pris en marge des réalités des Etats. Leurs formulations les rendent inapplicables et donc la convergence n'en est que plus ralentie.

Les derniers acteurs, les bailleurs de fonds, peuvent aussi constituer une entrave à la convergence. La volonté de moderniser les Etats débiteurs est indéniable. Mais les conditionnalités qui accompagnent les prêts ne sont pas toujours à la portée des Etats pour la bonne et simple raison qu'elles méconnaissent les cultures des Etats destinataires.

Grosso modo, une symbiose entre les actions des différents acteurs est un impératif. La concertation doit être renforcée. Une gestion réussie de la dette publique profitera aux Etats, aux Unions et aux bailleurs de fonds.

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