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La gestion de la dette publique dans les états membres de UEMOA et de la CEMAC

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par Aïcha Ndiaye
Université Paris I Panthéon-Sorbonne - Master II recherche droit et gouvernance des systèmes financiers publics 2017
  

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Deuxième partie : Une évolution lente vers la convergence en matière de gestion de la dette

Depuis 1994 la gestion de la dette est devenue une question majeure pour les Etats de l'U.E.M.O.A et de la C.E.M.A.C. De nombreuses directives et règlements ont été adoptés. Ils ont été revus et perfectionnés au fil des ans. S'y sont ajoutées les exigences des Institutions de Breton Woods qui conduisent à la rédaction de SDMT par les Etats.

Et pourtant, le bilan de la gestion de la dette reste mitigé. Jusqu'ici les raisons principales qui poussent aux réformes communautaires tiennent surtout aux critères de dette c'est-à-dire le solde budgétaire, l'encours de la dette et les arriérés de paiement. Si, depuis lors, des modifications sont introduites et qu'il n'y a pas un grand effet du côté des Etats, c'est qu'une introspection suffisante n'a pas été faite. Exiger le respect de taux ou de seuils ne suffit pas à produire les effets voulus. Il existe toute une panoplie de facteurs qui influent peu ou prou sur le degré de respect des critères.

Une analyse profonde doit être faite aussi bien au niveau des Etats que des organisations communautaires elles-mêmes. On se rend compte alors que la gestion de la dette n'est pas uniquement une question d'équation, de chiffres et d'application des règles communautaires. La gestion de la dette nécessite avant tout une bonne gouvernance financière au sein des Etats. Certainement, c'est conscient d'une telle situation que les bailleurs de fonds exigent qu'une bonne gestion des finances publiques soit assurée notamment par la maîtrise des dépenses publiques et l'utilisation efficiente des recettes. Il est vrai, que l'habitude a été prise, dans les analyses, de trop s'attarder sur les questions de mobilisation des ressources au point d'oublier la maîtrise des dépenses. Nous dirons même que la maîtrise des dépenses est le point de départ de toute politique de bonne gouvernance. En effet, si on réussit à diversifier les ressources des Etats sans pour autant rationaliser leur utilisation, elles seront utilisées inutilement. Le déficit réapparaitra, les emprunts s'ensuivront et l'insoutenabilité des finances refera surface. Par conséquent, le plus urgent est d'initier les Etats à la bonne gouvernance. Et cela commence par la transparence du circuit budgétaire et comptable. Les Etats doivent apprendre à respecter les normes des finances publiques. Mais il s'avère que pour diverses raisons, les Etats peinent à intégrer les réformes qu'exige une bonne gouvernance. Il existe donc des problèmes qui sont endogènes aux Etats (chapitre I). En même temps, la gestion de la dette est rendue difficile parce que les normes communautaires en elles-mêmes présentent des faiblesses notoires. A cela, s'ajoute le fait que les exigences des bailleurs de fonds sont souvent hétérogènes et déconnectées des réalités des Etats membres. Il existe donc également des problèmes exogènes aux Etats membres et qui provoquent tous autant de difficultés dans la gestion de la dette (Chapitre II).

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