2.2 Lien entre la
littérature et nos résultats obtenus
L'objectif principal qui a conduit à ce travail est la
recherche sur ce qui motive certaines personnes à s'adonner au
bénévolat. Dans un contexte où le marché du travail
est fortement resserré et le taux de chômage élevé,
qu'est ce qui guide le choix de certaines personnes appelées
bénévoles ?
Notre quête nous a mené à analyser d'abord
les caractéristiques des personnes en emploi, bénévoles
comme non bénévoles. Nous avons ensuite traité
spécialement le cas des bénévoles. Il s'agissait de
considérer la relation entre leurs caractéristiques
sociodémographiques et leur engagement dans le bénévolat.
Analyser l'influence de leur milieu socioprofessionnelle sur leur engagement
bénévole. En fin, les relations entre eux et leurs parents depuis
l'âge de 15 ans nous ontintéressés pour cerner leurs
influences possibles.
Dans l'analyse de notre premier objectif de recherche,
à savoir déterminer l'influence des caractéristiques
sociodémographiques sur l'engagement dans les activités
bénévoles, l'hypothèse sous-jacente a été
validée comme quoi, les caractéristiques
sociodémographiques ont une forte relation sur l'engagement
bénévole. L'âge, le sexe et le diplôme ont une
influence négative, la situation matrimoniale n'a aucun lien, seule la
religion a une influence fortement positive sur l'engagement
bénévole. Les individus qui s'engagent à fournir du
travail pour autrui sans rémunération, sont guidés par la
motivation au bénévolat qui est leur caractéristique
principale. Cette motivation est du type de production de bien collectif au
service de la communauté (Prouteau et Wolf, 204a).
Ce résultat quelque peu contraire à ce que dit
la littérature est dû au petit nombre de bénévole
dans la base. Le niveau de diplôme favorise l'engagement dans le
bénévolat. La littérature a noté que plus le
diplôme d'un individu est élevé, plus la
probabilitéqu'il fasse du bénévolat est forte (Caro et
Bass, 1997). En effet, certaines des motivations des bénévoles
sont la recherche de qualification, d'une formation, enrichir son curriculum
vitae... qui sont du domaine des besoins des diplômés.
La relation entre le milieu socioprofessionnel et l'engagement
dans le bénévolat est bien existante. Cette relation est positive
avec l'employeur surtout privés mais négative avec le type
d'emploi. La littérature nous a permis de voir que l'engagement
bénévole est tiré par la motivation. Plus l'individu sait
le type d'emploi qui lui est proposer, moins il s'engagera dans le
bénévolat.
Voyons à présent ce qui est des relations avec
les parents et ses influences possibles sur l'engagement
bénévole. Les résultats d'estimations ont montré
que la plupart des bénévoles de l'échantillon, 59,37% sont
chef de ménage, 76,93% ont vécu avec les parents à 15 ans
(Prouteau et Wolf, 2004a, 2004b) et 90% de ces parents travaillent. Ce qui
confirme que la relation avec les parents a une influence considérable
sur l'engagement dans le bénévolat. Cependant, il y a une
restriction sur le fait d'avoir vécu avec les parents à 15 ans
qui n'a rien à avoir avec l'engagement dans le bénévolat,
selon nos résultats. Cetterestriction peut être expliquée
par la tranche d'âge (35 à 44 ans) ou les individus s'adonne
(31,25%) le plus au bénévolat. En effet, jusqu'à cette
tranche d'âge, les futurs bénévoles ne vivent plus chez les
parents, ils sont donc soumis à d'autres influences
socioéconomiques qui les amènerait plutôt à opter
pour un travail bien rémunéré.
Cependant, l'influence de la situation socioprofessionnelle
des parents sur l'engagement bénévole est forte mais
négative. Plus les parents sont socialement stables, moins les enfants
s'adonnent à ce genre de travail. Avec la motivation d'utilité,
les bénévoles se font plaisir et se satisfont en aidant les
autres. C'est aussi une manière pour eux de rendre ce qu'ils ont
reçu des parents en termes d'amour qu'ils transmettent aux
nécessiteux. Ils ressentent en fait une obligation sociale envers leur
entourage, envers la société (Fitch 1978). Leur motivation
« privée » s'ajouterait à l'altruisme dit
« pur » ou le remplacerait (Govekar et Goverkar, 2002).
C'est une motivation de valeur contenue dans la VFI (Houle, Sagarin et Kaplan,
2005).
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