1. 2.3. 1. Les facteurs
externes de vulnérabilité du détenu
Nous entendrons par facteurs externes du stress
carcéral les causes liées, non plus à la
personnalité, mais à l'environnement physique et (in)humain, mais
encore à l'origine sociale et à l'âge du sujet.
Les conditions particulières de la vie en
détention constituent sans doute un facteur majeur,
particulièrement dans les premières semaines de
l'incarcération. Constater que le cadre de vie carcéral est de
nature à aggraver sensiblement l'impact, souvent lourd, des facteurs
individuels, pathologiques ou non, des vulnérabilités
importées, c'est reconnaître que si la prison ne peut être
tenue responsable de tout, les conditions de l'enfermement sont
particulièrement déterminantes sur l'état psychique et,
par suite, sur les comportements de ses usagers.
Plusieurs facteurs influencent le détenu en
prison et impactent sur son attitude. Ces facteurs constituent pour nous des
facteurs de vulnérabilité. Ces facteurs peuvent être
répartis en trois (03) groupes : les facteurs personnels, les facteurs
sociaux et les facteurs environnementaux.
1.2.3.1.1.
Les facteurs personnels
Les facteurs personnels sont un ensemble
d'éléments propres permettant ou non l'autonomie d'une personne.
Il y a entre autre le niveau d'instruction, l'état de santé, la
connaissance du milieu judiciaire ou des procédures judiciaires. Ces
éléments sont importants pour l'équilibre psychologique du
détenu en prison.
De nombreux détenus ont un niveau
d'instruction très faible. Cette insuffisance engendre d'autres
problèmes tels que le manque d'informations nécessaires sur le
milieu carcéral, sur leur situation judiciaire et même sur leur
situation sanitaire. De nombreux détenus aussi restent sans aucune
information sur les possibilités que le Code pénal leur offre en
tant que personne détenue. Pourtant, avoir des informations sur la
situation judiciaire et administrative peut être facteur de
stabilité psychologique.
1.2.3.1.2.
Les facteurs sociaux
Les facteurs sociaux sont essentiellement
composés par les réseaux sociaux habituels des détenus. Il
s'agit de la famille, des codétenus, de l'administration de la prison,
des agents d'encadrement, du service médical et du service social. Bref,
il est constitué de toutes les personnes et organisations
présentes dans la vie du détenu et qui sont à même
de renforcer ou de réduire son niveau de vulnérabilité.
La capacité du détenu à
collaborer, communiquer avec ce réseau est très
déterminant sur son niveau de vulnérabilité. La famille
(parents, amis et connaissances extérieures à la prison) est
l'élément clé de ce réseau.
Le lien entre l'existence d'une famille et/ou d'un
réseau d'amis et la vulnérabilité est ambivalent. Un
soutien extérieur financier et moral est important pour le détenu
pour améliorer son ordinaire. Les visites ou communiqués sont
certainement le mode le plus apprécié par le détenu pour
entrer en contact avec l'extérieur. Si la famille et amis peuvent
être un soutien, ils peuvent être également une source
d'inquiétude et de stress pour le détenu.
À contrario, le détenu qui n'a aucune
attache extérieure, est libre des inquiétudes afférentes
au monde extérieur. Cependant, il peut être aussi en situation de
vulnérabilité car dépourvu d'assistance financière
et plus soumis à l'influence de tous les facteurs externes qui composent
l'univers carcéral.
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