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Analyse de la croissance économique en RDC de 2015 à  2018.


par Alphonse-Marie BALENGEJA
Université NOTRE-DAME du Kasayi (U.KA.) - Graduat 2019
  

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2.1.4. JOSEPH SCHUMPETER ET L'INNOVATION

Schumpeter a développé la première théorie de la croissance sur une large période. Pour lui, les méthodes de production et les pratiques de consommation routières et adaptatives conduisent à l'état stationnaire.

Cette routine est brisée, selon Schumpeter, par l'entrepreneur et ses innovations. Ainsi, aucune augmentation des facteurs traditionnels (capital et travail) ne peut conduire à l'évolution.

Celle-ci ne peut provenir que d'une modification qualitative. Schumpeter montre que le facteur déterminant de cette évolution est l'innovation. L'innovation est donc au coeur du processus de croissance.

En plus, il souligne que l'innovation est à la fois source de croissance et crise. C'est ce phénomène qu'il désigne par le concept de « destruction créatrice ».16(*)

2.1.5. LA CROISSANCE INSTABLE DES POST KEYNESIENS DOMAR ET HARROD

C'est après la seconde guerre mondiale que les économistes Harrod et Domar, influencés par Keynes, vont chercher à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être durable.

Ainsi, ils développent un modèle qui permet de faire ressortir le caractère de forme instable de tout processus s'expansion. En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit équilibrée, il faut que l'investissement augmente à un taux précis.

Ce taux est fonction de l'épargne et du coefficient du capital (quantité de capital utilisée pour produire une unité) de l'économie. La croissance est donc, selon une expression d'Harrod, toujours sur le fil du rasoir. Ainsi, pour ces deux économistes, la croissance ne peut être équilibrée.17(*)

2.1.6. LA CROISSANCE ILLIMITEE ET STABLE SELON J.B. SAY

Jean-Baptiste Say propose de son côté, une vision optimiste de la croissance. Il fait rupture avec la vision pessimiste des économistes classiques et parle d'une croissance illimitée et stable grâce à certains mécanismes d'ajustement.

Il élargit les facteurs productifs retenus par les classiques : l'industrie et les services sont des activités productives au même titre que l'agriculture.

La loi des débouchés permet une croissance infinie. Et s'il existe des désajustements, ils sont toujours temporels.

2.1.7. LES VARIATIONS DU COEFFICIENT DE CAPITAL QUI PERMETTENT LA STABILITE DE CROISSANCE (SOLOW)

Robert Solow a été le premier à proposer un modèle formel de la croissance. D'inspiration néo-classique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le travail et le capital.

La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de production).18(*)

Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production.

Ce modèle de croissance met en avant les interactions entre croissance du stock du capital et de la force de travail, d'une part, et progrès technologique d'autre part. Il montre également comment ces trois facteurs affectent la production des biens et des services.

La première étape de la construction du modèle consiste à établir comment l'offre et la demande de biens et services déterminent l'accumulation du capital. A cette fin, nous maintenons constants le stock du travail et la technologie.

Il pose également comme hypothèse que les facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays.

En pensant que la population connait un taux de croissance que Solow qualifia de « naturel » (non influencé par l'économie), le modèle déduit trois prédications :

a) Augmenter la quantité de capital (c'est-à-dire investir), cela augmente aussi la croissance : avec un capital plus important, la main d'oeuvre augmente sa productivité (dite apparente).

b) Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays riches.

c) En raison des rendements décroissants de facteurs de production, les économies vont atteindre un point ou toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la population. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroit la productivité des facteurs.

Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technique. Toutefois, ce progrès technologique est exogène du modèle, c'est-à-dire qu'il ne l'explique pas mais le considère comme donné.

* 16 A. FROST, Dynamique économique, Paris, Dalloz, 1995, P.35.

* 17 LAFARGUE, « croissance endogène ouverte sur l'extérieur et développement point de vie récents », in revue d'économie du développement, Paris, C.E.D, 1993, P.19.

* 18 A. RICHARD, croissance triomphante : une perspective sur le 19ème siècle, Paris, Nouveaux horizons, 1996, p.48.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery