Analyse de la croissance économique en RDC de 2015 à 2018.par Alphonse-Marie BALENGEJA Université NOTRE-DAME du Kasayi (U.KA.) - Graduat 2019 |
2.2. IDEE DU DEVELOPPEMENT ENDOGENENée il y a une vingtaine d'années, l'idée du développement endogène repose sur le souci de faire participer les populations des pays en développement aux décisions et actions relatives au développement de leurs milieux respectifs. Elle relève de la double nécessité, pour le développement d'un pays, de tenir compte de ses particularités sociales, culturelles, et naturelles et mobiliser les capacités créatrices de l'ensemble de ses habitants, qu'il s'agisse des individus ou des groupes. Qu'il tienne des spécificités sociales et naturelles, le développement endogène fait essentiellement référence à la culture locale mais la transdixiplinarité que requiert la notion de développement endogène est une critique à la conception et à la pratique, chères aux économistes, du développement considéré uniquement comme augmentation des richesses matérielles et émergence d'une modernité. Il s'agit d'une critique du paradigme dominant des développements où celui-ci est présenté comme un processus linéaire et leurs conceptions du bien-être. Cette façon de considérer le développement est à l'origine de plusieurs défaillances et échecs enregistrés dans les projets et autres actions dits de développement conçus au Nord sans le Sud et appliqués au Sud par le Nord comme nous l'avons vu ci-haut, défaillances et échecs qui, à juste titre, font dire à S. Amin (1989, p.5) que « le développement est en panne, sa théorie en crise, son idéologie l'objet de doute ».19(*) Etant donné, stipule la devise du congrès du centre de recherches pour le développement endogène (CRDE), qu' « on ne développe pas ; on se développe »,20(*) un des aléas majeurs de penser le développement des autres à leurs places consiste à créer chez ces derniers une attitude à la fois infantile et attentiste qui prend à tord la place de leur propre ingéniosité. La dépendance des pays du Sud à l'égard de ceux du Nord et les dettes extérieures des premiers pays - dettes que bon nombre de ces pays aimeraient voir leurs créanciers effacer - n'ont - elles pas pour cause principale les stratégies d'aide au développement auxquelles président les prescrits du paradigme du développement et cette attitude infantile et attentiste. Jadis, ce qui étant très grave, on croyait à l'inculture des populations des pays du Sud pour justifier les interventions paternalistes dans ces populations afin les engager dans le processus de développement. L'idée d'un soutien désintéressé au développement d'autres peuples n'est vieille que d'un demi-siècle ; et plus récente encore est l'idée d'aider une autre société à se développer à sa manière.21(*) (J. Bousquet, 1988, p.7). Chaque peuple a sa culture et nul n'a le droit de la lui confisquer ou de la lui aliéner. Pourquoi en voulant aider les autres, ne pas chercher à résoudre localement leurs problèmes avec eux-mêmes ? L'endogène est une donnée universelle présente dans le vécu des peuples. Elle ne peut s'ériger en rupture avec le système mondial.22(*)(A. MAKKI, 1989, p.123). Ainsi, l'interdépendance caractérisant la vie des hommes, des peuples et des nations, le développement endogène « ... exige une ouverture sélective et maîtrisée des échanges avec l'extérieur pour s'en enrichir (...)»23(*) (C.T. Huynh, 1988, p.25). Il y a là l'idée de la déconnexion relative du système social d'un pays du capitalisme mondial. 2.2.1. LES NOUVELLES THEORIES DE LA CROISSABCE : LES THEORIES DE LA CROISSANCE ENDOGENE (Römer, Lucas, Barro, Greenwood, Jovanovic)Les nouvelles théories de la croissance sont nombreuses, mais on retiendra seulement celles de la croissance endogène.24(*) Elles trouvent leur origine dans les critiques de la théorie de Solow. La critique essentielle concerne le progrès technique : ce n'est pas un facteur de la croissance exogène, mais endogène. Car il est le fruit des investissements des agents. Puisque les facteurs de croissance sont endogènes, l'Etat peut jouer un rôle dans le processus de croissance en incitant les agents à investir davantage dans le progrès technique. Cette théorie réhabilite le rôle structurel de l'Etat, ses dépenses publiques à long terme dans une vision néo-classique. Contrairement à Solow, la théorie de la croissance endogène suppose que la productivité marginale du capital ne décrit pas. Les facteurs de la croissance sont : l'accumulation de capital physique (Romer), la recherche du développement (Romer), l'accumulation de capital humain (Lucas), les infrastructures publiques (Barro). Ce sont les difficultés à expliquer la totalité de la croissance par mesures quantitatives (combinaison capital-travail) qui ont permis à comprendre comment certains économistes cités ci-haut ont dû expliquer les facteurs de la croissance. * 19 MBAYA MUDIMBA, le développement endogène au zaïre, Kinshasa, F.CK, 1997, P.10. * 20Idem. * 21 J. Bousquet, cité par MBAYA MUDIMBA, Op Cit, p.12. * 22 A. MAKKI, cité par MBAYA MUDIMBA, Op.cit, p.13. * 23 C.T. Huynh, cité par MBAYA MUDIMBA Op.cit, p.17. * 24 A. MUET, Croissance et cycles : théories contemporaines, Paris, Economica, 1993, p.12. |
|