CHAPITRE III : ANALYSE DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA RDC.
Dans ce chapitre, il sera question de présenter
l'évolution de la croissance économique de 2015 à 2018, la
contribution des différents secteurs au PIB (Produit Intérieur
Brut), l'utilisation du PIB, les parts respectives de composantes de la demande
globale dans le PIB en pourcentage et enfin ; le part relatives de
différents secteurs au PIB en pourcentage.
III.1. PRESENTATION DES DONNEES
Nous présentons nos données en fonction de notre
problématique abordée dans les pages précédentes.
En ce qui nous concerne, nous allons présenter les données
relatives à la croissance économique en pourcentage. Ces
données sont issues des rapports annuels de la BCC et de condensé
statistique de la BCC.
En 2018, l'économie congolaise a été
marquée par la consolidation de sa croissance économique, dans un
contexte d'austérité et de reprise hésitante de
l'économie mondiale. Le PIB exprimé en termes réelles, a
en effet enregistré une hausse de 3,8, après celle de 3,4% en
2017. Comme en 2017, la croissance économique est restée soutenue
essentiellement par la bonne performance des secteurs primaire et tertiaire, au
niveau de l'offre, et par l'absorption à travers la consommation
privée, au niveau des emplois final.
Parallèlement, le PIB par habitant a
régressé de 42,3% en 2018, atteignant 562$ USD, en valeur
nominale, contre 800$ USD une année auparavant. Malgré cette
régression, des efforts considérables restent à
entreprendre, notamment la poursuite des réformes structurelles pour
maintenir dan la durée une croissance forte, susceptible de créer
significativement l'emploi et par conséquent, de réduire
sensiblement la pauvreté.
Sur le marché des biens et services, l'indice des prix
à la consommation a augmenté en 2018, pour se situer à
1,6% après plus bas enregistré depuis plus de 30 ans en RDC.
Comparée à la moyenne de l'Afrique subsaharienne, l'inflation
réalisée demeure largement faible.
Tableau 1. Taux de croissance du PIB.
Année
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Taux de croissance en pourcentage
|
6,9
|
2,4
|
3,7
|
5,8
|
Source : Rapport de la Banque central du Congo (BCC) de
2015-2018
Graphique 1. Evolution de la croissance du PIB et du
revenu réel par habitant (en%)
Source : nous-mêmes à partir des
données du tableau n°1
De ce tableau, il ressort que le pays connait une certaine
performance économique en termes de croissance. Elle est liée
à la conjonction de plusieurs facteurs. Elle est principalement
tirée par le secteur minier qui constitue encore le moteur de
l'économie congolaise.
En effet, les estimations de l'activité
économique renseignent une progression de 5,8% du produit
intérieur brut réel, après une réalisation de 3,7%
en 2017. Cette vaguer de l'activité économique est en grande
partie soutenue par les secteurs primaires, selon l'approche par l'offre, et
principalement par l'absorption du point de vue de la dépense.
Cette progression du PIB devrait se poursuivre eu égard
aux politiques conjoncturelles actives et aux réformes structurelles
mises en place par les pouvoirs publics. Du point de vue de l'offre, cette
croissance serait impulsée essentiellement par le dynamisme du secteur
primaire à travers les activités extractives dont la contribution
à la croissance atteindrait 5,2% contre 4,6% en 2017.
Les secteurs secondaires et tertiaires seraient marqués
par un ralentissement de leurs activités comparativement à
l'année précédente, affichant des contributions des
faibles amplitudes respectives de 1,08% et 2,4% contre 1,2% et 2,99%.
La forte contribution du secteur primaire est en liaison avec
le dynamisme des activités extractives, confirmant son rôle de
moteur de croissance dans l'économie congolaise. En effet, la valeur
ajoutée de l'activité extractive devrait `améliorer de
12,9% en 2018, après une hausse de 6,7 en 2017,
bénéficiant des performances particulièrement
encourageantes de volumes de production du cuivre et de l'or qui ont atteint
des niveaux de production historiques de 1.239.058,72 tonnes et 36.776,93kg
contre 1.094.638 tonnes et 23.270kg en 2017.
Pour sa part, la valeur ajoutée de la production
agricole se serait accrue de 7,4% en 2018, après une amélioration
de 4,3% en la faveur des campagnes agricoles menées par le gouvernement
à travers le pays dans le cadre de la relance de ce gouvernement.
La croissance économique a largement ralentie en 2018,
s'établissant à 5,8% contre 8,2% en 2008. Selon l'optique du
produit, ce ralentissement reflète principalement les effets de la crise
économique et financière mondiale qui a été
à la base de la contre-performance enregistrée au niveau du
secteur minier entant que l'un des secteurs moteurs de la croissance en RDC.
La situation économique de la RDC a été
caractérisée par une reprise au cours de l'année 2010
comparativement à l'année 2009, attestée par la
réalisation d'un taux de croissance situé à 1,1 point
au-dessus de prévisions du PEG II. Selon l'optique du produit, cette
croissance est soutenue essentiellement par le regain d'activité des
« industries minières », du « commerce de
gros et de détail », de l'agriculture ainsi que des
« bâtiments et travaux publics ».
Suivant l'approche par la dépense, la croissance de la
production a été tirée essentiellement par la demande
intérieure. L'environnement économique de la RDC a
été globalement caractérisé, en 2016, par la
consolidation de la réduction de l'activité économique, en
dépit d'un contexte international difficile.
En effet, le taux de croissance économique a
été de 2,4% en 2016 contre 6,9% réalisé en 2015 et
5,8% en 2018 contre 3,7% réalisé en 2017. Cette évolution
de la croissance traduit la vigueur de l'activité économique.
Section 1. Evolution du PIB selon l'approche de la
demande
L'évolution du PIB par la demande révèle
une forte contribution à la croissance de l'activité pour
l'absorption, associée à un solde des échanges avec
l'extérieur.
Tableau 2. Parts relatives des composantes de la demande
globale dan le PIB réel (en % du PIB aux prix de 2005)
Composantes
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Demande intérieure
|
116,4
|
112,7
|
116,1
|
113,4
|
Consommation
|
89,1
|
83,5
|
81,4
|
76,4
|
Investissement brut
|
27,3
|
29,2
|
34,7
|
37,0
|
Demande extérieure nette
|
-16,4
|
-12,7
|
-16,1
|
-13,4
|
Export de biens et services
|
28,1
|
27,2
|
28,1
|
30,4
|
Import de biens et services
|
-50,8
|
-44,4
|
-44,2
|
-43,7
|
Produit intérieur brut
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
100,00
|
Source : Banque Centrale du Congo (BCC) de 2015 à
2018, d'après les résultats des travaux de la C.E.S.C.N.
1.1. ANALYSE DE LA DEMANDE GLOBALE
L'analyse de la demande globale en 2018 révèle
une amélioration de l'exportation nette des biens et services, dans un
contexte de 11,9%, la demande extérieure nette a enregistré une
contribution à la croissance de 1,9 point après une contribution
négative de 4,0 points en 2017, grâce à la vitalité
des exportations de biens et services, particulièrement celles des
produits miniers, lesquelles ont progressé de 16,9% contre 8,2% une
année auparavant.
Parallèlement, la demande intérieure en 2018 a
connu un ralentissement de la progression, passant de 6,9% en 2017 de 7,7
points, une année auparavant. Cette évolution est à
imputation principalement à la baisse de la consommation finale et des
investissements bruts.
1.2. DEMANDE INTERIEURE
L'analyse de la demande intérieure, en 2018, a
indiqué une légère amélioration de la consommation
globale et un ralentissement des investissements bruts.
La consommation finale a régressé de 0,7% contre
une hausse de 1,1% en 2017, soit une contribution négative dans la
croissance de 0,6 point après une contribution positive de 0,9 point en
2017. Cette situation a été consécutive à
l'augmentation des consommations publiques de 10,2% contre une baisse de 32,8%
en 2017, suite notamment à la hausse des dépenses de
rémunération.
Par contre, la consommation privée a accusé une
contraction de 1,5% d'une année à l'autre. Cette baisse et
corrélée à l'incertitude politique due à
l'organisation des élections, provoquant ainsi l'arrêt de
activités de certains opérateurs du secteur privé.
S'agissant des investissements bruts, bien qu'en augmentation
en 2018, ils ont enregistré une croissance à un rythme plus
faible que celui observé en 2017, passant de 23,3% à 12,8% avec
une contribution à la croissance de 4,5 points contre 6,8 points en
2017. Cette évolution est reflétée, notamment par la
décélération des dépenses d'équipement de
l'Etat de 2,7% venant de 29,7% en 2017, consécutive au gel de
l'exécution de certains projets publics.
En outre, il est observé un faible accroissement des
investissements privés, soit 13,9% contre 29,7% en 2017, en liaison avec
l'entrée timide des flux des investissements directs étrangers
(IDE), lesquels ont progressé de 11,5% après 11,2% en 2017.
1.3. DEMANDE EXTERIEURE
En 2018, la demande extérieure a été
caractérisée par une hausse des exportations des biens et
services, plus que proportionnellement à celle des importations.
Les exportations des biens et services, principal moteur de la
croissance, ont connu une augmentation de 14,2% en 2018 contre 7,3% en 2017,
portant la contribution à la croissance de 4,0 points de pourcentage
contre 2,0 point en 2017. Les produits extractifs, notamment les mines, ont
été à la base de ce bon comportement avec une augmentation
de 17,3% contre 9,8% en 2017.
Quant aux importations des biens et services, elles ont
enregistré en 2018, un accroissement de 4,7% contre 15,1% l'année
précédente ramenant la contribution à la croissance de
-6,0 points en 2017 à -2,1 points. Cette évolution est
attribuée principalement à la baisse des importations des biens
de consommation, d'équipements et intermédiaires, dont le volume
ne s'est amélioré que de 0,6% contre 14,6% en 2017.
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