2.2.2. APRES MOBUTU
Avec la prise de pouvoir en mai 1997 par Laurent
Désiré Kabila et évinçant le régime de
Mobutu à l'issue de la première guerre du Congo, le gouvernement
et les entreprises publiques entamèrent un programme de reconstruction
et tentèrent d'assainir la situation, alors que la RDC devait au club de
Paris 7 milliard d'Euros.
Le gouvernement commença par réformer de
système d'imposition corrompue, les forces de police, et initia la
remise en état du réseau routier laissé à
l'abandon. Le congolais fut réintroduit.
En Août 1998, la guerre éclata en RDC à la
suite de désaccords entre Laurent Désiré Kabila et ses
anciens alliés du Rwanda et le l'Ouganda. A cette époque,
quelques progrès avaient été réalisés pour
le rétablissement de l'économie du pays, mais les
problèmes majeurs d'infrastructures de transport, de douane et
l'imposition restaient cependant.
Les finances publiques de l'Etat n'avaient pas
été assainies et les relations avec le FMI et la Banque mondiale
restaient conflictuelles.
Les relations avec la Banque mondiale furent suspendues
à la suite de l'impossibilité de finaliser un accord avec le
fonds d'investissement de la Banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD) pour la RDC.
Le début de la deuxième guerre du Congo en
Août 1998 fut à l'origine du déclin de l'économie
qui s'est poursuivi jusqu'au niveau des années 2000.
Le territoire se retrouva divisé entre une zone
gouvernementale et des zones rebelles, ce qui mit fin du commerce entre les
différentes régions du pays restent faibles encore
aujourd'hui.
Après une reprise de l'inflation en Aout 1998, le
gouvernement a commencé à essayer de réguler les prix par
des lois. Il reprit également le contrôle des exportations.
Ensemble, ces mesures affectèrent grandement la continuation des
activités commerciales extérieures.
De plus, les succès retreints de la lutte contre
l'inflation et la dépréciation de la monnaie furent
anéantis dès le début de l'offensive rebelle dans l'est du
pays. La guerre réduisit drastiquement les revenus du gouvernement et
accrut la dette extérieure.
Les acteurs du commerce extérieur se firent moins
présents, cela étant lié aux incertitudes sur l'issue du
conflit et à l'augmentation du contrôle et de la pression fiscale
du gouvernement.
L'écart important entre le taux officiel et celui
pratiqué en rue pour la vente de francs congolais contre des dollars
américains força les commerçants à évaluer
leurs biens importés au taux officiel pour acheter des devises
locales.
Les ressources de l'est du pays furent désormais
exploités par les forces rebelles ou les occupants étrangers. Le
Rwanda devint par exemple exportateur de diamants et de coltan, bien que n'en
disposant pas sur son territoire national.
Les infrastructures défaillantes, un cadre légal
incertain, la corruption, un manque d'ouverture économique et
financière de la part du gouvernement, restent des freins à
l'investissement et à la croissance économique.
Le FMI et la Banque mondiale multiplient les collaborations
avec le nouveau gouvernement en vue de restaurer des plans économiques
cohérents, mais les réformes institutionnelles peinent à
suivre.
Face à la dépréciation de la monnaie, le
gouvernement a pris des mesures drastiques en janvier 1999 ; le dollar US
fut banni des transactions commerciales courantes, position qui fut revue plus
tard. Le gouvernement peine toujours à promouvoir les exportations, bien
que l'impression de nouveaux billets ait repris.
La croissance économique fut fortement négative
en 2000 de par la difficulté de satisfaire les conditions fixées
par les donateurs institutionnels, les faibles exportations et
l'instabilité régnante.
Les conditions économiques se sont
améliorées depuis fin 2002, avec le retrait de la plupart des
troupes d'occupation. Plusieurs missions du FMI et de la Banque mondiale sont
intervenues pour mettre en place des plans de développement, et le
gouvernement de transition a commencé la mise en oeuvre des
premières réformes.
Une grande part de l'économie de notre pays reste
cependant hors des indicateurs du PIB, l'économie souterraine restant
majoritaire.
Avec une paix relative dans le pays depuis 2003, la RDC
envisage d'augmenter ses exportations d'électricité vers le
Zimbabwe et l'Afrique du Sud jusqu'à 500 mégawatts.
La République Démocratique du Congo s'est
engagée dans la mise en place de zones économiques
spéciales (ZES) pour favoriser la relance de son industrie.
La première ZES devait voir le jour en 2012 à
N'sele, une commune de Kinshasa, et se concentrer sur les agro-industries.
Les autorités congolaises ont également
prévu d'ouvrir une autre zone de dédiée à
l'exploitation minière (Katanga) et une troisième
dédiée au ciment (Bas-Congo).
Le programme comporte trois phases qui ont chacune leurs
propres objectifs. La phase I a été le précurseur de
l'investissement réel dans la ZES où les décideurs se sont
mis d'accord sur le cadre qui a été étudié pour son
établissement et pour prévoir la demande potentielle du
marché pour le terrain.
La première étape de la phase II a
consisté à soumettre des lois pour la ZES, à trouver de
bons sites pour les entreprises à attirer les investissements
étrangers.
La deuxième à dédier le gouvernement
à créer un cadre pour le pays, à élaborer un plan
d'ensemble pour le site, à déterminer l'impact environnemental du
projet et à deviner combien il coûtera et quel sera le rendement
de l'investissement.
La III phase implique la création par la Banque
mondiale d'une phase de transaction qui permettra de maintenir la
compétitivité de l'ensemble.
Le programme est à la recherche d'options pour
transférer le programme à la Banque mondiale, ce qui pourrait
être très bénéfique pour la partie occidental du
pays.
L'exploitation minière
La production minière, qui a commencé
voilà plus d'un siècle, a joué un rôle important
dans la gestion économique de la République Démocratique
du Congo durant l'époque coloniale et après l'indépendance
jusqu'à la fin des années 1980.
La République Démocratique du Congo
possède des gisements contenant une cinquantaine de minerais
recensés, mais seulement une douzaine de ces derniers est
exploitée : le cuivre, le cobalt, l'argent, l'uranium
(exploité par la société Areva), le plomb, le zinc, le
cadmium, le diamant, l'or, l'étain, le tungstène, le
manganèse et quelques métaux rares comme le coltan.
La République Démocratique du Congo extrait
également son sous-sol des diamants.
Les réserves sont très importantes, ainsi le
pays possède la deuxième réserve mondiale en cuivre avec
10% du total recensé sur la planète et surtout les plus
importantes réserves de cobalt (près de 50%).
Avec une production annuelle d'environ 90.000 tonnes en 2019,
la République Démocratique du Congo représente plus de la
moitié de la production mondiale de cobalt Mutanda, la plus grosse mine
au monde de minerais contenant du cobalt se trouve en République
Démocratique du Congo. Selon la société Trafigura, les
creuseurs fourniraient de 20 à 40% de cobalt produit en
République Démocratique du Congo.
La République Démocratique du Congo est le
4ème producteur mondial de diamants (un quart des
réserves mondiales) durant les années 1980 et cette
activité constitue encore la majorité des exportations (717
millions d'USD, soit 52% des exportations en 1997).
Les espoirs de croissance reposent sur l'industrie extractive,
en particulier l'exploitation minière, mais cette dernière ne
tire que partiellement profit de la grande richesse du sous-sol du pays.
Mais la production minière industrielle s'est
effondrée avec la Gécamines, dont la production en cuivre est
passée de 465.000 tonnes (à 2.855 USD la tonne, en 1990) à
19.000 tonnes (à 1.800 USD la tonne en 2002) entrainant des
conséquences économiques et sociales importantes.
Après un voyage à Pékin du ministre des
infrastructures Pierre Lumbi a l'été 2007 la chine a
annoncé en septembre 2007 un accord de crédit portant sur 8,8
millions de dollars ayant pour objectif premier la réanimation du
secteur minier.
En contrepartie de l'exploitation des ressources
minières (cuivre, cobalt et or), la chine s'engage ainsi à
construire les infrastructures du pays.
La République Démocratique du Congo se lance
dans la mise en place de zones économiques spéciales pour
encourager la renaissance de son industrie.
La première ZES devrait voir le jour en 2012 dans la
commune Kinoise de N'sélé et sera consacrée aux
agro-industries. Les autorités congolaises prévoient d'en ouvrir
une autre dédiée aux industries minières (dans le Katanga)
et une troisième consacrée aux cimenteries (dans le Bas-Congo).
|