Analyse de la croissance économique en RDC de 2015 à 2018.par Alphonse-Marie BALENGEJA Université NOTRE-DAME du Kasayi (U.KA.) - Graduat 2019 |
SECTION 2 : EVOLUTION HISTORIQUE DE L'ECONOMIE CONGOLAISE2.1. PENDANT LA COLONISATION DU CONGO JUSQU'A LA VEILLE DE L'INDEPENDANCELe territoire actuel de la république démocratique du Congo n'est pas défini avant la conférence de Berlin de 1885. Cet espace reste toutefois occupé par les autochtones qui sont organisés en royaumes et empires. L'activité économique de ceux-ci (cueillette, pêche, chasse, etc.) diffère considérablement de celle du monde moderne. La base matérielle est fortement dépendante de la nature. Le système socio-économique protocongolais revêt alors plusieurs formes selon les régions. L'économie des différents royaumes était florissante, et s'est effondrée conjointement avec le déclin des organisations politiques sous les effets de la colonisation, qui aboutit à la fondation de l'état indépendant du Congo (EIC). De 1885 à 1891, le libéralisme bat son plein. Le commerce privé est encouragé et entièrement libre, car l'Etat n'y voit aucun inconvénient. Vu la nécessité dans laquelle se trouve la jeune colonie en termes financiers, notamment afin de mettre valeur le territoire, une rupture en faveur de l'interventionnisme s'annonce en 1892. Mais le Congo reste un terrain de jeu où les idéologies économiques changent fréquemment. De 1908 à 1914, le libéralisme revient en force. C'est à fin de l'exploitation en régie des terres domaniales et le remplacement des prestations en nature par l'impôt de capitation. Par ailleurs, la RDC se révèle déjà comme une machine consommatrice des investissements, en représentant 6,5% du total des sommes investies en Afrique noire de 1870 à 1913, soit 610 millions de livres. Le taux annuel de croissance exponentiel de 1920-1959, à prix constant est élevé : 4,8% au total et 5,9% pour l'économie moderne à l'exclusion de secteur de subsistance.28(*) Un rythme rapide, soutenu par une période aussi longue apparaît réellement exceptionnel pour les économistes. Il ne faut pas toutefois négliger des fluctuations importantes de nature conjoncturelle pendant l'entre-deux-guerres. Cette croissance est tributaire d'une impulsion exogène, c'est-à-dire venant à la fois du public, du privé et des missionnaires. Ces derniers se sont focalisés sur des ressources naturelles, minières et agricoles. L'exploitation du Congo vise alors principalement l'intérêt des promoteurs étrangers. La première vague de prospérité de l'économie congolaise (1920-1929) est marquée par de nombreux investissements directs étrangers (IDE) : 35 milliards de francs (1959) de 1921 à 1931, soit 1/3 de capitaux totaux enregistrés en 74 ans, de 1887 à 1959. En forte augmentation, les exportations consentements principalement l'or, les diamants, le cuivre, l'ivoire, le copal, et l'huile de palme. En 1924, le Congo est frappé par la première crise, partiellement compensée par l'industrie du cuivre. Cinq ans après, il est touché par la grande dépression. Le PIB recule au niveau de 1925. Les dépenses publiques, restent relativement élevées grâce notamment à une forte trésorerie (excédent budgétaire antérieur) et au crédit extraordinaire qui permettent d'achever le plan de grands travaux. Des années 40 jusqu'à la veille de l'indépendance, l'industrie se développe fortement, en particulier pendant la seconde guerre mondiale, l'Europe ne pouvait plus approvisionner le Congo. Une deuxième vague de prospérité touche alors le pays. Les exportations doublent et les importations quintuplent. Les investissements publics atteignent 64,6 milliards de francs en 1956, essentiellement dans le cadre du plan décennal. * 28 www.universalis.com /histoire économique de la r.d.c. consulté le 26/08/2020 à Kananga à 21h 11' |
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