INTRODUCTION
1.Contexte et justificationsde
l'étude
Les
forêts tropicales sont au coeur des enjeux internationaux sur le
changement climatique et la conservation de la biodiversité (EDF, 2013).
Le bassin du Congo qui fait partie intégrante de ce complexe forestier
joue un rôle important dans la régulation du système
climatique continental (Doetinchem & Megevand, 2013). Il offre des moyens
de subsistance à 60 millions de personnes qui y vivent ou
résident à proximité (nourriture, pharmacopée,
combustible, fibres, produits forestiers non ligneux) (EDF, 2013). Mais ces
forêts subissent une pression relativement importante liée
à l'exploitation forestière de type minière, au
braconnage, à l'agriculture itinérante sur brûlis, à
la production de bois etc.... (FAO, 2005). Dans ce sens, des mesures
coercitives s'avèrent nécessaires pour préserver cet
écosystème forestier.
Au cours des années 1990, les pays d'Afrique centrale
ont adopté des nouveaux objectifs de développement forestier
(Nasi et al.,2006). Les processus de réforme des politiques
forestières se sont déroulés dans un contexte
dominé au niveau international par l'organisation de la
Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le
Développement Durable (FAO &UICN, 2003). Ainsi, l'exploitation
forestière dans le bassin du Congo devrait se faire désormais en
respectant le principe de durabilité de la forêt ; l'objectif
étant de maintenir et d'améliorer l'aptitude de la forêt
à remplir au mieux l'ensemble de ses fonctions écologiques,
économiques et sociales en préservant toutes ses
potentialités pour les générations futures (FAO &
UICN, 2003).
Le Cameroun comme bon nombre de pays de la sous-région
Afrique Centrale, a décidé de suivre les recommandations de la
déclaration des principes forestiers du sommet de Rio en inscrivant au
moment de la révision de son code forestier « l' aménagement
durable » parmi les objectifs de sa politique forestière
(Vandenhaute & Heuse, 2006). Les données du Ministère des
forêts et de la faune indiquent que les superficies attribuées
sous forme de concessions forestières actuellement sous
aménagement s'élèvent à 5 071 000 ha de forêt
(EDF, 2013).
Pour atteindre cet objectif environnemental, en plus de son
code forestier datant de 1994 et son décret d'application de 1995
fixant les modalités d'application du régime des forêts, le
gouvernement camerounais à travers le ministère des forêts
et de la faune a adopté plusieurs mesures pour contribuer à la
mise en oeuvre d'une politique forestière responsable parmi lesquelles
la décision N00108/D/MINEF/CAB adoptée le 09
Février 1998 qui régit les interventions de toute personne
physique ou morale en milieu forestier. Cette décision est
intitulée « Normes d'Intervention en Milieu Forestier »
(NIMF). Cette norme s'applique à tout titulaire d'un titre
d'exploitation forestière et fait partie de la réglementation
forestière tout en complétant le cahier de charge en vue de
minimiser les impacts de l'exploitation forestière sur l'environnement
(Anonyme, 1998). Dans le même contexte, la FAO a développé
en 2003 le code régional d'exploitation forestière à
faible impact dans les forêts denses et humides en Afrique Centrale et de
l'Ouest. L'application de ce code permet également de minimiser les
dégâts que cause l'exploitation forestière sur
l'écosystème (RIDDAC, 2007).
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