I.4.2. Mise en oeuvre des
opérations d'exploitation
I.4.2.1. Abattage contrôlé
L'abattage contrôlé est une technique de travail
employée pour couper un arbre sur pied, permettant d'orienter la chute
afin de garantir une sécurité maximale de l'opérateur,
d'éviter les dégâts aux arbres voisins, de
récupérer un maximum de bois d'oeuvre à la base de l'arbre
et de faciliter son extraction (FAO, 2003). Mekok (1995) révèle
qu'un bouteur prend 30% de son temps pour positionner la grume dans le sens de
la piste de débardage lorsque l'abattage n'est pas
contrôlé.
I.4.2.2. Débardage à faible impact
Le débardage est l'opération qui consiste
à transporter des grumes ou des billes du lieu d'abattage au
dépôt transitoire, au moyen de treuil par des tracteurs à
pneus (FAO, 2003). Plusieurs études ont révélé la
nécessité de planification du débardage, une
opération qui pratiquée sans planification, cause de grand
dommage au peuplement résiduel. En outre, le rapport de l'étude
des dégâts d'exploitation dans la zone d'action du projet A.P.I de
Dimako révèle que l'absence de planification du débardage
a conduit à l'ouverture de 12% de longueur de piste inutile.
I.5.
Evaluation du niveau d'application des normes d'exploitation à faible
impact dans les forêts du Bassin du Congo
Lors des recherches bibliographiques, des études
menées sur le suivi évaluation dans certaines UFA ont
attirées notre attention. Il s'agit :
§ Une étude menée par Djomou en
2007 sur l'évaluation de l'application du Code FAO sur
l'exploitation à faible impact et des Directives OIBT/UICN sur la
gestion durable de la biodiversité dans les UFA 10031 de la
société PALLISCO. Pour y parvenir, il procède par une
analyse du manuel de procédure de la société. Par la
suite, il procède au suivi et évaluation de la mise en oeuvre des
opérations forestières par rapport aux prescriptions des
référentiels choisis pour l'étude à l'aide des
questionnaires et des observations directes sur le terrain. Les
résultats de Djomou (2007) révèlent que le manuel de
procédure d'activités de la PALLISCO comporte quelques
insuffisances. Sur le terrain, l'abattage est mené conformément
aux prescriptions de l'EFI. Cependant, les abatteurs ont des difficultés
à réaliser l'égobelage. L'ouverture du réseau
routier (route principale, bretelle...) est préalablement
planifiée. La largeur moyenne des pistes de débardage est de 4m
et la superficie moyenne des parcs est de 1400m2. Les
activités post exploitations menées au sein de ces UFA
comprennent le nettoyage des points de passage des cours d'eau et des parcs
ainsi que la fermeture des pistes. Les insuffisances observées dans la
mise en oeuvre adéquate des prescriptions des référentiels
choisis par Djomousont dus non seulement à l'absence des
procédures en question dans le manuel interne de l'entreprise mais aussi
de la difficulté du personnel à s'adapter aux nouvelles
exigences.
§ Une étude menée par Manga en
2011 pour le compte de la société SIFCO dans la
forêt Congolaise de Tala Tala. Dans le cadre de cette étude, Manga
utilise comme référentiel le code FAO. Dans sa démarche,
il collecte les données secondaires auprès des
bibliothèques du département de foresterie de la FASA et de l'ONG
CAFRAM. Les données primaires quant à elles sont
collectées grâce à des observations directes sur le
terrain, des entretiens auprès des responsables de l'exploitation et des
employés de l'entreprise. Les résultats de son étude
révèlent que de toutes les opérations d'exploitation
forestière, seuls l'ouverture des parcs à bois à une
superficie moyenne de 629 m2 sont conformes aux normes d'EFIR ;
l'abattage au sein de la SIFCO est non contrôlé tandis que
l'ouverture des pistes de débardage n'est pas préalablement
planifiée et occasionne l'ouverture de 7,1% de piste inutile. De
façon globale, il trouve que la mise en oeuvre des mesures EFIR au sein
de la SIFCO est faible mais il n'avance pas de chiffre sur ce niveau. La
principale raison évoquée par Manga en 2011 pour justifier la
pratique de l'exploitation forestière non durable au sein de la SIFCO
est l'absence de formation du personnel.
§ Une étude menée par Abessolo en
2014 à travers le « projet Jengi-Tridom du WWF » dans
les UFA 10 009 et 10 018 exploitées respectivement par la SEFAC et la
STBK. Il utilise dans le cadre de son étude comme
référentiel les principes critères et indicateurs de
gestion durable des forêts au Cameroun de l'OAB/OIBT. La
méthodologie utilisée par Abessolo (2014) est identique de celle
adoptée par Manga (2011) à savoir une revue documentaire au sein
des cellules d'aménagement de la SEFAC et de la STBK, ensuite des
observations directes sur le terrain et enfin des entretiens auprès du
personnel de terrain. Ses résultats révèlent que le niveau
de mise en oeuvre des bonnes pratiques environnementales et sociales
s'élève respectivement à 74,58% et 52,54% pour la SEFAC et
la STBK. A cet effet, il fait remarquer que le déficit de
compétence au sein de la Cellule d'Aménagement et les lacunes
dans l'organisation de l'exploitation forestière seraient les causes du
niveau de performance moyen de la STBK.
Toutefois, qu'il s'agisse de l'étude menée par
Manga en 2011 ou de Abessolo en 2014, il faut remarquer qu'elles ont
été effectuées dans les sociétés disposants
d'une cellule d'aménagement pour la gestion des UFA. Cependant le niveau
d'application des mesures d'exploitation à faible impact dans les UFA
des sociétés ne disposants pas de cellule d'aménagement
serait ? La particularité del'étude qui doit être
menée dans l'UFA 09 022 attribuée et exploitée par SFE
estqu'elle vient répondre à cette question car la gestion de
l'UFA 09 022 n'est pas assuré par une cellule d'aménagement
structurée.
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