CHAPITRE II :
ANALYSE EMPIRIQUE DE L'IMPACT DE
LA CERTIFICATION AUTOUR DE LA RESERVE DU DJA
Dans ce chapitre, nous présenterons en (II.1) notre
méthodologie de collecte des données et en (II.2) nous
évaluerons l'impact socioéconomique de la certification
Rainforest Alliance
1.1.7 II.1. MÉTHODOLOGIE DE
COLLECTE ET D'ANALYSE DE DONNÉES
Dans cette section, nous présenterons successivement la
zone d'étude, la démarche méthodologique et enfin la
méthode d'analyse.
1.1.8 II.1.1. Présentation de la
zone d'étude
Notre étude s'est déroulée à l'Est
du Cameroun dans le département HAUT NYONG précisément
dans l'arrondissement de MESSAMENA. Le choix de cette localité se
justifie par la forte production de cacao dans cette zone mais également
par la présence d'une antenne de notre Structure d'accueil la
TROPICAL FOREST AND RURAL DEVELOPMENT qui y intervient depuis
2003.
Figure 2: Localisation de la zone d'étude
- Présentation du milieu physique
Le relief de la commune de Messamena dans son ensemble est
très peu accidenté. Il est caractérisé par des
faibles collines, drainant d'énormes quantités d'eau de
ruissellement en saison de pluies, ce qui a pour résultat la formation
des cours d'eau dans les vallées.
Le climat de la Commune de Messamena est calqué au type
équatorial avec des températures moyennes pouvant aller
jusqu'à 30°C. Il est caractérisé par :
- Une petite saison de pluie qui va de Mars à Juin
- Une petite saison sèche qui va de Juillet à
Août
- Une grande saison de pluies qui va d'Août à
mi-novembre
- Une grande saison sèche allant de mi-novembre
à mi-mars.
La commune est située dans une zone
agro-écologique de forêt dense. La formation
végétale que l'on rencontre est la forêt équatoriale
de type sempervirente constituée par endroit des quelques poches de
savane arbustive et arborée à
AnnonasenegalensisetBrideliaferruginea, des jachères
à ChromelinaOdoata et de forêt secondaire. Toutefois, les
conditions édaphiques jouent un rôle important dans la
répartition des groupements végétaux.
Le régime des fleuves et des rivières de la
commune de MESAMENA est très dense. Le principal fleuve est le Nyong.
Par ailleurs, on note les fleuves Long Mafok, Léhé, Mpomo et bien
d'autres. Le réseau hydrographique est marqué par des nombreux
lacs et des marécages. Ces cours d'eau sont très riches en
poissons d'eau douce.
Le sol de la commune de Messamena appartient à la zone
de forêt dense humide. De ce fait, la chaleur et l'humidité
alternent et facilite la décomposition de l'humus sur plusieurs
profondeurs. Il en résulte que des sols ferralitiques sont très
épais, de couleurs rouges ou jaunes parfois belges à pH acide.
Par endroit, il se présente sous-forme argilo-sableux. La
perméabilité de ces sols leur confère une
fertilité, raison pour laquelle les cultures vivrières et de
rentes sont favorables. Leur étendue ou importance économique
joue un rôle prépondérant.
La flore de la commune de Messamena est riche en
espèces. Cependant, elle subit sans cesse une déforestation et
d'autres actions anthropiques liées à l'habitat, aux besoins
alimentaires, à la pression de la poussée démographique et
à l'expansion des activités agricoles. La flore de Messamena
présente un intérêt économique varié. On y
trouve des espèces médicinales, des produits forestiers non
ligneux (PFNL) et à bois d'oeuvre, ce qui explique la présence de
nombreuses sociétés forestières dans la
localité.
La population récolte et collecte des produits
forestiers non ligneux tels que : le Djangsang
(Ricinodendronheudoloti), les mangues sauvages
(Ivingiagabonensis), le bita kola (Garcinia kola), le cola des singes
(Coula edulise).La faune est constituée des animaux tels que :
le Rat, les chauves -souris, la biche, les serpents boa, le Lièvre, la
vipère, le hérisson, l'antilope, le porc-épic, le varan,
la taupe, le sanglier, le Paresseux, la Tortue, le Serpent noir, des Singes, le
Chimpanzé et le gorille, la volaille. Beaucoup de ces animaux sont
déjà en voie de disparition.
La plupart des rivières et des fleuves sont poissonneux
et la population riveraine pratique de la pêche traditionnelle pour
capturer des espèces telles : les silures, les crabes, les
tachetés destinées à l'autoconsommation.
- Activités économiques
C'est l'activité la plus importante, du point de vue de
la proportion des populations qui la pratiquent (près de 80% de la
population) et de sa contribution est relative par rapport aux revenus des
ménages. Les populations font essentiellement une agriculture
itinérante sur brûlis dans les jachères vieilles de deux
à trois ans. Malgré l'abondance des terres, les habitudes et les
techniques culturales sont demeurées les mêmes c'est-à-dire
traditionnelles voire rudimentaires. Ces pratiques rendent ainsi la
productivité et le niveau de revenus des populations très faible.
C'est une agriculture destinée en grande partie à l'auto
consommation, caractérisée par une diversité des
spéculations ; les produits de rente (le cacao, le café, le
palmier à huile) et les produits vivriers (.les arachides, le maïs,
le manioc, la banane plantain, le macabo).L'absence des pistes de collecte, le
mauvais état des routes ne permettent pas un écoulement et une
commercialisation facile de ces produits vivriers et de rente pour
améliorer le revenu des producteurs.
L'élevage n'est pas beaucoup pratiqué et demeure
traditionnel. Les espèces élevées sont : les poules, les
porcs, les chèvres, les moutons. La plupart de ces animaux vivent en
divagation Ils sont principalement destinés à l'autoconsommation
et quelques-uns à la commercialisation.
Elle se fait dans tout l'espace communal au mépris des
textes en vigueur au Cameroun. Malgré la présence des postes de
contrôle de la faune et de la flore, on trouve dans le marché
local la commercialisation du gibier tel que (la biche, pangolin, le singe,
sanglier, lièvres, porc épique). Les moyens utilisés pour
la chasse sont : les pièges, les armes à feux, les lances et les
chiens.
Elle a lieu dans les cours d'eau qui arrosent la Commune de
Messamena. Mais le fleuve Nyong reste la zone de prédilection des grands
pêcheurs. Elle se fait à tout moment de l'année et les
techniques de pêche couramment utilisées sont : filets, barrage,
nasse, ligne. Les espèces pêchées sont les silures, les
tilapias, les capitaines, les carpes. La population y tire de nombreuses
sources de revenus. Elle se limite à la récolte des fruits
d'arbres tels que ; la papaye, le citron, les oranges, les safouts, les mangues
et au ramassage des mangues sauvages, de diverses kola, le Ndjangsang,
(Ricinodendronheudoloti), la cueillette du vin de palme.
L'activité artisanale est constituée de la
menuiserie, la couture, la vannerie, la fabrication des meubles en rotin et en
bambou de raphia. La demande des produits artisanaux est importante mais la
production est faible à cause du nombre réduits d'artisans.
La Commune de Messamena comme la plupart des Communes du
Cameroun est dominée par un secteur informel. Sur le plan industriel, il
y a quelques industries ambulantes de bois exercent leurs activités
d'exploitation forestière dans l'espace Communal. Il s'agit de la
transformation du manioc en bâton ou du manioc et du maïs en
farine.
Les populations de la Commune de Messamena font dans le petit
commerce en détail, dominé par la vente des vivres, des produits
de rente (cacao, café) et pour des produits manufacturés, leur
vente est dominée par les ressortissants de l'Ouest et les Camerounais
détenteurs des boutiques du centre-ville et des villages. Le
marché est alimenté en produits vivriers en provenance des
villages. Les grandes quantités convergent vers Bertoua et
Yaoundé. Les lieux de ravitaillement en produit manufacturés sont
Yaoundé, Abong-Mbang et Bertoua.
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